COP24 : des règles d’application de l’accord de Paris sur le climat

 

La COP24 de Katowice a adopté samedi 15 décembre une série de règles permettant de mettre en œuvre l’accord de Paris contre le réchauffement climatique de 2015. D’une certaine manière, la COP 24 permettra « d’entrer dans le dur » de la politique d’atténuation climatique lancée dans le cadre de la COP 21. Elle doit permettre de consolider ce cadre en avançant également sur les questions d’adaptation au changement climatique et d’orientation des flux financiers, les deux autres points de l’article 2 de l’accord de Paris. Sur le plan financier, un engagement quantifié des pays développés en faveur des pays en développement avait été pris à Copenhague en 2009 : un financement de 100 milliards de dollars par an à partir de 2020. Le suivi de cet engagement suppose, ici encore, la définition d’un cadre méthodologique précis. En ce qui concerne plus généralement les besoins d’infrastructures dans les pays en développement, l’écart de financement par rapport à la tendance actuelle, en intégrant les besoins liés aux ‘Sustainable Development Goals’, est estimé en moyenne annuelle à horizon 2040 à 132 milliards de dollars rien que pour l’Afrique. Les besoins de financement pour répondre à l’engagement de Copenhague et plus généralement aider les pays en développement à se doter d’infrastructures permettant de lutter contre la pauvreté laissent donc une place importante aux financements privés. Si la transition énergétique doit s’accélérer, l’équation doit intégrer trois dimensions : le bouquet énergétique actuel, la recherche et l’innovation, et les besoins liés à la transformation des infrastructures et au développement. Ainsi, une transformation trop rapide des infrastructures gagerait l’avenir sur des décennies et se heurterait au contenu carbone du bouquet énergétique actuel. Une hausse trop rapide de la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique se heurterait en particulier aux difficultés de stockage. Des investissements tous azimuts dans la recherche et l’innovation risqueraient quant à eux de se faire au détriment des besoins urgents pour la transformation et le développement. La transition énergétique doit donc être envisagée sur une trajectoire à 10-20 ans, les modèles de transition devant à la fois tenir compte de l’état des connaissances scientifiques et des progrès attendus. C’est sans doute la dimension recherche et innovation qui doit être privilégiée, en particulier dans le stockage de l’énergie, clé de voûte de la transition énergétique à moyen terme.  Ce « mode d’emploi » de la COP 24 d’une centaine de pages fixe notamment les modalités de suivi des actions nationales. Une flexibilité a été accordée aux pays en développement. La conférence, qui s’est achevée avec plus de 24 heures de retard sur le planning prévu, n’a en revanche pas donné lieu à de nouveaux engagements des Etats à relever prochainement leurs objectifs de réduction des gaz à effet de serre, insuffisants à ce stade face aux dérèglements du climat. Cela autant plus que les émissions polluantes continuent de croître.

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