Benalla : le faux débat des passeports diplomatiques
Par paresse, par incompétence ou par intérêt politicien, les médias se sont surtout concentrés sur la question de l’utilisation de passeport diplomatique par l’ancien garde du corps de Macron, considérant qu’il s’agissait d’un nouveau scandale d’État. Or l’utilisation de ce passeport ne confère aucun privilège et surtout pas l’immunité diplomatique. Il permet au mieux de franchir plus facilement les frontières mais pas forcément les contrôles. La vraie question n’est donc pas l’utilisation de passeport diplomatique qui constitue une faute finalement mineure mais pourquoi et comment Benalla, considéré même comme un simple bagagiste par Castaner a pu conduire de nombreuses délégations économiques en Afrique. Bref passait du statut de bagagiste ou de garde du corps à celui de businessman international en quelques semaines. Grâce à qui ? Avec quel soutien économique et politique ? Et se pose surtout la nature des vraies fonctions qu’il occupait à l’Élysée et la nature des relations y compris avec le chef de l’État. Le reste est finalement accessoire. Même avec un passeport diplomatique les demandes de visas restent nécessaires pour la plupart des pays et parfois les contrôles des douaniers sont plus pointilleux. Enfin, ce document « ne confère à son titulaire aucune immunité, que ce dernier se trouve sur le territoire français ou à l’étranger », a précisé le ministère des Affaires étrangères. Reste le prestige du passeport diplomatique, qui porte la mention: « Nous, ministre des Affaires étrangères (…) prions les autorités des pays amis et alliés de laisser passer librement le titulaire du présent passeport et de lui donner aide et protection ».
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