La jeunesse contre service national universel obligatoire

La jeunesse contre  service national universel obligatoire

 

On se demande si Macron ne veut pas tuer cette promesse de service national « universel » en organisant une consultation avec les jeunes. L’Arlésienne semble avoir du plomb dans l’aile. Le gouvernement pourrait ainsi appuyer sur l’opposition sans surprise des organisations de jeunesse contre ce service pour enterrer définitivement l’idée.  Macron est tellement empêtré dans sa promesse de service national universel qu’i n’a pas trouvé d’autre solution que de consulter les jeunes qui évidemment en majorité ne sont pas favorable à cette contrainte. Officiellement, il s’agirait d’obtenir une meilleure adhésion au projet ; En réalité cette consultation permettrait de réduire au strict minimum le service dit universel à un mois voire m^me à rien du tout.  Pour ceux qui le veulent, une très petite minorité, une deuxième phase d’ »engagement volontaire au service du pays » d’une durée de trois à six mois, avant 25 ans, pourrait s’effectuer soit dans la sphère militaire, soit dans le civil (pour une majorité). En fait Bercy est contre la mesure à cause de son coût, le lobby militaire aussi car il ne veut pas qu’on ampute son budget. Une fois raboté à pas grand-chose, le SNU coûterait 1,6 milliard d’euros, un montant « raisonnable », estiment les auteurs, qui pointent toutefois plusieurs difficultés à surmonter : encadrement, nécessaire révision de la Constitution, mais aussi hébergement. Les internats scolaires risquent de ne pas suffire, il faudra donc investir quelque 1,75 milliard d’euros dans de nouvelles infrastructures, juge le rapport, qui exclut le recours aux casernes militaires. Les auteurs suggèrent ainsi de se donner du temps pour mettre en place le dispositif, qui débuterait mi-2019 par une phase pilote, avant d’être progressivement étendu à 700.000 jeunes d’ici 2026. A l’origine, le candidat Macron avait promis en mars 2017 de rétablir un « service militaire universel », obligatoire et d’une durée d’un mois. En février, le chef de l’État s’est finalement prononcé en faveur d’un service « obligatoire » d’une durée totale de « trois à six mois », en le recentrant sur un engagement plus civique que militaire, alors que les armées, déjà très mobilisés sur le front des opérations, redoutaient d’être fortement mises à contribution. On s’orienterait toutefois de nouveau vers un service national qui ne serait obligatoire qu’un seul mois. Mais m^me un service d’un mois est contesté par les organisations de jeunesses *  qui déclarent : »

« Ce projet souffre d’un premier décalage majeur entre d’un côté la volonté des jeunes qui, comme nous l’observons au quotidien, font le choix de s’engager de façon souple et diverse dans une recherche de sens comme d’épanouissement et, de l’autre, le cadre obligatoire, rigide et contraignant que le projet semble faire émerger. Rappelons que les principales formes d’engagement, militaires comme la garde nationale, ou civiles tels que le service civique et le bénévolat associatif, ne s’appuient pas sur un principe d’obligation. Au contraire, ils se caractérisent par leur flexibilité tout en s’inscrivant dans un cadre promouvant la diversité des formes d’engagement. »

* Animafac, Coexister, Fédération des associations générales étudiantes (Fage), Jets d’encre, Les Jeunes Écologistes, Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), La Mutuelle des étudiants (LMDE), MAG Jeunes LGBT, Mouvement rural de jeunesse chrétienne (MRJC), Promotion et défense des étudiants (PDE), Syndicat général des lycéens (SGL), Union des démocrates et indépendants jeunes (UDI Jeunes), Union nationale des étudiants de France (Unef), Union nationale lycéenne (UNL), Union nationale lycéenne – syndicale et démocratique (UNL-SD)

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