Menaces sur climat économique (Draghi)
Devant le Parlement européen, le président de la banque centrale (DCE) n’a pas caché ses inquiétudes quant aux perspectives de croissance pour l’année 2019. Mario Draghi n’a pas donné de chiffrage mais il semble conscient de la nette dégradation depuis la fin de l’année 2018. En outre les indicateurs notamment ceux de Markit prévoient une assez nette baisse de l’activité pour le début 2019. Le risque c’est que la croissance soit divisée par deux par rapport aux premières attentes. On espérait en effet pour la zone euro une croissance de l’ordre de 2 % et elle pourrait être ramenée à 1 % comme en Allemagne par exemple. En cause une situation internationale qui a tendance à se dégrader avec le ralentissement assez net constaté en Chine aussi au Japon. Il faudra aussi compter, sur la fin de cycle de plus en plus probable aux États-Unis. À l’intérieur de l’Europe des fragilités particulières concernent l’Italie, la Grande-Bretagne mais aussi la France. Partout on note un assez net tassement de la consommation. Après une forte progression en 2016 et 2017, l’investissement productif des entreprises, celui en logements des ménages et les achats de voitures sont en recul. Le recul de la croissance des échanges constitue un indicateur indiscutable du ralentissement international. La BCE a laissé sa politique monétaire inchangée jeudi dernier mais elle a prévenu que le ralentissement de la croissance dans la zone euro risquait d’être plus marqué et plus long qu’estimé auparavant, laissant ainsi entendre qu’elle pourrait augmenter son soutien au crédit et à l’activité au lieu de le réduire. “Ces derniers mois, les informations disponibles ont continué d’être plus faibles qu’attendu en raison d’un ralentissement de la demande extérieur et de facteurs spécifiques à certains pays et certains secteurs”, a dit Mario Draghi devant la commission des Affaires économiques du Parlement européen à Bruxelles. “La persistance d’incertitudes, liées en particulier à des facteurs géopolitiques et à la menace du protectionnisme, pèse sur le sentiment économique”, a-t-il ajouté. La BCE affirme depuis plusieurs mois qu’elle laissera ses taux d’intérêt inchangés “jusqu’à l’été 2019”, laissant ainsi entendre qu’elle pourrait relever au moins l’un d’eux à l’automne, mais les marchés financiers doutent désormais de cette possibilité et n’anticipent une première hausse de taux qu’à la mi-2020, donc bien après le départ de Mario Draghi de la présidence, fin octobre. L’arrivée la vérité c’est sans doute que les responsables européens n’ont guère de visibilité au-delà du mois de juin. Que tout peut être alors envisageable si la croissance tutoie la stagnation : la prolongation de taux d’intérêt faible, une plus grande tolérance budgétaire pour faciliter la relance, de nouveaux programmes de rachat d’actifs ou encore de nouvelles opérations de financement à long terme (LTRO) destinées au secteur bancaire, un autre moyen d’injecter des liquidités dans le système financier.
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