Croissance : sérieux coup de frein
Avec une croissance à peu près atone, seulement une progression de 0,2 % pour chacun des premiers trimestres, mécaniquement le chômage reprend de sa vigueur. Il faut comparer ce 0,2 % par trimestre à 0,7 % pour les cinq trimestres précédents. Pour l’année 2018 la croissance ce limitera autour de 1,5 % au lieu des 2,3 % espérés et réalisés en 2017. C’est donc une rupture brutale, plus importante encore que celle de la moyenne européenne est très loin de celle de l’Allemagne qui caracole en tête avec une augmentation du PIB de l’ordre de 2,3 % encore cette année. Au-delà des affaires qui n’arrangent pas le climat ambiant, la désillusion est immense chez une très grande majorité des Français. En effet, après l’échec sur la croissance, et forcément sur le chômage, c’est aussi l’échec sur les équilibres financiers. Du coup le gouvernement se trouve en posture très délicate. Il ne bénéficie plus de la dynamique économique pour justifier des réformes difficiles et doit se réfugier dans une politique traditionnelle des coups de rabot sur les dépenses. Deux éléments pèsent de façon négative sur le tassement de l’activité. D’une part la balance commerciale est toujours déséquilibrée et agit de manière négative sur le PIB, d’autre part la consommation des ménages est atone. En cause la baisse du pouvoir d’achat d’environ 0, 6 %. L’erreur fondamentale du gouvernement est sans doute d’avoir privilégié une politique de l’offre sans doute nécessaire mais non équilibrée par politique de la demande. La croissance repose essentiellement sur la demande et notamment sur la consommation des ménages. Facteur aggravant l’inflation reprend avec un rythme annuel de 2,3 % en juillet, tout le contraire d’un cercle vertueux. Une seule satisfaction toutefois l’investissement des entreprises qui a accéléré (+1,3% après +0,1% au premier trimestre), quand celui des ménages s’est tassé (−0,1% après +0,3%).
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