Ford Blanquefort, un répit
Ford Gironde risque d’être un nouvel exemple du processus dramatique de l’écroulement de l’industrie en France. Une industrie dont les emplois dans les grandes métropoles ont été remplacés par ceux des activités de services mais qui dans les zones moins denses ont laissé place un désert économique Le rejet du plan de sauvegarde de l’emploi pour l’usine Ford en Gironde ne constitue évidemment pas une solution mais un répit qui peut permettre aux futurs repreneurs d’affiner son projet de reprise. On sait que Ford ne souhaite aucune reprise de son usine et a tout fait pour sa liquidation y compris avec le plan de sauvegarde de l’emploi. Il faut noter que cet entreprise est assez stratégique pour la région puisqu’elle emploie environ 850 personnes, sans doute autant en sous-traitance et le double en emplois induits. Preuve du désintérêt des pouvoirs publics pour la politique industrielle, ce thème ne figure même pas dans le grand débat Il est évident que les thèmes proposés dans le grand débat ont un peu été rédigés dans la précipitation ; pour preuve ; la problématique posée est souvent parcellaire voir contradictoire avec d’autres thèmes. On a surtout oublié les enjeux majeurs que constituent la croissance, l’emploi, la politique industrielle et l’Europe. Pourtant des enjeux qui conditionnent le reste. La question de la croissance est en effet le problème majeur en cette fin d’année et va occuper l’actualité en 2019 voir en 2020. Cette croissance subit actuellement un atterrissage assez brutal puisqu’on va atteindre à peine 1,5 % en 2018 pour 2,3 % espérés par les experts au début de l’année. Pour 2019, on prévoit au mieux 1,3 % mais tout dépendra de la dynamique de la consommation des ménages actuellement relativement atone. De nombreux facteurs nuisent à cette croissance, certains sont d’ordre quantitatifs mais d’autres qualitatifs. La seconde question qui est en grande partie liée est celle de l’emploi dont la situation devrait se dégrader mécaniquement en 2019 alors que nous avons déjà près de 6 millions de chômeurs. La dégradation de la situation économique française depuis des décennies tient beaucoup à l’écroulement de notre industrie. Malheureusement depuis des années toute réflexion sur un secteur industriel est absente au motif qu’il ne faut pas parler de stratégie et encore moins de plan. Autre thème important celui de l’Europe, cadre pourtant déterminant sur le plan institutionnel bien sûr mais aussi économique, social et même sociétal. Ces thèmes devraient précéder presque tous les autres car ce sont eux qui vont conditionner les moyens, l’évolution du volume et de la nature de la fiscalité, une grande partie des services publics et même la transition écologique (exemple évolution des normes concernant l’automobile). En fait, le grand débat a surtout repris les thématiques développées par les gilets jaunes, des thématiques limitées en oubliant sans doute les rapports systémiques entre les grands enjeux économiques et sociaux et environnementaux.
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