Climat : une centaine de marches citoyennes
De l’ordre de 100 000 personnes ont été mobilisés lors de marches organisées pour lutter contre le réchauffement climatique. Des manifestations qui d’une certaine manière appuie le cri d’alerte lancé par le GIEC sur les conséquences dramatiques de la hausse des températures voire de la disparition du monde d’ici un siècle ou deux. En effet, d’ici un siècle ou deux, la Terre risque de n’être plus vivable mais d’ici 2050 déjà de profonds bouleversements interviendront d’après le GIEC si la température monte à +1,5°C et plus encore à +2°C. Parmi les risques : Inondation pour les uns, menace sur la ressource en eau pour les autres , amplification des cyclones, sécheresse, insécurité alimentaire, risques sur la santé publique sans parler des effets combinés du climat, de la chimie et de l’aménagement du territoire qui ont déjà fait disparaître 40 à 50 % des espèces animales et végétales. Le plus inquiétant pour le Giec c’est l’ampleur prise par ses conséquences et leur rythme accéléré. La disparition de ces espèces devrait interroger d’autant que les causes sont connues à savoir :
- les changements climatiques bien sûr mais aussi
La destruction des habitats, l’agriculture, l’agrandissement des villes, la production d’énergie…),
- l’exploitation des espèces (pêche et chasse),
- la pollution,
- les espèces invasives,
- les maladies.
Les espèces d’eau douce sont les plus touchées par le phénomène avec 76 % de disparition entre 1970 et 2010.
L’Amérique Latine est la région la plus vulnérable avec la disparition de 83 % de ses espèces. S’ajoute à ce constat alarmant notre empreinte écologique qui ne cesse d’augmenter. L’homme a besoin de plus d’une planète et demie pour répondre à ses besoins. Depuis 1974, l’homme a déjà consommé toutes les ressources naturelles que peut générer la planète en une année. Une consommation qui a fait grimper les émissions de gaz à effet de serre (GES) générées par l’homme ont déjà fait grimper la température mondiale de 1°C depuis la Révolution industrielle. « Il est probable » que le réchauffement atteigne 1,5°C entre 2030 et 2052 s’il garde son rythme actuel. « Beaucoup de régions » connaissent un réchauffement plus accéléré encore, comme l’Arctique (deux à trois plus fort qu’ailleurs). Le dernier demi-degré engrangé est déjà associé à une recrudescence de phénomènes météorologiques extrêmes. Les émissions passées et présentes continueront à faire monter les océans, quoi qu’il arrive. À 1,5 °C, l’Arctique connaîtra un été sans banquise par siècle, ce sera un par décennie à +2°C. (Pour mémoire, la fonte totale des glaciers et de la calotte glaciaire s’avère de plus en plus probable). Les conséquences sur l’agriculture et la capacité à nourrir la planète seront graves : ainsi, la baisse de productivité du maïs, du riz ou du blé sera plus limitée à +1,5°C qu’à 2°C, de l’Asie du sud-est à l’Amérique latine, dit encore le rapport, qui décrit aussi des risques accrus pour la ressource en eau, la sécurité alimentaire, la santé. Pour rester à 1,5°C, il faut faire décliner les émissions de CO2 bien avant 2030 et fortement (-45% d’ici 2030 par rapport à leur niveau de 2010), pour ensuite arriver, vers 2050, à une « neutralité carbone »: c’est-à-dire cesser de mettre dans l’atmosphère plus de CO2 que l’on ne peut en retirer. « Neutralité » implique de ne plus garder que les émissions « résiduelles », pour les secteurs ne pouvant s’en passer (aviation par exemple). Ce surplus de CO2 devra être pompé (ce sont des « émissions négatives »). Les autres GES (méthane, HFC, carbone suie…) seront à réduire aussi, bien que moins prioritaires que le CO2 car moins persistants. Quant à la possibilité de dépasser le seuil de +1,5°C, pour faire redescendre le mercure plus tard au cours du siècle, le Giec en souligne les risques – certains irréversibles, comme la perte d’espèces – et les incertitudes sur l’efficacité de l’extraction du CO2 à grande échelle. Selon le rapport, quelque 2.400 milliards de dollars d’investissements annuels seront nécessaires entre 2016 et 2035 pour la transformation des systèmes énergétiques, soit 2,5% du PIB mondial. Un coût qu’il faut mettre en regard avec le coût, bien plus élevé, de l’inaction, soulignent les scientifiques. À Paris, 14.500 personnes ont participé au rassemblement, selon le cabinet Occurence. Avec une banderole «Il est encore temps» en tête de cortège. Près de 80 marches étaient organisées en France, rassemblant notamment 3200 personnes à Lille selon la préfecture, 2500 à Bordeaux selon la police, 1850 à Strasbourg selon la police (2900 selon les organisateurs), entre 3000 et 4000 à Rennes et 500 à Marseille.
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