Poème en hommage aux poilus de 14-18 :
« Vosges sanglantes »
Les cieux ont perdu leur couleur
Les arbres nus et mutilés
Tous les oiseaux sont morts de peur
La terre est un ventre percé
Dans la plaine un chêne orgueilleux
Tend son tronc gris et calciné
Les branches noircies par le feu
Sa tête git à terre coupée
Le sol est devenu stérile
Brulé par la pluie des mitrailles
Par les obus, les escarbilles
L’enfer qui fouilla les entrailles
La terre a recouvert les hommes
Des jeunes faits pour être aimés
Ils dorment désormais sous des dômes
De pierres et d’oublis assemblés
Le sens des Vosges un siècle après
Imbibe encore l’humus maudit
Et parfois des gouttes rosées
Tombent d’un sapin qui gémit
Gaston René Bessay
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