Syndicats : après le mépris une tentative de séduction
Pendant près d’un an le gouvernement a manifesté le plus grand mépris à l’égard des syndicats. Non seulement il les a ignorés mais il a tenté d’écraser et d’humilier la CGT. Certes les syndicats ne sont pas sans défauts. Eux aussi ressemblent à des superstructures un peu coupé du réel tant du point de vue économique que sociale. Ils sont cependant indispensables comme outil de médiation à moins d’adhérer pour une démocratie monarchique qui privilégie les relations directes entre le pouvoir central et les salaries. Une pratique bien connue dans les dictatures mais sans doute peu adaptée aux usages et à la sociologie française. Du coup, le gouvernement doit maintenant faire avaler sa difficile réforme des retraites et celle aussi de l’assurance chômage. Pour faire passer la pilule fera sans doute quelques concessions aux syndicats notamment sur les contrats de travail court L’objectif est d’arriver à un diagnostic commun sur le recours aux contrats de courte durée qui doit servir de base à la lettre de cadrage de la prochaine négociation sur la nouvelle convention de l’assurance chômage. Emmanuel Macron, qui a souhaité avancer ces négociations – elles étaient prévues pour fin 2019, début 2020 -, a fait savoir aux partenaires sociaux que la lutte contre la précarité (recours abusif aux contrats courts) et la “permittence” (cumul emploi-chômage) devait être une de leurs priorités. Au sein de l’exécutif, on se défend de changer de méthode. “Il y a toujours eu un fil de discussion extrêmement intense (avec les partenaires sociaux), que ce soit sur les réformes globales ou sectorielles”, a déclaré une source à l’Elysée. Mais on dit tout de même “entrer dans une nouvelle phase”. Le gouvernement, qui a voulu construire un modèle de “flexisécurité” à la française en cette première année du quinquennat, compte maintenant bâtir un “Etat-providence du 21e siècle”. Toujours le m^me décalage entre le 18ème et le 21è siècle ! Pour cela, il a besoin du soutien des corps intermédiaires. “On est à un moment où on doit mettre en oeuvre les réformes. On a besoin qu’il y ait la mobilisation de tous (…) partenaires sociaux, entreprises, territoires, associations”, dit cette source de l’Elysée. Pour l’équipe du cabinet de la ministre du Travail, ce soutien est d’autant plus important qu’il soit crucial pour permettre au pays de diminuer le taux de chômage. Emmanuel Macron s’est donné pour objectif durant la campagne de l’amener à 7% d’ici 2022. “Si on n’est pas capable de réduire le chômage au moment où il y a une forte croissance avec une forte demande de travail des entreprises, quand ça va redescendre, ça va être très compliqué. Il faut absolument être capable d’y répondre maintenant”, avait déclaré un proche de Muriel Pénicaud au moment de voter le projet de loi réformant la formation professionnelle et l’assurance chômage. Le problème c’est que contrairement à ce qu’affirment Muriel et Nico la ministre du travail dans une période de forte croissance. En effet cette croissance fixée par le gouvernement à 2 % va retomber de 1,5 %. C’est-à-dire à un niveau où il n’est plus possible de dégager un solde positif de création d’emplois
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