Mobilités : des vélos pour les gilets jaunes
D’après le gouvernement lui-même, la loi mobilités a été nettement réorientée en tenant compte des revendications des gilets jaunes. Pourtant quand on examine le projet, on pourrait schématiquement réduire les propositions à l’attribution de vélos aux gilets jaunes ; et encore sans financement prévu. Pourtant la ministre des transports a déclaré « On va mettre le paquet sur (…) ces territoires qui ont été oubliés du tout-TGV avec des investissements qui sont ciblés sur les transports du quotidien”, Pour éviter d’alimenter les mécontentements, le gouvernement a renoncé à deux mesures risquées sur le plan politique : la possibilité laissée aux agglomérations d’installer des péages urbains et la vignette poids-lourds. S’ajoutent à cela différente mesures sortent d’inventaire à la Prévert mais dont le financement n’est pas prévu. Un seul exemple, l’indemnité pour les déplacements de ceux contraints d’utiliser leur voiture pour leur travail. Qui va payer ? L’exécutif prévoit d’investir 13,4 milliards d’euros au cours du quinquennat à venir, soit 40% de plus que durant les cinq années écoulées, puis de nouveau 14,3 milliards d’euros pendant la période 2023-2027. Le seul problème c’est qu’on ne sait pas où seront prises les ressources financières. Ce qui n’empêche pas d’affirmer que cet argent virtuel » ira en effet à 51% au rail – une somme qui s’ajoute aux 3,6 milliards d’euros investis annuellement par la SNCF – et 39% seront alloués à la route. » Le gouvernement compte par ailleurs mettre un milliard d’euros sur la table, sur une durée de dix ans, pour achever la réalisation d’une vingtaine d’axes routiers et 2,6 milliards d’euros, également sur une décennie, pour remédier à la saturation de certains nœuds ferroviaires. En clair quelques milliards par an qui ne sont nullement budgétés ! Le projet LOM permettra aux grandes agglomérations de déployer des “zones à faibles émissions”, une mesure qui pourrait, espère le gouvernement, aider le pays à échapper à des sanctions de l’Union européenne pour non-respect des normes de qualité de l’air les zones les plus polluées. Quinze métropoles se sont déjà engagées à recourir à ce dispositif d’ici à 2020. Dans les faits, les véhicules les plus polluants d’après la classification Crit’Air pourront être bannis des périmètres retenus selon des modalités – dates, plages horaires, éventuelles dérogations – à la discrétion des collectivités. Conséquence les pauvres des zones périphériques qui possèdent de vieilles voitures ne pourront plus pénétrer dans les villes.
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