Les infirmières : les oubliées de la réforme santé
Macron a juste oublié les infirmières lors, lors de la présentation du plan « Ma santé 2022 », le 18 septembre à l’Elysée. Des infirmières qui représentent pourtant 660 000 personnes par rapport aux 220 000 médecins. Des infirmières qui contestent aussi la création de 4000 postes d’assistants médicaux formés à la va-vite en un an pour « seconder » des médecins libéraux .Des poste qui sont utiles chez certains spécialistes mais inutiles chez les généralistes ; Ce type d’assistant existe déjà en orthoptie, ophtalmologie, radiologie et surtout en dentaire. « Nous avons calqué le rôle des assistants médicaux sur celui déjà existant des assistants en cabinet de chirurgien dentaire », explique Jean-Paul Ortiz, inspirateur de la réforme. . Leur formation se fera « en un an maximum, dès la sortie du bac », selon la CSMF, alors que les infirmiers ont un diplôme bac + 3. Jean-Paul Ortiz estime que chaque praticien pourra « prendre en charge 10 % de patients en plus. Aujourd’hui, chaque généraliste suit environ 1 000 patients en tant que médecin traitant ; s’il peut en suivre 1 100 désormais, ce sera très significatif pour la population. » ! Pas vraiment un raisonnement médical mais un calcul de comptable pour augmenter la rentabilité des médecins. Pourquoi aussi ne pas limiter la consultation à 5 minutes ? Du côté des étudiants infirmiers, on déplore qu’« un parallèle a été fait » entre le poste d’assistant médical et la création du diplôme d’infirmier en pratique avancée (IPA), annoncée en juillet. « Ils ont été présentés tous les deux comme une aide pour libérer du temps médical, mais les deux métiers et les compétences qu’ils demandent n’ont rien de semblable », note Ludivine Gauthier, présidente de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (FnesiI). Le titre d’IPA ne peut en effet être obtenu que via un diplôme de grade master (bac + 5), à condition d’avoir déjà exercé au moins trois ans en tant qu’infirmier. Il permet notamment à ces diplômés de mener certaines consultations seuls et de renouveler une ordonnance. « Nous avons le sentiment que notre profession a été la laissée-pour-compte de ce grand plan qui n’intéresse que les médecins », a fait valoir Daniel Guillerm, le vice-président délégué de la Fédération nationale des infirmiers (FNI). « Il aurait été plus cohérent de consacrer cet argent (des assistants médicaux- NDLR) à créer des postes en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), lieu où les conditions de travail sont exécrables », font valoir les organisations d’infirmiers dans un document commun. Quant à la création d’infirmiers en pratique avancée (IPA), qui pourront effectuer des actes dévolus jusqu’ici aux seuls médecins, elle est vécue comme bien « insuffisante » par les représentants syndicaux. Pour Daniel Guillerm, « le décret est resté au milieu du gué : dans le cadre de ces pratiques avancées, les infirmiers sont toujours sous le joug du corps médical,».La dégradation des conditions de travail, notamment à l’hôpital, qui avait constitué le principal motif de protestation lors de la précédente journée de mobilisation infirmière en novembre 2016, figure toujours en bonne place parmi les revendications deux ans plus tard.
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