Croissance : 1.5% pas plus
Le gouvernement, mais aussi des institutions qui dépendent de l’État comme l’INSEE ou la Banque de France ne cessent de faire de la gonflette psychologique pour faire croire que la croissance atteindra 1,7 à 1,8 % au lieu des 2,3 % attendus par les experts. L’objectif est clair, ne pas désespérer investisseurs, chefs d’entreprises et consommateurs. La vérité c’est que la France aura du mal à atteindre ces résultats et en 2018 la croissance du PIB ce limitera à 1,5 % environ. Ce que confirme sur BFM Philippe Waechter, chef économiste, Ostrum AM . C’est la grosse bavure stratégique de Macron. Il a cru pouvoir surfer sur la bonne conjoncture de 2017 pour assommer le pouvoir d’achat par la fiscalité ; malheureusement, la conjoncture s’est retournée pas seulement du fait de l’environnement international et du pétrole. En effet la baisse de pouvoir d’achat en France a grandement affecté la consommation des ménages qui constitue le principal moteur de la croissance en France. Du coup, la croissance enregistre un plongeon en 2018. On espérait 2,3 % pour l’augmentation du PIB et on tournera autour de 1,5 %. Le pire dans cette erreur c’est sa dimension stratégique mais aussi pédagogique. En effet la confiance des ménages et les chefs d’entreprise s’est maintenant retournée. Or l’élément de la confiance est essentiel dans la dynamique économique. Pour preuve les Français sont environ 70 % à considérer que la politique économique de Macon est inefficace et la confiance des chefs d’entreprise s’est nettement dégradée. À cela s’ajoute le risque existe pour l’exécutif d’un désarroi des contribuables, qui devraient théoriquement recevoir en janvier un salaire amputé pour la première fois de leur impôt sur le revenu, et d’un recul consécutif de la consommation, un péril pour l’économie française. Le choc politique pourrait être à la mesure des millions de Français concernés, au premier rang desquels les salariés du privé, Pour la popularité du chef de l’Etat, aucun répit n’est à attendre du côté des retraités, frappés cette année par la hausse de la CSG et qui viennent d’apprendre que leurs pensions seront revalorisées nettement plus faiblement que l’inflation en 2019. Le calendrier des réformes annoncées, notamment l’assurance chômage et les retraites, ne présage pas non plus d’apaisement. Selon un sondage BVA-Orange-RTL-La Tribune publié vendredi, Emmanuel Macron atteint ce mois-ci son score de popularité le plus bas depuis son élection, en baisse de cinq points, à 34% de bonnes opinions, et 68% des Français jugent sa politique injuste et inefficace. Pour le directeur de la conjoncture et de la prévision de Xerfi, Alexandre Mirlicourtois, “le pouvoir d’achat est en crise durable” et 2019 sera l’”année du choc psychologique pour les ménages”. L’échéancier de l’Elysée est percuté “de plein fouet” par l’accélération de l’inflation, le ralentissement des créations d’emplois et des hausses des salaires limitées, ajoute-t-il dans une note.
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