Fusion ou disparition d’aides sociales
Avec la dernière déclaration de Darmanin qui veut un versement unique des prestations sociales, on ne sait pas s’il faut parler de fusion ou de disparition de certaines dispositions. Par ailleurs on voit mal ce qu’il y a de commun entre RSA, APL, prime d’activité voire l’indemnisation du chômage ou encore l’allocation handicapée ou la minimum vieillesse. A moins de revenir au concept de revenu universel en accordant aux pauvres une aide unique contre l’abandon de tous les autres droits. Bref, le retour à la proposition d’Hamon. En tout cas le ministre de l’Action et des Comptes publics a assuré qu’il souhaitait mettre en place un versement unique des prestations sociales, une mesure contenue dans le programme d’Emmanuel Macron. En affirmant que les aides sociales étaient « trop nombreuses » en France, Gerald Darmanin a remis sur le devant de la scène une promesse de campagne du candidat Macron: un « versement social unique » qui « concernerait près de 12 millions de foyers». Mais c’est une chose que de verser le même jour les prestations et autre chose de les regrouper. On sent bien en tout cas que la volonté est de les raboter un peu pour tout le monde. L’autre solution serait d’individualiser le traitement d’indemnités accordées parfois sans discernement. Déjà, en 2016, un rapport du député Christophe Sirugue, remis au Premier ministre Manuel Valls, préconisait de fusionner dix minimas sociaux. Une solution qui permettrait une « amélioration de l’accès des bénéficiaires aux minima sociaux, et assure(rait) une meilleure cohérence d’ensemble, garante de l’équité du système », peut-on lire dans ce document. L’idée a ensuite été reprise par le Conseil économique, social et environnemental (Cese). Ce dernier proposait d’instaurer un revenu social garanti de 600 euros, soit plus que le RSA actuel, avec un éventuel complément pour les bénéficiaires de l’allocation adultes handicapés (AAH) et du minimum vieillesse. L’objectif affiché par le gouvernement apparaît donc clair: simplifier le millefeuille des aides sociales, en les rendant plus efficaces pour, notamment privilégier tout ce qui peut aider les personnes exclues du monde du travail de retrouver, à terme, un emploi. Et difficulté supplémentaire, en réduisant le cout global de prestations qui n’ont en commun que le mot social.
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