Prélèvement à la source : un renoncement technique ou politique ?
Macon a choisi le jour même de la déclaration de Darmanin pour dire de l’étranger le contraire à propos du prélèvement à la source. Le ministre du budget a en effet confirmé hier que le prélèvement à la source serait bien opérationnel dé le 1er janvier 2019. Mais Macron en voyage en Finlande a déclaré à peu près le contraire en indiquant qu’il procéderait à une évaluation du dispositif avant décision définitive. Autant dire que Macon prépare un renoncement. La question est de savoir si le renoncement est technique ou politique. Sans doute un peu les deux. Les chefs d’entreprise sont en effet très mécontent surtout les entreprises petites et moyennes d’avoir à jouer le rôle des services fiscaux. En effet la gestion de ce prélèvement par les entreprises n’est pas sans complexité et surtout sans cout. Les chefs d’entreprise sont aussi inquiets des réactions de leurs salariés lorsque le salaire net sera amputé du prélèvement fiscal. La responsabilité pourrait en être reportée au moins en partie sur l’employeur. Mais la vraie raison pourrait être politique. Actuellement Emmanuel Macron d’une très mauvaise passe. Déjà sa popularité a été atteinte l’affaire Benalla. dans ce contexte, ont surtout été révélés les très mauvais résultats économiques. La croissance a enregistré un très net tassement, elle se situera autour de 1,5 % au lieu de 2.3% en 2018 de ce fait, le gouvernement a été contraint de jouer à l’équilibriste pour tenter de limiter l’ampleur des déficits non pas en réalisant des réformes structurelles qui auraient pu être mal ressenties comme la réforme de l’État mais en procédant classiquement à la méthode des coups de rabot. Macron connaît une grosse déprime en matière de popularité pour stopper l’hémorragie on pourrait décaler le prélèvement à la source complexe compte tenu de la nature de la fiscalité française. La Mensualisation aurait constitué une solution plus simple en évitant de faire émerger un mécontentement supplémentaire de l’opinion publique.
Emmanuel Macron a donc annoncé qu’il réservait sa décision. «J’ai besoin d’une série de réponses très précises, a-t-il déclaré, et d’être sûr de ce que nos concitoyens vivront le jour où on le mettra en place si on le met en place». Et d’ajouter: «J’ai plutôt l’intention de conduire cette réforme à son terme, mais j’ai demandé aux ministres compétents de répondre à toutes les questions qui se posent encore, avant de donner une directive finale».
0 Réponses à “Prélèvement à la source : un renoncement technique ou politique ?”