Poèmes en hommage aux poilus de 14-18 :
« Quelques pierres, quelques noms »
Au cœur de nos villages, quelques pierres, quelques noms
Modestes anonymes que l’histoire n’oublie pas
Quelques pierres dressées refusant l’abandon
De ceux qui se souviennent de la gloire d’un trépas
Car ces hommes étaient jeunes car ces hommes étaient beaux
En partant, ils riaient comme on part en moisson
Mais dans les champs rougis par le sang des agneaux
Le fer faucha leur vie bien avant la saison
Ils riaient, ils chantaient leur jeunesse insolente
Ils lisaient dans leurs pères leurs rides de demain
Ils avaient des amis, ils avaient des amantes
Mais déjà la faucheuse décomptait leurs matins
Dans les terres lointaines, leurs rires se sont éteints
Dresser face à l’horreur, à l’ignoble oppression
Ils préférèrent mourir, assumant leur destin
Plutôt que de trahir l’honneur de la Nation
Des noms qu’on reconnaît, des familles connues
D’autres noms inconnus, qui se sont sacrifiés
Des fils de la patrie qui auront tout perdu
Pour que poussent longtemps des fleurs de liberté
Oh vous jeunes héros, et vous pères perdus
Nous entendons vous voix résonner dans nos cœurs
Que jamais nul n’oublie que vous avez vaincu
En offrant votre sang pour vos frères et vos sœurs
« Vosges sanglantes »
Les cieux ont perdu leur couleur
Les arbres nus et mutilés
Tous les oiseaux sont morts de peur
La terre est un ventre percé
Dans la plaine un chêne orgueilleux
Tend son tronc gris et calciné
Les branches noircies par le feu
Sa tête git à terre coupée
Le sol est devenu stérile
Brulé par la pluie des mitrailles
Par les obus, les escarbilles
L’enfer qui fouilla les entrailles
La terre a recouvert les hommes
Des jeunes faits pour être aimés
Ils dorment désormais sous des dômes
De pierres et d’oublis assemblés
Le sens des Vosges un siècle après
Imbibe encore l’humus maudit
Et parfois des gouttes rosées
Tombent d’un sapin qui gémit
GRB
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