Carlos Ghosn, en prison pour des mois ?
Ce qui pourrait arriver tant que la France et le Japon ne se seront pas d’accord sur la répartition des pouvoirs au sein de Renault, Nissan et Mitsubishi. Carlos Ghosn a sans doute commis quelques infractions mais le véritable enjeu c’est lutte de pouvoir des deux Etats pour contrôler l’alliance et ses composantes. Du coup Nissan n’est pas parvenu mardi à désigner un candidat à la présidence de son conseil d’administration pour remplacer Carlos Ghosn, arrêté le 19 novembre au Japon pour malversations financières présumées, a-t-on appris de source proche du dossier. Carlos Ghosn pourrait rester en détention jusqu’à la fin de l’année car le parquet de Tokyo a l’intention de formuler une nouvelle accusation contre l’ancien président de Nissan concernant la sous-évaluation présumée de ses revenus, a rapporté le quotidien Sankei. Le quotidien Sankei, sans identifier ses sources, a rapporté mardi que le parquet avait l’intention de procéder le 10 décembre à une nouvelle mise en détention de Carlos Ghosn – et de Greg Kelly – pour avoir minimisé d’environ quatre milliards de yens sa rémunération entre 2015 et 2017. Si la justice autorise une détention sans inculpation d’une durée maximale dans ce deuxième volet, Carlos Ghosn et Greg Kelly resteraient incarcérés jusqu’au 30 décembre. Au Japon, un suspect peut être maintenu en détention pendant 10 jours, période qui peut être renouvelée pour 10 jours supplémentaires si un juge l’autorise à la demande du parquet. A l’issue de cette période, le parquet doit inculper formellement le suspect ou le libérer. Celui-ci peut cependant faire l’objet d’une nouvelle arrestation dans la foulée, ce qui a pour effet d’ouvrir une nouvelle procédure de maintien en détention. Le processus peut être répété et des suspects se trouvent ainsi parfois derrière les barreaux pendant des mois sans être inculpé et sans possibilité de libération sous caution.
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