Endettement mondial : 225% du PIB
La question est de savoir si la progression de la dette mondiale comporte ou non des risques d’éclatement. À défaut si l’économie mondiale n’est pas condamnée pour longtemps à la croissance molle. Selon le FMI, l’endettement mondial, public et privé, a dépassé en 2017 les 180.000 milliards de dollars, tiré vers le haut par les pays les plus riches. L’institution s’inquiète de cette «faille» héritée de la crise financière de 2008 et qui accentue la menace d’une nouvelle crise financière. Selon plusieurs experts , la situation actuelle est bien pire que celle de 2000 ou 2007, et avec des taux d’intérêt très bas, les banques centrales ont déjà épuisé leurs munitions. De plus, l’endettement total, en particulier celui des gouvernements, est bien plus élevé qu’il ne l’a jamais été. Lorsque la confiance dans la Réserve fédérale, la Banque centrale européenne et les institutions similaires ailleurs commencera à disparaître, il y aura un exode massif hors des marchés d’actions et d’obligations. Selon le FMI, l’endettement mondial atteint des niveaux jamais observés depuis les années 1950. Selon l’institution, la dette mondiale, à la fois publique et privée, a atteint en 2017 (dernières données disponibles) le record de 184.000 milliards de dollars, soit 225% du PIB mondial. Avec la remontée de l’inflation vers 2018, les risques d’éclatement de la bulle de l’endettement se sont accrus. . Pour atténuer au maximum les effets de la crise financière de 2008, les Banques centrales des plus grandes puissances du monde (la Réserve fédérale américaine, la Banque centrale européenne, la Banque d’Angleterre et la Banque du Japon), ont fait chuter leur taux directeurs, pour relancer la machine du crédit et soutenir la croissance mondiale. Si bien qu’aujourd’hui, les taux sont très faibles. Le moteur de cette hausse, quasi continue depuis 1950, est le secteur privé dont la dette a triplé depuis cette date. Il représentait en 2017 près des deux tiers de l’endettement mondial, le reste étant de la dette publique. Cette dernière, qui affichait une baisse constante jusqu’au milieu des années 1970, repart de plus belle depuis, tirée vers le haut par les économies avancées et, plus récemment, par les pays émergents et ceux en développement, constate le FMI. «Que la dette privée augmente fortement ne constitue pas un danger en soi car cette dette apporte un soutien à l’économie et elle est adossée à des collatéraux, ce qui la rend gérable ».Tout dépendra cependant du niveau de croissance qui permet de se désendetter ou au contraire d’accroitre l’endettement. Sur le podium des plus gros emprunteurs mondiaux figurent les États-Unis, avec une dette représentant 256% de leur PIB nominal. La Chine est aussi l’un des plus gros emprunteurs au monde, avec une dette globale de 254% de son PIB, tout comme le Japon qui possède une dette frôlant les 400% de son PIB. L’Europe rassemble aussi des champions de la dette, dont la France (289% de son PIB), le Royaume-Uni (247%) et l’Italie (246%). Le FMI constate que plusieurs gouvernements, au sein des pays les plus riches, ont entamé un processus de réduction de leur dette publique. Dans ces pays, cette dette a connu «une baisse saine» de près de 2,5% du PIB en 2017. «Pour parvenir à une réduction similaire de la dette publique, il faut remonter une décennie en arrière, lorsque la croissance mondiale était de quelques points de pourcentage plus élevée qu’aujourd’hui», remarque l’institution monétaire. Mais pas sûr que cela suffise à inverser durablement la tendance. «Les politiques monétaires accommodantes, qui avaient au départ permis d’éteindre l’incendie de la crise de 2008, ont alimenté des bulles financières sans relancer la machine économique dans la plupart des pays. L’Europe, et en particulier la zone euro, n’a pas réussi à rebondir», constate Marc Touati. Aujourd’hui, la montée du protectionnisme fait peser une menace supplémentaire sur la croissance. «En 2018, on anticipe une dette mondiale à près de 300% du PIB mondial. Certains pays finiront pas faire défaut. C’est inévitable», conclut l’économiste, Marc Touati. .
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