Impôt à la source : double piège
Un double piège. Dabord pour les contribuables qui vont voir brutalement diminuer leur salaire net. Ainsi ce sera de l’ordre de 100 euros en moins pour un salaire moyen de 1200 euros ; Une baisse palpable et qui en plus va faire apparaître des différences de rémunération nette entre salariés ; Un piège aussi pour l’économie. Le salaire moyen est de l’ordre de 1750 € nets en France sur lesquels toujours en moyenne seront perçus de l’ordre de 150 € au titre du prélèvement à la source. Un véritable choc qui va affecter immédiatement la consommation pour les salaires très moyens encore davantage ceux qui sont en dessous. Une somme de 100 à 150 € en moins sur le salaire se traduira pour la plupart par moins de dépenses ajustables sur la consommation. La conséquence sera un plongeon de la consommation des ménages dès le début de l’année 2019 alors que déjà on prévoit une croissance qui se tassera comme en 2018, autours 1,5 %. Pourtant en apparence, ce serait une bonne réforme et ce serait même souhaité par les Français. Principal argument cela étale dans le temps le poids des prélèvements, second argument cela évite d’être imposé sur des revenus de référence passés alors que les revenus présents peuvent avoir diminué. Des arguments pertinents. Mais cette retenue à la source présente aussi de nombreux inconvénients. Cela n’aurait d’intérêt que dans le cadre d’une grande réforme fiscale (en intégrant notamment la CSG ce qui élargirait l’assiette.). Le danger aussi c’est que le patron tienne compte du revenu fiscal pour adapter le niveau des salaires entre salariés. Le danger c’est qu’on en profit pour augmenter discrètement l’impôt en le rendant plus indolore. Le danger c’est que cette réforme ne constitue en fait qu’un gadget et se limite à un prélèvement mensuel sans réforme fiscale. Une réforme inutile puisque près de 70% des imposables sont déjà mensualisés. Selon la définition de l’Insee, le prélèvement à la source correspond à «un mode de recouvrement de l’impôt consistant à faire prélever son montant par un tiers payeur, le plus souvent l’employeur ou le banquier, au moment du versement au contribuable des revenus sur lesquels porte l’impôt». Ainsi, plus aucun impôt ne serait prélevé une fois le salaire net touché. Une simplification ? Pas sûr car. Selon le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO), les démarches pour le calcul de l’impôt dépendent de la complexité de l’impôt et non pas de son mode de paiement.
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