Ecologie : la fracture bobo- populo
Il est évident que les écologistes appartiennent pour la plupart aux catégories CSP plus. Leur confort social leur permet de contester radicalement le mode de production et de consommation. À l’inverse, les citoyens au statut social moins favorable et plus précaire sont beaucoup plus réticents vis-à-vis d’une transition énergétique brutale. Il est clair que lorsqu’on on gagne 1000€ par mois en étant contraint de prendre son automobile, on est beaucoup moins sensible à la thématique environnementale que lorsqu’on gagne cinq 10 ou 20 fois plus et qu’on peut se déplacer en utilisant les transports collectifs. C’est la fracture bobo populo qui illustre le mouvement des gilets jaunes. De toute manière, la transition énergétique brutale en France constitue une erreur économique et environnementale. Il faut d’abord rappeler que des émissions polluantes de la France représentent environ 1 % des émissions mondiales. Ensuite que la fiscalité n’a jamais été un moyen de régulation efficace s’il n’y a pas en même temps une politique industrielle pour développer une nouvelle offre de transport tant en transport collectif qu’en transport individuel. Une offre de qualité et compétitive (comme pour le chauffage, problème autrement plus important que le transport). De ce point de vue là nouvelle fiscalité sur les carburants justifiée par des motifs écologiques constitue une escroquerie intellectuelle. La transition énergétique ne passe pas prioritairement par la fiscalité mais par une politique de la l’offre et de normes. La problématique environnementale doit donc intégrer les aspects sociaux, techniques et fiscaux. Faute de cela, le mouvement écolo bobo risque de ressembler à une sorte de religion d’évangélistes ignorants des cohérences sociales,fiscales et industrielles.
0 Réponses à “Ecologie : la fracture bobo- populo”