La récession en 2020 ou plus tôt ?
C’est la question posée par Isabelle Mateos y Lago, directrice générale au BlackRock Investment Institute qui s’inquiètent de la faiblesse de la boîte à outils de la BCE qui a déjà utilisé nombre de cartouches. (Extrait d’un article de Reuters).
« Avec une croissance qui se tasse et une inflation qui refuse obstinément de décoller, l’institution de Francfort n’est pas en situation de donner un tour de vis à sa politique monétaire, déclare à Reuters l’experte du ‘think tank’ du numéro un mondial de la gestion d’actifs. “L’économie de la zone euro dans son ensemble reste à un niveau de croissance qui justifie entièrement une politique monétaire encore très accommodante”, dit-elle. “Par ailleurs, l’encéphalogramme de l’inflation hors énergie et alimentation reste pratiquement plat et le mandat de la BCE est de la faire revenir à un niveau proche de 2%.”“La question est de savoir ce qu’ils feront à la BCE si les Etats-Unis entrent en récession avant qu’ils aient pu relever les taux au niveau où la Fed est aujourd’hui, ce qui sera vraisemblablement le cas”, s’inquiète Isabelle Mateos y Lago.“Très vraisemblablement, la BCE entrera dans la prochaine récession avec très peu de marges de manoeuvre du côté de la politique monétaire et de la politique budgétaire parce que, hormis l’Allemagne, tous les pays sont au taquet en termes de dette. Cette récession économique mondiale que la BCE pourrait avoir du mal à négocier, BlackRock ne la voit pas arriver en 2019, ni même peut-être en 2020. “Notre analyse est que le risque de récession pour l’année prochaine reste relativement faible, inférieur à 20%, mais on entre dans cette phase de fin de cycle où les marchés sont relativement nerveux face à ce thème de récession”, dit Isabelle Mateos y Agoules risques politiques sont loin d’être limités à l’Europe, ajoute-t-elle avant d’évoquer les frictions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine et, plus globalement, la montée des populismes et des protectionnismes un peu partout. “C’est un risque qu’on commence à suivre de très près et qui est déjà bien réel aux Etats-Unis et en Italie”, dit-elle. “Le Royaume-Uni n’en est pas très loin et la France en prend le chemin. Le pire n’est jamais sûr mais il est clair qu’il y a une forme d’insatisfaction très forte qui se dégage vis-à-vis du modèle de croissance et de répartition de la richesse qu’on a connu au cours des 10 dernières années.” “Je crois que personne n’a de très bonnes réponses à apporter à cette insatisfaction et le risque est effectivement d’avoir des retours de balancier un peu violents. C’est un gros risque qui crée de l’incertitude et qui menace de peser notamment sur la rentabilité des entreprises.” »
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