Préparation aussi à Paris du « Brexit dur »
La guerre psychologique continue entre Londres et l’union européenne. Récemment la Grande-Bretagne a sorti un document recensant les différentes mesures qui devraient être prises en cas de Brexit dur. Une hypothèse qui n’est plus à exclure compte tenu de l’état des négociations. Récemment, réponse du berger à la bergère, le Premier ministre, Edouard Philippe, a chargé son gouvernement de préparer des “mesures de contingence” dans l’hypothèse d’un échec des négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, Si le document britannique est très volumineux et recense un grand nombre de problèmes qui devront être réglés parce que dépendant en partie de la réglementation européenne par contre les solutions avancées paraissent assez vagues. Cela d’autant plus, si on veut assurer une certaine stabilité de la vie économique, sociale et sociétale, qu’il faudra négocier le contenu avec Bruxelles. Les retombées en cas de « no deal » sont détaillées pour vingt-cinq secteurs et sous-secteurs, dans des notes explicatives qui vont de trois à onze pages. Et encore ne s’agit-il que d’une première série de documents : le gouvernement en publiera deux fois plus d’ici à la fin de septembre. Chacun de ces dossiers, individuellement, n’est pas nécessairement très compliqué à résoudre. Mais leur quantité rend le risque d’un chaos post-Brexit réel.
En présentant ces documents, le gouvernement britannique a toutefois de nouveau précisé qu’un « non-accord » demeure un scénario « improbable ». « Ce n’est pas ce que nous voulons et ce n’est pas ce à quoi nous nous attendons », explique Dominic Raab, le ministre du Brexit. Mais les risques sont réels, alors qu’il ne reste que sept mois avant l’entrée en vigueur effective du Brexit, le 29 mars 2019 à minuit (heure de Bruxelles). De son côté le premier ministre français, Édouard Philippe, prépare un projet de loi d’habilitation permettant d’adopter certaines de ces mesures par ordonnances sera présenté dans les prochaines semaines, précise le communiqué à l’issue d’une réunion de ministres à Matignon sur le sujet. Le gouvernement français, souligne Matignon, continue toutefois de “travailler sur une hypothèse de conclusion positive des négociations en cours de l’accord de retrait du Royaume-Uni”. “Des mesures d’adaptation seront nécessaires même dans ce scénario”, est-il indiqué. “En cas de sortie du Royaume-Uni sans accord de retrait, ce que la France ne souhaite pas, le Premier ministre a chargé les ministres de préparer les mesures de contingence qui seraient nécessaires dans leur champ de compétence pour atténuer les difficultés liées à ce défi inédit”, poursuit le communiqué. Certaines de ces mesures seraient adoptées par ordonnances, “afin par exemple de faciliter le séjour des ressortissants britanniques déjà présents en France ou pour assurer la plus grande fluidité possible des contrôles aux frontières lorsque le Royaume-Uni sera devenu un pays tiers à l’Union européenne.” Les négociations sur le Brexit, dont la date-butoir est fixée au 29 mars 2019, sont actuellement dans l’impasse entre Londres et Bruxelles.
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