Santé : encore une réformette !
Macon continue d’enfiler les réformes comme on enfile les perles : à la va-vite pour preuve l’annonce de son plan santé qui va se réduire à la mise en place de 4000 assistants médicaux, un regroupement de médecins libéraux dans des annexes d’hôpitaux pour désengorger les urgences, à une petite réforme du financement des hôpitaux publics enfin la suppression du numerus clausus à partir de 2020. Pourquoi attendre 2020 ? On sait que la formation d’un médecin demande autour de 10 ans ce n’est donc pas avant 2032 qu’on va modifier la démographie des médecins. Chez les généralistes 10pour cent des effectifs sont déjà partis en dix ans, ils seront au moins autant dans les 10 ans à venir. En 2007, le nombre de médecin en activité était de 208 000, un niveau élevé jamais atteint auparavant. En cause : un nombre important de diplômé dans les années 60-70. Aujourd’hui, la population médicale est vieillissantes. D’ici à 2030, le nombre de médecin devrait égaler le niveau actuel, or la population devrait croître de 10% ; le nombre de patient de plus de 60 ans devrait augmenter, la consommation de soins étant croissante avec l’âge ; le nombre de médecin par habitant devrait donc baisser. Mais d’ici 10 ans, le nombre de médecin devrait baisser de 20000.Autant dire qu’on n’est pas prêt de combler le déficit surtout avec d’une part le vieillissement de la population, d’autre part avec les progrès de la médecine et les nouvelles thérapies. Un point central a été négligé à savoir l’organisation complètement anarchique des hôpitaux publics ou certains services sont complètement débordés quand d’autres fonctionnent comme des structures soviétiques. L’hôpital offre une vraie contradiction avec d’une part des progrès scientifiques extraordinaires pour le traitement des maladies et en même temps une sorte d’usine sans direction ou chaque service est indépendant des autres provoquant ainsi d’énormes gâchis financiers. Pas étonnant dans ces conditions que les cliniques privées progressent. Autre point celui des déserts médicaux qui vont se développer car Macon ne veut pas imposer une contrainte d’exercice dans ces zones aux jeunes médecins pourtant formés aux frais de l’État pendant 10 ans. Ils iront donc dans les métropoles se faire concurrence voire spécialiser dans des disciplines qui rapportent et ne sont d’ailleurs pas toujours utiles. Bref du bricolage comme d’habitude qui démontrent que ce gouvernement fait des réformes sans tenir compte des réalités sociales, économiques et sociétales. Il faudrait aussi modifier de façon assez substantielle la formation des médecins (voir interview de Patrick Pelloux président des urgentistes
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