Nucléaire iranien : l’accord est-il réaliste ?
La grande question qui se pose pour la faisabilité de la poursuite de l’accord actuel concerne la nature et l’ampleur des sanctions qui seront prises par les Etats –Unis. Non seulement vis-à-vis de l’Iran mis vis-à-vis des entreprises étrangères qui contreviendraient à ces sanctions. Du coup, c’est le commerce avec les Etats- Unis qui pourrait être touché ; et la question pourrait être de savoir s’il fauta commercer avec les Etats-Unis ou avec l’Iran. Un dilemme qui de toute façon réduira l’activité. Deux phases de sanctions américaines doivent se mettre en place, au bout de trois mois puis de six. Une durée censée être suffisante pour que les entreprises rompent leurs liens avec l’Iran.
Plusieurs grandes entreprises françaises pourraient être directement impactées au premier rang desquelles Total, qui s’est engagé dans l’exploitation d’un des plus grands gisements de gaz au monde, situé en Iran. Téhéran a par ailleurs passé une commande d’une centaine d’appareils à Airbus, pour un montant de plusieurs milliards de dollars. Enfin, il y a le domaine automobile avec Renault et PSA. Cette dernière a vendu plus de 400.000 véhicules l’an dernier et prévoyait d’en vendre trois millions d’ici 2030. Le retrait unilatéral des États-Unis aura, naturellement, un impact conséquent sur l’Iran et sa politique intérieure. Le premier touché pourrait être Hassan Rohani, le président iranien, qui a eu un rôle déterminant dans la signature de l’accord. Il a su obtenir un texte qui pouvait convenir au Guide suprême, qui l’avait approuvé malgré quelques réserves.
L’économie du pays dépend énormément de la vente des réserves de gaz et de pétrole. Les sanctions américaines pourraient diminuer les revenus qui en sont issus par deux et donc entraîner le retour de difficultés pour les Iraniens.
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