Une « accélération » de la baisse des impôts (Lemaire)
Curieuse cette déclaration de Lemaire qui veut accélérer la baisse des impôts pour répondre à la “crise sociale et démocratique” aux “racines profondes” exprimée par le mouvement des “Gilets jaunes”. En fait il n’y a pas eu de baisse de la pression fiscale. La France est non seulement championne d’Europe de la fiscalité mais aussi championne du monde. «L’objectif fixé au gouvernement par le président (consiste notamment à) baisser les prélèvements obligatoires – cela a commencé cette année » « avait aussi déclaré Édouard Philippe dimanche dernier en réponse au mouvement des gilets jaunes. Un mensonge évidemment. Macron s’était engagé à réduire les prélèvements obligatoires de 44,5% du PIB à 43,6% d’ici fin 2022, avec une moitié des baisses pour les ménages et l’autre pour les entreprises. Des objectifs qui ne seront pas atteints. À peu près tous les gouvernements ont annoncé une baisse de la fiscalité cependant le taux et le montant des prélèvements obligatoires ne cessent d’augmenter chaque année. C’était le cas en 2017 ce sera le cas en 2018 aussi en 2019.Pour la France c’est 10 points de plus que la moyenne de l’OCDE.
Total des prélèvements obligatoires, en % du PIB, dans quelques pays de l’OCDE,
Allemagne 37
Canada 31,9
Danemark 46,6
Espagne 33,8
États-Unis 26,4
France 45,5
Italie 43,3
.
Mexique 17,4
Royaume-Uni 32,5
Suède 43,3
Suisse 27,9
Moyenne OCDE 34,3
En pourcentage du produit intérieur brut (PIB), le taux de prélèvements obligatoires a atteint en 2017 son « point le plus haut », avec 45,3% du PIB. Les cotisations sociales ont pesé pour 37% des prélèvements obligatoires et les impôts pour 63%. Ce taux doit retomber à 45% du PIB en 2018 et à 44,2% du PIB en 2019, en raison des baisses d’impôts décidées par le gouvernement (taxe d’habitation, impôt sur la fortune, flat tax). Malgré tout, la quantité d’impôts et cotisations recouvrés par l’Etat, les collectivités et la sécurité sociale devrait continuer à augmenter, pour atteindre 1.057 milliards d’euros en 2018 et 1.070 milliards en 2019. Cela s’explique par l’ »évolution spontanée » des recettes fiscales, souligne Joël Giraud dans son rapport, destiné à éclairer les parlementaires sur le projet de loi de finances, qui sera débattu à l’Assemblée nationale à partir de lundi. Les rentrées d’impôts augmentent en effet quand l’activité économique croît, la bonne tenue de l’économie stimulant notamment la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et l’impôt sur le revenu, lié au salaire. Le taux de croissance attendu pour cette année comme pour l’an prochain (1,7% dans les deux cas selon le gouvernement) laisse entrevoir une hausse des recettes fiscales en volume supérieure aux baisses prévues par le gouvernement. Selon les calculs du rapporteur, l’évolution spontanée des recettes devrait ainsi avoisiner les 29,8 milliards en 2018, tandis que les baisses liées aux réformes fiscales de l’exécutif atteindront 10,4 milliards d’euros. En 2019, ces chiffres seront respectivement de 31,9 milliard “Moins de dépenses publiques pour moins d’impôt, c’est la condition du redressement de la France, c’est la condition de la prospérité pour tous les Français, c’est la condition pour ns débarrasser du fardeau de la dette”, a déclaré Bruno Le Maire, qui s’exprimait à l’issue d’une réunion avec les représentants des organisations patronales et de différentes fédérations professionnelles particulièrement pénalisées par ce mouvement. On se demande alors pourquoi les dépenses publiques ont encore augmenté non seulement en 2017 mais aussi en 2018 !
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