Renault: un nouveau président

Renault: un nouveau président

 

La France a réagi bien mollement au coup d’État pratiqué chez Nissan pour écarter Carlos Ghosn. Certes l’intéressé n’est pas sans responsabilité vis-à-vis de la dérive des rémunérations des dirigeants et de la sienne en particulier. Pour autant son maintien en prison est en infraction avec toutes les règles judiciaires internationales. Du coup la France se trouve coincée chez Nissan où pourtant elle est le l’actionnaire de référence mais aussi chez Renault. L’entreprise ne peut en effet rester sans président pendant longtemps. Certes le ministre de l’économie a indiqué qu’il n’était pas question de modifier les participations croisées entre Nissan et Renault. En clair cela signifie que Renault ne veut pas abandonner l’influence dominante qu’elle a chez Nissan. Reste que le Japon ne voit pas l’affaire de cette manière et va demander un rééquilibrage de la répartition à l’intérieur du capital de Nissan, de Mitsubishi et de l’alliance. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire avait précisé mercredi avoir demandé que le conseil de Renault soit convoqué “dans les prochains jours”. Des sources avaient alors indiqué que le comité des nominations pourrait se réunir dès le week-end, réunion suivie par une session du conseil dans son entier dimanche ou lundi. Fort de quarante ans de carrière au sein de plusieurs fleurons industriels français – Total, Saint-Gobain et Pechiney – Jean-Dominique Senard est favori pour prendre la présidence de Renault, il a une compétence reconnue dans le secteur automobile. Chez Michelin, il a démontré sa capacité à réussir à la tête d’un grand groupe industriel et il a une conception sociale de l’entreprise à laquelle je suis personnellement attaché”, a déclaré Bruno Le Maire dans le Journal du dimanche. Avant de préciser que la décision revenait au conseil d’administration. Le ministre de l’Economie a également indiqué qu’un rééquilibrage actionnarial et une modification des participations croisées entre Renault et Nissan, un sujet toujours brûlant au sein de l’alliance franco-japonaise, “n’était pas sur la table». Pourtant, l’agence de presse japonaise Nikkei a rapporté dimanche que la délégation composée de représentants de Renault et de l’Etat français qui vient de se rendre au Japon souhaitait procéder à l’intégration de Renault et Nissan dans une nouvelle structure coiffée par une nouvelle holding. En clair le Japon veut remettre en cause les relations capitalistiques à l’intérieur de l’alliance.

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