Renault: le remplacement de Ghosn lancé
Pour Bruno Lemaire il y avait deux stratégies possibles pour le gouvernement français soit cogner fort sur la table pour imposer le respect du droit au Japon, soit contourner l’obstacle en utilisant le fait que Renault en tout état de cause reste majoritaire chez Nissan et que les dirigeants un moment ou un autre seront confirmées ou écartés. En fait, on a bien compris que l’affaire est politique. En effet le Japon veut reprendre la main sur Nissan et n’accepte pas la mainmise de Renault qui est l’actionnaire de référence. Il y aura donc un nouveau PDG pour Renault aussi pour l’Alliance mais également pour Nissan. Mais pour le ministre de l’économie française il n’est pas question de remettre en cause la répartition du capital au sein de Renault bien sûr mais aussi de Nissan et de Mitsubishi. En clair le bras de fer va continuer entre la France et le Japon. Le droit des affaires milite en faveur de Renault mais avec un État voyou comme le Japon il faut s’attendre à d’autres péripéties. Alors que Carlos Ghosn cumulait jusqu’ici la présidence du constructeur au losange et celle de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, “ce sera au conseil d’administration de définir exactement le contour (des) fonctions” de son successeur dans le cadre de la future gouvernance, a précisé le ministre. Alors que le nom du président de Michelin, Jean-Dominique Senard, est régulièrement cité pour la succession de Carlos Ghosn, Bruno Le Maire a souligné que “c’est le conseil d’administration qui aura à se prononcer sur (les différents) candidats et l’Etat se prononcera sur les candidats qui lui seront soumis comme actionnaire de référence». Il a cependant décrit Jean-Dominique Senard comme “un grand industriel (…) un homme qui a une conception sociale de l’entreprise (…) et qui est un spécialiste du secteur automobile puisqu’il a dirigé Michelin avec beaucoup de talent et d’excellents résultats”.L’arrestation du PDG de Renault et désormais ex-président de Nissan Carlos Ghosn le 19 novembre, puis son inculpation – pour ne pas avoir déclaré l’intégralité de sa rémunération versée par Nissan entre 2010 et 2015 – a fragilisé l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, le DG de Nissan Hiroto Saikawa appelant de ses vœux des mesures pour réduire le poids de Renault. Renault détient 43,4% de Nissan qui, de son côté, a 15% de du constructeur français mais aucun droit de vote. Nissan contrôle à son tour Mitsubishi via une part de 34%.
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