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Archive mensuelle de novembre 2018

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« Macron, démission » , pourquoi ?

« Macron, démission » , pourquoi ?

 

C’est sans doute le slogan qui sera le plus scandé lors de la manifestation des gilets jaunes. Certains verront dans ce slogan une certaine  coloration politique de l’opposition en particulier de l’extrême droite. De ce point de vue,  on ne saurait nier qu’il y a tentative de récupération de la part d’une opposition qui ne peut cependant ignorer l’ampleur du mécontentement. Car de toute évidence,  la mobilisation ne se concentre pas uniquement autour de l’augmentation des prix du carburant, elle  enveloppe la fiscalité tout entière et au-delà l’échec de la politique économique et sociale de Macron. Macron  qui a même avoué dans sa dernière expression publique – «Je n’ai pas vraiment réussi à réconcilier le peuple français avec ses dirigeants», Une réconciliation effectivement impossible quand d’une part les résultats de la croissance, de l’emploi, pouvoir d’achat  aussi désespérément lamentables et « en même temps » injustes. La déception se nourrit de l’absence totale de résultat et le pire est à venir comme le prévoit les instituts de prévision. Mais la révolte découle aussi de l’attitude quasi monarchique d’un Macron condescendant et arrogant. Un président complètement hors sol qui veut imposer de dépenser 30 000 € pour une voiture dite écologique et 10 000 € pour le remplacement d’une chaudière à fuel. Des propositions complètement irresponsables et folles. Pas étonnant si Macron s’écroule totalement dans les sondagesIl y a de toute évidence quelque chose de pathétique dans la dégringolade de la popularité de Macron vis-à-vis de l’opinion publique. Depuis maintenant quatre mois le président ne cesse de chuter dans tous les sondages 75% soutiennent le mouvement des gilets jaunes ; Ce qui est pathétique, c’est que désormais quoi qu’il dise quoi qu’il fasse, Macron, n’est plus crédible. Cela d’abord en raison de résultats économiques catastrophiques. En effet alors qu’on espérait une croissance de 2,3 % en 2018 on avait retenu, on atteindra seulement de 1,5 %. Un niveau particulièrement dangereux (on avait retenu 2% dans le budget), celui qui commence à faire augmenter le chômage et qui provoque des déséquilibres financiers. Non seulement rien n’a changé depuis Macron mais la situation s’est détériorée. Comme tous les autres politiques, Macron a cru pouvoir changer la société par des lois et des décrets et en plus en se privant de la médiation des corps intermédiaires. Une erreur stratégique grave. D’abord parce que Macron ne connaît les réalités sociales et économiques qu’à travers les discussions de salon des élites, deuxièmement parce qu’il se prive des relais d’opinion que constituent les organisations politiques, professionnelles, syndicales et même des médias. La posture d’arrogance qu’il a adoptée vis-à-vis de tous ses interlocuteurs y compris vis-à-vis des collaborateurs proches est devenue intolérable. Son message ne passe plus d’autant moins qu’ il a choisi de privilégier les plus aisés. Si les résultats économiques étaient au rendez-vous, on lui pardonnerait sans doute un peu cette posture jupitérienne. Malheureusement, les résultats sont absents. En raison bien sûr de la dégradation de la situation internationale mais pas seulement ; il y a des raisons supplémentaires en France liées aux erreurs de gestion du pays par exemple ce manque d’équilibre entre orientation économique et orientation sociale. Au boulet de l’arrogance, Macron ajoute maintenant le boulet de l’incompétence. Une situation qui n’est pas vraiment surprenante car ceux qui connaissent un peu les milieux politiques et économiques et qui savent que Macron  ne dispose que d’une formation littéraire et que ses relations avec les réalités sociales et économiques ne sont qu’approximatives. Et ce n’est pas son passage éclair chez Rothschild qui a pu combler cette lacune. Les mauvaises nouvelles s’accumulent donc pour Emmanuel Macron. Après un été plombé par l’affaire Benalla,  la cote de popularité du président de la République continue de se dégrader pour atteindre son point le plus bas depuis son élection en mai 2017. Juridiquement sa légitimité ne peut être mise en cause, mais politiquement «  le slogan Macron démission » se justifie.

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Affaire Renault- Nissan pour un boycott des produits japonais

Affaire Renault- Nissan pour un boycott des produits japonais

Il est clair que Nissan avec le soutien des autorités japonaises a engagé un bras de fer avec Renault et la France. Il ne s’agit pas ici de dédouaner Carlos Ghosn qui sans doute a un peu trop confondu le tiroir-caisse de la société avec son propre porte-monnaie, d’abord avec un salaire exorbitant ensuite avec sans doute des rémunérations accessoires contestables. Ceci étant,  la plupart des grands patrons se comporte de la même manière en pratiquant d’une part l’évasion fiscale massive et en s’accordant des davantage excessifs. Mais les reproches qui peuvent être adressés à Carlos Ghosn n’enlève rien au fait que l’intéressé est un des plus grands patrons du monde. Il a réussi à sauver d’abord Renault puis a constitué le premier groupe automobile mondial. Le traitement que lui inflige le Japon avec une garde à vue dans des conditions insupportables constitue évidemment un élément rapport de force engagée par Nissan qui veut se  libérer  de Renault voire racheter l’entreprise française. Certains objectent que le type de garde à vue très prolongée est conforme au droit japonais ; curieux quand même quand on constate que pas un seul grand patron japonais n’a été impliqué après la terrible catastrophe de Fukushima. Il est tout aussi inadmissible que Carlos Ghosn ait  été démis de ses fonctions alors que la procédure commence à peine. Le nationalisme économique japonais est bien connu, ce qui ne l’empêche pas de faire des exportations le moteur de sa croissance. L’attitude du Japon- et de Nissan en particulier- est inadmissible et la réponse du gouvernement français n’est pas à la hauteur de l’attaque. La seule réponse qui s’impose serait un boycott des produits du Japon en attendant que ce pays veuille bien transmettre à la France le dossier d’accusation de Carlos Ghosn. Pour l’instant le ministre de l’économie français se borne à dire qu’il n’a aucune information ! L’Etat français, avec 15% du capital, est le principal actionnaire de Renault, qui est lui-même le principal actionnaire de Nissan avec 43,4% des parts. Nissan détient quant à lui 15% de Renault. Un dirigeant de longue date de Nissan, sous le sceau de l’anonymat, a bien évoqué ce qui se autour de Carlos Ghosn , il a déclaré mercredi dans la presse japonaise qu’il fallait réfléchir à une réduction de la participation de Renault dans Nissan. “Nous devenons revenir à l’idée originelle d’une relation gagnant-gagnant (…) une relation plus équitable qu’auparavant”, a-t-il dit.

Baisse de 40% des énergies fossiles d’ici 2030 (De Rugy) !! Un mensonge plus !

Baisse de 40% des énergies fossiles d’ici 2030 (De Rugy) !! Un mensonge plus !

 

L’annonce d’une réduction de 40 % de la consommation d’énergies fossiles d’ici 2030, constitue une fumisterie supplémentaire de la part du ministre de l’environnement. Lequel a sans doute oublié qu’il y a quelques jours il a repoussé à 2035 la proportion de 50 % d’électricité d’origine nucléaire. Ce qui ne l’empêche pas d’affirmer : “Nous visons une baisse de 40% de la consommation d’énergies fossiles d’ici 2030. C’est plus ambitieux que la loi de 2015 qui prévoyait une diminution de 30%”, déclare François de Rugy. Il évoque en outre une “trajectoire chiffrée” pour la part d’énergies renouvelables dans le mix énergétique : “D’ici 2030, on aura 40% d’énergies renouvelables dans la production d’électricité..”. Cela signifierait qu’il faudrait doubler la part du renouvelable d’ici une dizaine d’années. Première observation,  il serait utile de se mettre d’accord sur des dates précises. Dans certains cas on parle de 2050, dans d’autres de 2030,2035 ou  2040. Deuxième observation pratiquement les énergies renouvelables devraient se substituer à 20 à 25 % d’électricité nucléaire. Or le gouvernement dans ses scénarios ne prévoit hormis Fessenheim aucun arrêt de réacteur ici 2022. Et l’EPR de Flamanville va plus que compenser la fermeture de Fessenheim. Par ailleurs on va prolonger de 20 à 30 ans la durée de vie des centrales. L’annonce de de Rugy  constitue donc une escroquerie de plus de la part de ce courtisan prêt à tout être et demeurer ministre

Gilets jaunes: « je l’avais prévu »( Hulot)

Gilets jaunes: « je l’avais prévu »( Hulot)

C’est en substance ce que dit Hulot qui en même temps règle ses comptes avec Macron. Hulot qui ne soutiendra pas la liste de Macron aux européennes, pas plus d’ailleurs qu’une autre liste.

“La France se serait bien passée de cette confrontation qui effectivement oppose l’écologie au social alors que ma volonté à moi c’était de réconcilier l’écologie et le social”, a déclaré Nicolas Hulot, interpellé sur le mouvement des “Gilets jaunes” au sixième jour de protestation contre la hausse des taxes sur les carburants. “Je me suis battu et notamment dans les semaines qui ont précédé mon départ pour qu’on change complètement d’échelle dans l’accompagnement social de la transition énergétique et écologique”, a-t-il dit. “J’aurais préféré ne pas avoir eu raison sur le risque d’emballement que l’on connaît”, a-t-il ajouté, déplorant notamment le refus du gouvernement d’allouer 10% des crédits générés par l’augmentation de la taxe carbone à cet accompagnement, et une baisse des aides pour rénover les bâtiments et les passoires thermiques. Assurant avoir une “cruelle conscience” des “problèmes de fin de mois” de certains Français, il a appelé l’exécutif à saisir la proposition de la CFDT d’organiser des Etats généraux de la transition écologique. “Je pense qu’il est très important de saisir la proposition de la CFDT d’organiser rapidement dans un format rapide la réunion de tous les partenaires sociaux”, a-t-il dit.

Vignette PL: la trouille du gouvernement !!!!

Vignette PL: la trouille du gouvernement !!!!

 

La vignette PL,  vient subitement  d’être mise entre parenthèses pas le gouvernement. Pas pour des motifs fiscaux ou écologiques mais politiques. Le gouvernement craint en effet par-dessus tout que les routiers ne rejoignent les gilets jaunes. Comme quoi la trouille constitue un moyen de régulation fiscale efficace ! Le gouvernement a en effet décidé de reporter, jusqu’à nouvel ordre, la création d’une vignette poids lourds, selon les informations recueillies par franceinfo jeudi 22 novembre. Cette vignette est censée rapporter 500 millions d’euros par an et permettra de faire des travaux sur les infrastructures. Le projet, qui attend depuis des mois dans les cartons du ministère des Transports, prévoit des tarifs en fonction de la taille des camions. Mais dans le contexte de mobilisation des « gilets jaunes » contre la hausse des taxes sur les carburants, le gouvernement choisit de renvoyer la mesure à une date ultérieure, tout en n’abandonnant pas l’idée. Selon un élu de la majorité, l’instauration d’une vignette poids lourds, « serait suicidaire » actuellement. Il faut donc éviter que les routiers rejoignent en masse les barrages. « On n’est pas dans l’urgence », selon les mots d’un proche du dossier. La vignette poids lourds ne s’appliquerait qu’à partir de 2020, car il n’y a pas besoin de nouvelles recettes d’ici là pour l’entretien et la rénovation des routes. Mais il manquera ensuite 500 millions d’euros par an, sauf si le gouvernement décide de renoncer à des travaux jugés importants, comme par exemple des mises à deux fois deux voies de certains axes routiers. Un élu suggère de réexaminer certains projets. D’autres s’interrogent sur le principe même de cette vignette, rejetée en bloc par les fédérations de transporteurs. Ces dernières restent prudentes : selon elles, le report de la vignette ne signifie pas forcément l’abandon du projet.

 

Sondage gilets jaunes : un mouvement de plus en plus soutenu

Sondage gilets jaunes : un mouvement de plus en plus soutenu

 

En dépit des menaces de Castaner, ancien proche du grand banditisme, aujourd’hui ministre de l’intérieur qui n’a cessé de dramatiser et de caricaturer, le mouvement des gilets jaunes demeure de plus en plus  soutenu par l’opinion publique. Selon un sondage Odoxa pour Le Figaro et Franceinfo, réalisé les 21 et 22 novembre sur un échantillon de plus de mille personnes, près de 8 Français sur 10 (77 %) trouvent l’appel à bloquer la capitale, ce samedi, légitime. Soit trois points de plus qu’ils ne l’étaient samedi dernier. Preuve de l’échec de la récente stratégie de diabolisation du mouvement adoptée par le gouvernement, 62 % des sondés refusent de qualifier les «gilets jaunes» de «violents». Une grande majorité préférant les caractériser comme «populaires» (81 %), «courageux» (77 %), engagés dans «une lutte pour l’intérêt général» (78 %). Si les modes d’action à venir font débat dans les rangs du mouvement, deux Français sur trois (66 %) appellent à ce que la mobilisation se poursuive, catégories populaires en tête (78 %). Et ce, même s’ils sont une majorité à relativiser leur efficacité. 56 % des sondés expriment ainsi des doutes quant à la capacité des «gilets jaunes» d’arracher de nouvelles concessions au gouvernement, susceptible de produire de réels effets sur le pouvoir d’achat.

 

Ecologie : la fracture bobo- populo

 Ecologie : la fracture bobo- populo

 

Il est évident que les écologistes appartiennent pour la plupart aux catégories CSP plus. Leur confort social leur permet de contester radicalement le mode de production et de consommation. À l’inverse,  les citoyens au statut social moins favorable et plus précaire sont beaucoup plus réticents vis-à-vis d’une transition énergétique brutale. Il est clair que lorsqu’on  on gagne 1000€ par mois en étant contraint de prendre son automobile,  on est beaucoup moins sensible à la thématique environnementale que lorsqu’on gagne cinq 10 ou 20 fois plus et qu’on peut se déplacer en utilisant les transports collectifs. C’est la fracture bobo populo qui illustre le mouvement des gilets jaunes. De toute manière,  la transition énergétique brutale en France constitue une erreur économique et environnementale. Il faut d’abord rappeler que des émissions polluantes de la France représentent environ 1 % des émissions mondiales. Ensuite que la fiscalité n’a jamais été un moyen de régulation efficace s’il n’y a pas en même temps une politique industrielle pour développer une nouvelle offre de transport tant en transport collectif qu’en transport individuel. Une offre de qualité et compétitive (comme pour le chauffage, problème autrement plus important que le transport). De ce point de vue là nouvelle fiscalité sur les carburants justifiée par des motifs écologiques constitue une escroquerie intellectuelle. La transition énergétique ne passe pas prioritairement par la fiscalité mais par une politique de la l’offre et de normes. La problématique environnementale doit donc intégrer les aspects sociaux, techniques et fiscaux. Faute  de cela,  le mouvement écolo bobo risque de ressembler à une sorte de religion d’évangélistes ignorants des cohérences sociales,fiscales et industrielles. 

Une liste gilets jaunes aux européennes ?

Une liste gilets jaunes aux européennes ?

 

Plusieurs responsables des gilets jaunes ont clairement affiché le glissement du mouvement vers le terrain sociétal et politique. En gros, ils contestent la légitimité des élites institutionnelles y compris du Parlement et de Macron lui-même. Plusieurs réclament l’organisation d’un référendum. On peut penser que cette politisation du mouvement est une hypothèse vraisemblable car il est peu probable que Macron en dépit de ses petits pas en arrière et de ses petites ouvertures changent à la fois de cap. Toutefois ces petits pas en arrière risquent d’être suffisants faire évoluer l’opinion publique dans un sens plus favorable au pouvoir actuel. La seule issue honorable pour les gilets jaunes pourrait être alors être politique car il serait particulièrement dangereux de s’enfoncer dans des mouvements de plus en plus minoritaires et de plus en plus radicaux. Il sera plus facile d’abattre Macron dans les urnes que dans la rue. Or les élections européennes constitue  une opportunité extraordinaire. C’est l’élection à laquelle il est le plus facile de se présenter et qui nécessite le moins de superstructures politiques. Aujourd’hui les sondages donnent le rassemblement national en tête avec de leurs deux 21 % tandis que la liste en marche est tombée autour de 19 %. Avec une liste gilets jaunes la liste macro pourrait chuter jusqu’à 15 % voire moins. En outre,  ce serait l’occasion de démontrer que les gilets jaunes en dépit de quelques tentatives d’infiltration des extrêmes ne sont pas sous influence ni de l’extrême gauche, ni de l’extrême droite. La question est actuellement en débat dans la structure de coordination nationale qui est en train de se constituer chez les gilets jaunes. Des gilets jaunes qui se méfient des superstructures et des dérives possibles des éventuels leaders mais qui sont bien conscients qui convient cependant de structurer le mouvement ne serait-ce que pour éviter les contradictions dans les analyses et les propositions des leaders locaux. Restera aussi à donner à cette coordination une compétence technique notamment économique et écologique pour éviter la caricature et le populisme. Bref comme l’indiquait Jérôme Sainte-Marie, politologue, il y a quelques jours « le mouvement des gilets jaunes est une rupture politique décisive ». Le bloc populaire qui va s’opposer au bloc des élites de Macron.

 

«Gilets jaunes» : un bloc politique en gestation (Jérôme Sainte-Marie)

 

«Gilets jaunes» : un bloc politique en gestation (Jérôme Sainte-Marie)Jérôme Sainte-Marie, politologue, estimait il y a quelques jours que le mouvement des gilets jaunes est une rupture politique décisive (Jérôme Sainte-Marie). Interview le Figaro.

 

Quelle appréciation portez-vous sur la capacité de mobilisation des «gilets jaunes» le 17 novembre?

Jérôme SAINTE-MARIE.- Si l’on considère dans leur originalité radicale l’émergence de ce mouvement d’opinion puis la mise en place de modalités d’action déconcertantes, force est d’admettre la réussite de cette mobilisation. Il y avait un doute énorme avant le 17 novembre sur la concrétisation de ce mécontentement virtuel, il est désormais levé. Rappelons que ceux qui sont allés sur les ronds-points, les péages autoroutiers et autres lieux de rassemblement, ne savaient pas très bien qui ils allaient y trouver et comment les choses se dérouleraient. Ils étaient donc dans un contexte plutôt anxiogène, à l’inverse du confort qu’offrent les manifestations habituelles, depuis longtemps assujetties à un rituel bien connu de tous, organisateurs, participants et forces de l’ordre. Bien entendu, il existe un hiatus gigantesque entre le soutien déclaré au mouvement, de l’ordre de trois Français sur quatre, et la participation effective à celui-ci, mais comment pourrait-il en être autrement? Nous sommes donc confrontés à une mobilisation dont l’importance quantitative constitue un message encourageant pour tous ceux qui s’y sont peu ou prou reconnus.

 

Comment caractériser les manifestants? Quel est leur profil socioprofessionnel ?

Les gilets jaunes sont avant tout des salariés, travailleurs indépendants ou retraités aux revenus situés autour ou en-deçà du revenu mensuel médian.

Partons déjà des soutiens déclarés au mouvement, que l’on connaît bien grâce aux études d’opinion. Je ne vois pas comment décrire cela autrement que comme un puissant révélateur des clivages sociaux. Le soutien au mouvement, avant qu’il ait lieu, était trente points supérieurs chez les employés et ouvriers que chez les cadres. Plus nettement encore, il y avait une corrélation étroite entre la modestie des revenus du foyer et la sympathie pour les «gilets jaunes». L’orientation politique des individus joue beaucoup moins, à l’exception des sympathisants de La République en Marche, désormais isolés dans leur hostilité massive à cette protestation. Quant aux participants eux-mêmes, les témoignages disponibles et les échanges que j’ai pu avoir avec certains d’entre eux attestent du caractère populaire, à tous les sens du terme, de la mobilisation. Rassemblés par des mots d’ordre portant sur des questions d’argent, ils sont avant tout des salariés, travailleurs indépendants ou retraités aux revenus situés autour ou en-deçà du revenu mensuel médian, qui se situe autour de 1700 euros après impôts. Ce n’est pas la France de la misère ou de l’exclusion, sans doute, mais bien celle dont le travail s’accompagne d’une insécurité financière permanente. Ajoutons que dans la circonstance les clivages sociaux supplantent les autres, et que se mobilisent ensemble des personnes aux origines variées.

 

Peut-on dire que c’est la France des villes petites et moyennes ainsi que des zones rurales qui s’est mobilisée?

Cela ferait déjà beaucoup de monde! Visiblement, les habitants des villes-centre, qui concentrent les activités tertiaires les plus prospères et dont les propriétaires bénéficient de la hausse des prix de l’immobilier, sont moins sensibles à la cause des «gilets jaunes», ce qui est bien naturel. On constate par exemple que les habitants de la région parisienne sont plus réservés à son égard, mais il faut rappeler ici que bien des trajets s’y font grâce à une offre abondante en transports en commun. Ceci posé, la dimension géographique doit être maniée avec prudence, comme le fait par exemple mon confrère Jérôme Fourquet, sinon on risque de tomber dans des formules piégeuses. Ainsi lorsque l’on proclame que la «lutte des territoires» a remplacé la «lutte des classes»: que la seconde existe fait débat, mais la réalité de la première me semble brumeuse. Les résultats des élections et des sondages montrent bien des différences géographiques, mais une fois que l’on a pris en compte la dimension sociologique de la répartition de la population selon les territoires, ces contrastes s’estompent. Donc, au sujet du mouvement des «gilets jaunes» aussi, la dimension horizontale, celle du territoire, me paraît fille de la dimension verticale, celle de la situation sociale.

 

Outre la question du prix des carburants, à quoi attribuer la véhémence d’une partie des manifestants?

Nous sommes dans ce type de moments où les données d’opinion deviennent des principes actifs de la vie sociale. Si j’ose dire, le chiffre se fait chair. En effet, non seulement l’exécutif est impopulaire – nous apprenons aujourd’hui par l’IFOP que 73% des Français se disent mécontents d’Emmanuel Macron comme président de la République, dont 39% «très» mécontents -, mais tout le monde le sait, du fait des sondages publiés. Nous sommes donc dans une spirale d’opinion qui favorise l’expression du mécontentement dans des mouvements sociaux tels que les «gilets jaunes». Il y a un autre élément, propre à l’exercice du pouvoir par Emmanuel Macron. À tort ou à raison, les Français l’identifient à une forme d’arrogance sociale, à quelqu’un qui voit le monde comme le combat de la «réussite» et du néant. Si l’univers des cadres supérieurs, le biotope du macronisme, adhère sans mal à cette vision, la plupart des Français recherchent plutôt le bonheur dans la stabilité. Le ressentiment qui s’exprime à l’égard du chef de l’État va donc au-delà de la seule contestation de sa politique.

 

Le mouvement des « gilets jaunes » peut constituer une rupture décisive.

Quelles conséquences politiques et électorales peuvent entraîner ce mouvement?

Rappelons un instant que l’accession au pouvoir par Emmanuel Macron s’est faite par la réconciliation d’électeurs issus du centre, de la gauche et de droite, mais que cette diversité politique s’est accompagnée d’une certaine homogénéité sociale. Il me semble que ce soit alors créé un «bloc élitaire», rassemblant l’élite proprement dite, ceux qui aspirent à en faire partie, et enfin, ceux qui lui délèguent volontiers la gestion des affaires publiques. Cette polarisation a mis en difficulté et le Parti socialiste et le parti Les Républicains, supplantés dans leur vocation gouvernementale. En face, le «bloc populaire» n’existait que sous une forme négative, partagé de manière irréconciliable entre lepénistes et mélenchonistes. L’existence de ces quatre oppositions sans aucune formule d’alliance concevable est la meilleure garantie de pérennité du macronisme. Cependant, le mouvement des «gilets jaunes» peut constituer une rupture décisive. Mobilisation surgie de la base même du pays, ignorant les identités politiques ou syndicales, elle produit sans même s’en soucier une forme de réunification sociale. De ce fait, la polarisation que tente Emmanuel Macron entre «progressistes» et «populistes» prend une dimension sociologique de plus en plus visible. Avec un bloc élitaire bien en place et représenté prioritairement par LREM et un bloc populaire en gestation, la transformation de l’ordre politique français se poursuit et s’accélère.

 

La fumisterie méthodologique de la taxe carbone

La fumisterie méthodologique de la taxe carbone

 

En mal de reconnaissance, les économistes qui ont été presque tous nourris au lait du néo libéralisme ont donné une légitimité pseudo scientifique à la taxe carbone. Il s’agit d’abord d’une récupération indécente d’une question sociétale qui ne peut évidemment être seulement et prioritairement régulé par la fiscalité et les prix. Le signal prix cher aux économistes ultra libéraux constitue une sorte de récupération par les mécanismes de marché de la problématique environnementale. L’argumentation consiste à affirmer qu’il convient de limiter les émissions polluantes en leur donnant un prix afin de favoriser la seule régulation marchande. Si l’économie de marché est encore la meilleure chose (ou la moins pire) pour équilibrer l’offre et la demande,  il en va différemment lorsqu’il s’agit des champs sociétaux environnementaux. Certes on peut comprendre l’absolue nécessité d’une transition écologique notamment dans le domaine du transport. Encore faudrait-il qu’il existe une alternative pour permettre le changement de comportement. Or une politique des transports ne peut se conduire que sur le long terme pour  développer à la fois les transports collectifs, le concept du véhicule individuel et son utilisation. En l’absence de ces conditions,  la fiscalité dite écologique se réduit à un impôt classique qui au demeurant vient en plus affecté  le pouvoir d’achat, donc la croissance et l’emploi. Notons aussi que ces mesures carburant touche surtout les moins favorisés qui ne peuvent pas disposer d’une liberté d’horaire pour prendre un autre moyen de transport que leur véhicule individuel. Il y a évidemment d’autres moyens de réguler que l’arme de la fiscalité et des prix : la régulation par les normes et le développement système alternatif. Mais dans le contexte actuel des transports,  la fiscalité écologique constitue une fumisterie environnementale qui n’a d’autre objet que de donner une fausse légitimité scientifique à un impôt qui va se perdre dans le trou du budget. Faudrait-il rappeler aux économistes que leur science, certes utile,  n’est pas très exacte, qu’elle est même souvent approximative. Pour preuve, la majorité des grandes ruptures n’ont pas été prévues par la plupart  de ces experts. Par exemple, la prochaine chute de la croissance française assommée par la fiscalité sur le carburant. 

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Epargne : le compte courant privilégié !

Epargne : le compte courant privilégié !

 

Une nouvelle fois la collecte du livret a diminue en octobre. En cause la montée de la fiscalité et les inquiétudes économiques notamment la reprise de l’inflation, le tassement de la croissance et le chômage. Du coup, les Français préfèrent laisser leur économie sur les comptes courants. Ce que confirme Une étude réalisée par AXA qui révèle que les Français choisissent la bonne vieille méthode du bas de laine pour placer leurs économies. Évidemment les milieux financiers s’inquiètent de cette extrême prudence et souhaiteraient que les Français prennent davantage de risques. Les Français ont toutefois encore en mémoire la crise de 2008 et ils savent que les placements financiers sont surtout réservés aux grosses fortunes et qu’en cas de crise, ce sont les petits épargnants qui payent la note. De ce point de vue compte tenu de l’environnement politique, économique et financier actuel, une nouvelle crise n’est pas à exclure. Par ailleurs si les Français font le choix du bas de laine c’est que les placements de père de famille comme le livret A et autre  PEL ne rapportent plus rien. Le taux d’intérêt et même négatif au regard de l’inflation. Du coup c’est même le compte-courant qui devient le premier bas de laine. Les placements préférés des Français restent en effet le compte courant (pour 94% des personnes interrogées), qui ne rapporte aucun intérêt et s’apparente aux liasses sous le matelas, le compte d’épargne (79%), incluant le livret A (dont la rémunération est à son plus bas historique, 0,75%), et le PEL (au taux de 1%), suivi de l’assurance vie en fonds euros (36%), au rendement moyen de 1,80%. Inversement, les titres détenus en direct comme les actions (9%), l’assurance vie en unités de comptes (6%) ou encore le bitcoin et les autres cryptomonnaies (3% tout de même), tous perçus comme des placements trop risqués, sont délaissés. « Il est tout à fait compréhensible que les Français soient prudents avec leur argent. Mais la façon dont ils le gèrent aujourd’hui n’est pas alignée avec leurs objectifs de long terme », a commenté Bettina Ducat, responsable du développement et de l’offre chez Axa IM, citée dans un communiqué. Axa (qui comme d’autres assureurs) voudrait bien récupérer une partie du financement des nouvelles modalités de retraite.

 

Christophe Castaner : ancien proche du grand banditisme

Christophe Castaner : ancien proche du grand banditisme

Comme indiqué dans un récent article de ce site, Castaner qui emploie des méthodes de voyou pour discréditer les gilets jaunes (même si des bavures ultra minoritaires doivent être reconnues comme dans toutes les manifestations) a bien entretenu des liens très proches avec le grand banditisme et notamment avec son protecteur Christian Oraison. . Ce que confirme l’article de Libé. : «Christian Oraison, dit « le Grand Blond ». Si ce nom ne vous dit rien, sachez juste que cet homme, un caïd des Alpes-de-Haute-­Provence, a été abattu de plusieurs balles de 9 millimètres, une nuit d’août 2008, alors qu’il ­s’apprêtait à rentrer chez lui. Le «Grand Blond» avait été formé par ­Gaëtan Zampa, l’un des parrains du Marseille des années 1970. Et, fait beaucoup moins connu, c’était un proche de Christophe ­Castaner, l’actuel ministre des Relations avec le Parlement. « Oraison, c’était mon grand frère, mon protecteur. Il m’appelait l’étudiant », confirme le chef d’En marche, le parti présidentiel.». Cette information a été largement reprise au moment de sa nomination à Beauveau. Au JDD, il évoquait ainsi avoir «été sur le fil du rasoir». Un an plus tôt, c’est Libération qui évoquait ce passé «interlope» dans un portrait. Notre collègue Guillaume Gendron écrivait : «Après avoir claqué la porte du domicile familial à 17 ans – il arrive toujours un moment où l’enfant devient plus fort que le père et le laisse «sec sur le carreau» -, il se met à vivre la nuit. Entre sorties en boîte et parties de poker, où il croise quelques figures du milieu marseillais. «Manosque était leur base arrière. J’ai vu ces gens-là de près, certains se faisaient buter.» Il dit avoir vécu des cartes ces années-là, attiré par «l’argent facile» et les grosses cylindrées. Comme figure de l’ordre républicain, on peut faire mieux en tant que ministre de l’intérieur !

 

Chimie agricole : 70 plaintes en Maine et Loire

Chimie agricole : 70 plaintes en Maine et Loire

Le Maine-et-Loire se caractérise par une agriculture de maraîchage très importante qui implique aussi l’utilisation de nombres de produits chimiques dont notamment le fameux méta sodium qui en octobre a intoxiqué des dizaines de personnes. Du coup, Plus de 70 plaintes ont été déposées  pour blessures involontaires à la suite des intoxications aux pesticides à base de métam-sodium en octobre dernier dans le Maine-et-Loire. Les plaintes pour blessures involontaires par violation à une obligation de sécurité ou de prudence ont été déposées auprès de la compagnie de gendarmerie d’Angers, en charge de l’enquête. La plupart des plaintes émanent des personnes intoxiquées le 9 octobre à Brain-sur-l’Authion, à l’est d’Angers. Ce jour-là, 61 personnes, des ouvriers agricoles pour la plupart, avaient été intoxiquées au métam-sodium, souffrant d’irritations des voies oculaires et respiratoires. L’accident avait provoqué 17 hospitalisations. Trois jours plus tard, une nouvelle intoxication avait eu lieu non loin de là sur une autre exploitation agricole du Maine-et-Loire à Mazé-Millon. Le procureur d’Angers Yves Gambert a indiqué que l’enquête préliminaire ouverte sur ces faits était toujours en cours. Depuis le gouvernement a interdit l’utilisation de méthane sodium

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