Gilets jaunes : la révolte des gueux contre les nantis

Gilets jaunes : la révolte des gueux contre les nantis

 

D’une certaine manière, le mouvement de gilets jaunes constitue une sorte de révolte de gueux contemporains. Pas forcément les plus pauvres, car ceux-là sont tellement désespérés qu’il ne compte plus que sur les restos du cœur ou la banque alimentaire pour survivre. La plupart des membres des gilets jaunes, eux, représentent les couches populaires et moyennes. Rappelons que le salaire net en France et 1750 € environ et la pension de 1100 €. Il s’agit de moyenne avec des dispersions évidemment. Le SMIC concerne directement à peu près 10 % de la population. Un SMIC à 1150 € nets et qui influence encore 20% d’autres salaires.  Dans les zones rurales et les petites villes,  il n’est pas rare de faire 50 à 60 km pour se rendre au travail. Soit un coût de 400 € par mois. La dépense la plus importante est celle du logement : de l’ordre 30 % du revenu soit en moyenne autour de 600 €. Avec deux salaires il est encore possible de s’en tirer mais avec un seul salaire, c’est la galère assurée. D’autant que cette catégorie ne peut prétendre à la plupart des allocations sociales. On objectera que le salaire en euros constants  est bien supérieur à ce qu’il était il y a 50 ans avec cette différence que les besoins ont considérablement évolué : les besoins en transport, en logement et aussi en dépenses contraintes (abonnements, assurances, impôts  etc.). Des dépenses contraintes représentent 60 % pour les moins favorisés et 20 % du pouvoir d’achat pour les plus aisés. Pour vivre aujourd’hui presque décemment il faudrait autour de 3000 € par ménage. On est loin du compte d’autant que nombre de familles ne compte qu’un salarié (et/ou un seul chef de famille). Il est clair que la partie de la population la plus aisée à largement profité des mutations économiques, sociales et technologiques. Il n’est donc pas surprenant, que ceux dont les revenus varient par exemple entre 5000 et 20 000 € se montrent très distants vis-à-vis du mouvement des gilets jaunes considérés un peu comme des gueux, des incultes et des révoltés. Le problème c’est que notre société et notre économie a besoin de ceux qui sont en  en bout de chaîne. Tout est question d’équilibre, les différences de rémunération peuvent se comprendre. Il faut des couches populaires, des couches intermédiaires et les coûts supérieures mais quand le déséquilibre est indécent soit du fait des rémunérations, soit du fait de la fiscalité alors la révolte peut s’expliquer

 

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