Premiers accords entre l’Etat et des entreprises pour l’insertion
Après l’enterrement du plan Borloo, il faut espérer que les accords entre grandes entreprises permettront uen meilleure insertion pour des candidats à l’emploi provenant des quartiers difficiles. Dans un premier temps, trois grandes entreprises ont signé mercredi un pacte avec le gouvernement pour favoriser l’insertion professionnelle des habitants des quartiers prioritaires, qui « ont deux fois moins de chance d’avoir accès à un entretien d’embauche », selon Julien Denormandie, Secrétaire d’Etat. Le groupe d’intérim Adecco, la Fédération régionale des travaux publics (FRTP) d’Ile-de-France et Accor Hotel Group sont les trois premiers à avoir signé ce PAQTE (Pacte avec les Quartiers pour Toutes les Entreprises) avec l’État lors d’une cérémonie au ministère de la Cohésion des territoires.
Ce pacte se décline en quatre engagements : la découverte des métiers avec les stages de 3e, la formation avec l’apprentissage, le recrutement avec les emplois francs et le testing, et les marchés publics avec les clauses d’insertion.
« Des indicateurs très clairs ont été mis en place pour assurer un suivi de ces engagements », a assuré Julien Denormandie, secrétaire d’État auprès du ministre de la Cohésion des territoires.
Cette démarche s’inscrit dans la « volonté politique », réaffirmée par le président Macron mardi devant le Congrès, de « lutter contre les inégalités de destin », a-t-il ajouté.
« Vous avez deux fois moins de chance d’avoir accès à un entretien d’embauche si vous venez d’un QPV (quartier prioritaire de la ville, ndlr) », ce qui « n’est pas acceptable », a expliqué M. Denormandie, avant de lancer aux entreprises: « On compte sur vous ».
Le 22 mai, Emmanuel Macron avait appelé les entreprises à « prendre leur part » dans la lutte contre le chômage qui touche un quart de la population des 1.300 quartiers prioritaires en métropole, et plus d’un tiers des jeunes. Dans le détail, Adecco a promis de recruter 400 stagiaires, 500 alternants et 1.000 personnes en « CDI intérimaire » issus de ces QPV.
« Dans la perspective du Grand Paris et des jeux Olympiques, nous recrutons », a lancé de son côté Bernard Gernez, vice-président de la FRTP d’Ile-de-France. « Notre problème à nous, c’est le recrutement », a renchéri Sven Boinet d’Accor, vantant un métier où « un jeune qui rentre à 16 ans peut devenir directeur d’hôtel dix ans plus tard ». Le groupe d’hôtellerie et de restauration s’est engagé à recruter 15% d’apprentis venant des quartiers, tout en offrant 400 places de stage. Et pour que les habitants de ces quartiers soient informés de ces opportunités d’emploi, les offices HLM seront mis à contribution, a annoncé Said Hammouche. Fondateur du cabinet de conseil Mozaïk RH, il a lancé récemment « diversifiezvostalents.com », une plateforme de mise en relation entre recruteurs et candidats issus de la diversité. Par ailleurs, 15 millions d’euros vont être alloués par l’Etat dès 2019 à de grandes associations « structurantes qui ont fait la preuve de leur utilité » sur le terrain, a annoncé le ministre de la Cohésion des territoires Jacques Mézard. Parmi elles, l’Agence pour l’éducation pour le sport (Apels) ou encore Voisins Malins, créée dans l’Essonne.
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