Médias : boucs émissaires ou responsables ?
Les journalistes s’offusquent d’être tenus responsables comme les politiques de la situation sociale critiquée notamment les gilets jaunes . Les journalistes dénoncent aussi les insultes et autres menaces dont ils sont l’objet. Ils affirment leur neutralité et refusent d’être des boucs émissaires. La question est pourtant de savoir s’ils ne sont que des boucs émissaires ou bien aussi des responsables. En effet, on ne saurait adhérer à l’idée que les gentils journalistes font leur travail d’information en toute indépendance et en toute honnêteté. En effet force est de constater que la plupart des grands médias qui ont signé la déclaration ci-dessous appartiennent à des grands groupes financiers. Des groupes financiers qui imposent une ligne éditoriale qui défend les intérêts des nantis. Les journalistes ne feraient pas de vieux os dans la rédaction s’il prenait de ne pas respecter cette ligne éditoriale. Certes pour équilibrer, les grands médias font un peu dans le populisme mais cela ne change pas l’orientation générale. Bien entendu les violences et les intimidations ne sont pas tolérables, il convient de les condamner. Mais cela ne confère aucune légitimité pour enterrer le débat sur l’orientation de la plupart des grands médias qui objectivement sont au service des grands intérêts économiques et financiers. S’ajoutent à cela la crise dans la plupart des médias, une crise aussi économique qui conduit à bâcler le travail d’analyse pour y substituer les communiqués des agences de presse, du gouvernement, des groupes de pressions et des institutions :
La déclaration des journalistes :
« Depuis quelques semaines, un peu partout en France, lors des manifestations des « gilets jaunes », des journalistes sont empêchés d’exercer, insultés, malmenés physiquement, voire blessés, par des manifestants et/ou des policiers. Des journaux font face à des intimidations et à des blocages de parution. Sur les réseaux sociaux, les invectives sont légion à l’encontre des médias.
Et la liste des atteintes à la liberté de la presse s’allonge inexorablement. Le simple constat qu’il faille désormais à des journalistes des agents de protection pour espérer rentrer sains et saufs à leur rédaction est inadmissible.
Dans un climat de défiance vis-à-vis des médias, la critique est nécessaire. La presse n’est pas exempte de reproches. Et les journalistes sur le terrain sont les premiers à s’interroger au quotidien sur la manière la plus juste et la plus honnête de couvrir l’actualité. Mais aucune défiance vis-à-vis de la profession, quelle qu’elle soit, ni désaccord avec une ligne éditoriale, un titre ou un reportage ne peuvent justifier les violences de ces dernières semaines.
Empêcher les journalistes de faire leur travail, c’est empêcher les citoyens d’être informés, c’est tout simplement menacer la démocratie.
Les Sociétés de journalistes (SDJ) et Sociétés de rédacteurs (SDR) de nombreuses rédactions, des associations de journalistes, des syndicats, ainsi que le collectif Informer n’est pas un délit et Reporters sans Frontières (RSF) condamnent de la manière la plus ferme les violences. Ils rappellent avec force que la liberté d’informer est fondamentale et indispensable à une démocratie saine. Les journalistes sont là pour rapporter les informations, y compris dans les pays où la liberté de la presse n’existe pas.
Ils apportent leur soutien à l’ensemble des journalistes et accompagnants qui, ces dernières semaines, ont été agressés ou blessés en couvrant des mobilisations de « gilets jaunes ».
Les signataires:
Les Sociétés de journalistes (SDJ), Sociétés de rédacteurs (SDR) ou Société civile des journalistes de : l’AFP, Challenges, La Tribune, Le Figaro, Le JDD, Le Monde, Le Parisien – Aujourd’hui en France, Le Point, Les Echos, L’Express, Libération, L’Obs, Paris Match, Premières lignes, Télérama, Sud-Ouest, 20 Minutes, M6, France Info, Franceinfo.fr, France Inter, Europe 1, Radio France, RFI, RTL, BFMTV, Cnews, Franceinfo TV, France 2, France 3, France 24, LCP, TF1
Reporters sans frontières (RSF)
L’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis), l’Association des journalistes parlementaires (AJP), l’Association des journalistes médias (AJM), l’Association de la presse judiciaire (APJ), l’Association de la presse présidentielle (APP), le collectif Informer n’est pas un délit,
Le Syndicat national des journalistes (SNJ), le Syndicat national des journalistes CGT (SNJ-CGT), la CFDT-journalistes
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