Pouvoir d’achat : le mensonge des médias
Une petite fenêtre vient de s’ouvrir sur l’évaluation du pouvoir d’achat avec le débat sur les dépenses contraintes. Il était temps car nombre de journalistes n’ont cessé de répéter que l’année en cours ferait apparaître une augmentation. Grâce au débat, on commence à voir apparaître la mise en cause du calcul du gouvernement. Cela en distinguant notamment les dépenses ajustables des dépenses contraintes qui pèsent particulièrement sur les bas salaires. Bref des dépenses qui en quelque sorte remettent en cause le calcul de l’INSEE concernant l’évolution du pouvoir d’achat. Face à la colère de nombre de Français concernant la fiscalité, le gouvernement ressort la chansonnette de l’augmentation du pouvoir d’achat qui d’après ses calculs aura augmenté en 2018. Ainsi le pouvoir d’achat des ménages aurait augmenté de 1,7 %.( ce que répète en boucle les chaines d’infos continue !). Le problème c’est que c’est sans compter sur l’inflation qui annule totalement une augmentation déjà erronée L’inflation a déjà atteint 2,2% sur un an. Sur l’ensemble de l’année 2018 la hausse des prix devrait être d’environ 2 % au moins. Une hausse des prix calculés d’après l’indicateur obsolète de l’INSEE qui sous-estime complètement la transformation structurelle des achats des consommateurs. En effet les ménages consacrent plus en plus aux dépenses non ajustables dont les prix flambent (impôts, loyer, services, abonnements, chauffage et autres énergies et bien sûr carburant. Par contre on dépense de moins en moins pour les dépenses ajustables dont les prix sont maîtrisés. En outre un indicateur unique des prix pour calculer l’inflation n’a qu’une cohérence limitée, ce n’est qu’une moyenne qui ne rend pas compte de la répartition des biens et des pertes pouvoir d’achat selon les catégories. 1 % d’augmentation du pouvoir d’achat pour un smicard c’est de l’ordre de 10 € mais cela représente 100 € pour quelqu’un qui gagne 10 000 €. De plus en plus Alors que l’inflation reprend parallèlement, la croissance se tasse (1.5 au lieu de 2%) C’est une première depuis la fin 2011 qui a des conséquences économiques importantes sur la vie quotidienne des Français. Sur douze mois, les prix ont augmenté plus vite que les salaires. Par ailleurs, la croissance se tasse et le chômage se dégrade. Du coup, il ne faut guère espérer d’augmentation significative des salaires et le pouvoir d’achat devrait quasiment stagner surtout si on tient compte de la hausse réelle des prix à la consommation (les salaires auraient augmenté de 2% en 2018). Cette hausse de l’inflation n’a pas été constatée depuis 2012. ; Hausse de l’inflation et tassement de la croissance : un effet de ciseau qui n’est pas particulièrement vertueux. Le gouvernement est pour une part responsable de cette inflation Ce retour de l’inflation s’explique d’abord par la hausse de la fiscalité indirecte, puisque le gouvernement a notamment augmenté les taxes sur le tabac et les carburants. La hausse du prix du pétrole, dont le baril tourne autour de 60-70 dollars (60 dollars pour le Brent le 13 décembre)) renforce la tendance. La question est de savoir si les salaires pourront être augmentés afin de suivre l’inflation. Rien n’est certain puisqu’on constate un repli du taux de croissance de l’activité générale. Reste à savoir si le gouvernement va aussi autoriser le relèvement des pensions qui ont déjà été bloquées pendant des années. (Entre 2010 et 2016).
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