Gilets jaunes : Éric Drouet, le putschiste arrêté !!!
Le Figaro (journal de M Dassault) se déchaîne surtout quand les privilèges des nantis semblent menacés. Il n’hésite à titrer ce dimanche qu’un des leaders des gilets jaunes Éric Drouet est un putschiste. En fait, il est accusé d’être responsable de l’ «organisation d’une manifestation illicite». Il aurait en outre été porteur d’un parapluie qui pouvait être utilisée comme uen arme par destination. Le figaro rappelle avec insistance que quelques jours plus tôt, il avait lancé, sur un plateau de télévision, un appel au putsch. !!! Tout simplement parce que Erice Drouet avait maladroitement dit lors d’une dernière manif qu’il fallait aller vers l’Elysées et y entrer. De toute évidence ce chauffeur routier n’a pas suivi le cursus habituel d’instituts d’études politiques pour pratiquer la langue de bois. Il agissait de se rendre à l’Elysée mais pas pour un putsch parce que « Les gens veulent y aller pour être écoutés», avait-il lancé. … L’éditorialiste qui a rédigé ce papier, et d’ailleurs de nombreux médias ne sont pas mécontents de tomber à bris raccourcis sur ce lampiste qui en plus visiblement a des difficultés à s’exprimer publiquement et dont les maladresses permettent de transformer un manifestant en putschiste. .Le dérapage de la sémantique du gouvernement et des nantis témoignent de la déliquescence de l’Etat, de la trouille de la grande bourgeoisie et des courtisans qui les servent. Quand on veut faire un putsch –et sans arme- on ne se rend pas dans un lieu de pouvoir « pour être écouté » mais pour destituer le responsable voire le tuer. La vérité c’est que les institutionnels sont terrorisés par l’idée d’un pouvoir dirigé par le peuple ou tout simplement par une vraie démocratie. Ce type de mouvement des gilets jaunes constitue une remise en cause de l’intermédiation classique d’organisations qui ont tendance à se scléroser. Ce mouvement comprend en effet des aspects sociaux, économiques mais aussi sociétaux en ce sens que c’est une contestation également de la démocratie telle qu’elle est pratiquée. Contestation du pouvoir en place bien entendu qui s’arroge le pouvoir de matraquer fiscalement les moins nantis mais contestation aussi des institutions, des partis, des syndicats. Une contestation des organisations tout autant que de la pensée culturelle dominante. Une pensée par ailleurs, comme la mode, très évolutive, voir à cet égard l’évolution concernant le diesel. Peut-être demain sur la filière bois aujourd’hui encensée, peut-être demain mise au pilori. Et cette fameuse taxe carbone dont les économistes, Bercy et les écolos attendent des merveilles. Comme si soudain tous s’étaient convertis à la monétarisation des nuisances comme mode de régulation. Ce mouvement constitue une sorte de coup de pied dans la fourmilière des institutions qui au mieux roupillent au pire participent à la dégradation économique et sociale du pays. La grande trouille des institutions c’est que, le même phénomène se reproduise. La trouille même de l’insurrection qui remettrait en cause les privilèges des élites. Une remise en cause partiellement possible à condition qu’il n’y ait pas de récupération politique par les extrêmes de droite ou de gauche, à condition que ce mouvement conserve son essence originelle et ne se transforme pas en organisation politique. Bref qu’il demeure une forme d’expression de démocratie vivante.
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