Policiers dans les lycées : le gouvernement bafouille
Le moins que l’on puisse dire c’est que la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, n’est pas très claire quant à l’éventuelle présence de policiers dans les établissements scolaires où la sécurité est en cause. D’un côté, elle affirmerait dimanche que les écoles devaient rester d’abord des “lieux de savoir”, à deux jours de la présentation en conseil des ministres des pistes du gouvernement pour renforcer la sécurité des établissements scolaires. De son côté, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a dit vendredi ne pas exclure la présence physique de forces de l’ordre dans les établissements, notamment des quartiers sensibles, après l’agression d’une enseignante par un lycéen de Créteil qui a relancé la question de la sécurité dans l’enceinte des lycées. Mais la ministre de la justice contredit un peu de ministre de l’intérieur. “L’école, ça n’est pas une maison de redressement. L’école c’est un lieu où le savoir doit primer”, a déclaré dimanche la garde des Sceaux au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI. Interrogée sur la possibilité d’une présence permanente de policiers dans des établissements, elle s’est prononcée pour une approche au cas par cas, tout en réservant au conseil des ministres de mardi des annonces plus précises. “Ce n’est qu’en cas de besoin qu’il peut y avoir des forces de l’ordre”, a-t-elle estimé. Le problème c’est que le besoin de sécurité concerne de nombreux établissements et qu’il faut trancher sur la question de savoir si on accepte ou non la présence permanente de policiers dans des établissements sensibles. Enfin, le ministre de l’Education nationale a défendu le projet de développer le modèle des Établissements publics d’insertion de la Défense (EPIDE) – accueillant des jeunes de 18 à 25 ans sur la base du volontariat dans un cadre d’”inspiration militaire” – et de les ouvrir aux 13-18ans. “Demain, on peut imaginer que, pour les 13-18 ans, on ait quelque chose qui soit obligatoire pour les élèves qui font l’objet de sanctions”, a-t-il dit samedi sur Europe 1, défendant notamment le rôle dans ces centres de “jeunes retraités de l’armée qui sont tout à fait pertinents pour ce genre de structures». SUR le plan judiciaire, Nicole Belloubet avait annoncé fin septembre la création de 20 nouveaux centres éducatifs fermés (CEF), une alternative à l’incarcération des mineurs multirécidivistes, permettant une scolarité. De toute évidence un besoin de clarification et de précision s’impose quant à la position du gouvernement sur cette question générale de la sécurité dans les établissements scolaires
0 Réponses à “Policiers dans les lycées : le gouvernement bafouille”