L’hubris, poison du gouvernement (Collomb)

L’hubris, poison du gouvernement (Collomb)

 

 

 

 

.Lucide, le chevronné ministre de  l’Intérieur, Gérard Collomb, évoque un facteur central de la baisse de popularité du gouvernement en mettant en cause la condescendance, l’isolement voire le mépris du pouvoir. Une critique qu’il adresse à l’ensemble du gouvernement mais qui évidemment concerne en particulier Emmanuel Macron que  la posture jupitérienne rend sourd aux cris de mécontentement. “Pour ma part, je pense qu’aujourd’hui peut-être les uns et les autres, nous avons manqué d’humilité”, a-t-il déclaré. “L’hubris c’est la malédiction des dieux, quand à un moment donné vous devenez trop sûr de vous, que vous pensez que vous allez tout emporter, il y a une phrase qui disait : les dieux aveuglent ceux qu’ils veulent perdre, donc il ne faut pas que nous soyons dans la cécité”, a poursuivi l’agrégé de lettres classiques. “Il faut que tous les ministres gardent leurs racines de manière à pouvoir entendre ce que disent les gens parce que très vite dans les palais de la République on perd la capacité de lien avec la population et l’écoute”, a-t-il ajouté.  Gérard Collomb a donc invité jeudi Emmanuel Macron et le gouvernement à s’”interroger” face à la succession des sondages défavorables et à remédier notamment à un certain “manque d’humilité”. Pour le ministre de l’Intérieur et proche d’Emmanuel Macron, l’impopularité inédite enregistrée ce mois-ci par Emmanuel Macron et Edouard Philippe est le signe du passage des réformes, mais doit aussi inspirer le gouvernement de se garder de toute démesure.  La grande méprise de ce gouvernement, d’ailleurs comme les précédents, c’est de se croire légitimement investi pour mettre en place un programme alors que macro n’a été élue comme ses prédécesseurs n’ont pas sur ses orientations mais par rejet de Le Pen. Comme Hollande avait été élue par rejet de Sarkozy, comme Chirac avait été élu par rejet de Jean-Marie Le Pen. À cette méprise s’ajoute l’incapacité de macro à mobiliser autour de ces réformes qu’il décide seul et sans tenir compte des réalités sociales économiques. Voir par exemple sa première décision stratégique visant à augmenter la fiscalité, ce qui a détruit la consommation des ménages et la croissance. Une croissance composée pour 60 % de cette consommation.

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