Archive mensuelle de avril 2018

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Nucléaire Iran – nouvel accord de Macron : Téhéran et Moscou disent non

Nucléaire Iran – nouvel accord  de Macron : Téhéran et Moscou disent non

 

Après les reportages dithyrambiques sur la visite de Macron à Trump, le soufflé risque de retomber rapidement. D’abord parce l’accord entre Trump et Macron est très ambigu. En effet, Trump veut annuler cet accord tandis que Macron veut le compléter. Surtout parce que les autres parties intéressées surtout la Russie et l’Iran refusent toute modification du texte adopté, même d’une ligne a dit le chef de l’Etat iranien. Les embrassades de Macron et Trump, au demeurant presqu’indécentes pour ne pas dire ridicules, n’auront pas servi à grand chose sur ce point. Les positions sont figées, elles vont le demeurer pendant longtemps et finalement la France montre son incapacité à  influencer quoi que ce soit en dépit du talent de son jeune président. Il faut s’attendre à de nouvelles périodes de tensions pendant des semaines et plus sûrement pendant des mois. Et la solution  se réglera directement entre Trump et Poutine. Téhéran et Moscou ont en effet catégoriquement rejeté ce mercredi tout nouvel accord sur le nucléaire iranien. «Ensemble, avec un chef d’un pays européen, ils disent: ‘nous voulons décider pour un accord conclu à sept’. Pour quoi faire? De quel droit?», a lancé le président iranien Hassan Rohani dans une première réaction. «Avec cet accord, nous avons fait tomber les accusations et prouvé que les États-Unis et Israël mentent à propos de l’Iran depuis des décennies», a-t-il ensuite asséné. S’en prenant à Trump sans le citer, Rohani a lancé: «Vous n’êtes qu’un homme d’affaires (…). Vous n’avez aucune expertise en politique ni en matière de droit ou d’accords internationaux. Un commercial, un homme d’affaires, un bâtisseur de tours, comment pourrait-il émettre un jugement sur les affaires internationales?» «Nous sommes pour que l’accord soit préservé dans son état actuel. Nous estimons que pour l’heure, il est sans alternative», a indiqué de son côté Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin. Le scepticisme est également venu de Bruxelles. L’accord actuel «doit être préservé», a réagi la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. Une position que partage également l’Allemagne: «Notre position est claire: notre priorité absolue est le maintien de l’accord sur le nucléaire et son application par toutes les parties», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. «L’accord sur le nucléaire a été négocié par sept pays et par l’Union européenne et ne peut pas être renégocié… mais il est clair qu’au-delà de l’accord, nous voulons être certains que le programme nucléaire iranien a des objectifs exclusivement pacifiques», a-t-il ajouté.

Air France: nouvelles grève les 3, 4, 7 et 8 mai

Air France: nouvelles  grève les 3, 4, 7 et 8 mai

 

 

En réplique à la décision de la direction qui veut organiser elle-même uen consultation du personnel sur son projet d’augmentation des salaires (2% en 2018 et 5% pour l’ensemble des 3 ans à venir), trois syndicats de pilotes d’Air France ont annoncé mercredi avoir déposé un préavis de grève pour les 3, 4, 7 et 8 mai afin de peser dans les négociations pour les salaires. Une forme de durcissement en écho a celui de la direction dont le patron met son poste dans la balance. Du chantage inadmissible pour certains syndicats. Lesquels réclament uen augmentation de 5% dès cette année.

« Il faut donc continuer à mettre du poids sur nos revendications salariales », ont affirmé le SNPL (premier), le Spaf et Alter (non représentatif) dans un communiqué, assurant que l’objectif est « de signer un accord raisonnable pour tout le monde ». L’annonce de ces nouvelles journées de mobilisation, après déjà 11 jours de grève, à l’appel de syndicats de tous métiers, pilotes, stewards et hôtesses de l’air, personnels au sol, intervient à la veille du lancement d’une consultation des salariés de la compagnie aérienne sur les propositions salariales de la direction.. Estimant que la consultation menée par la direction jusqu’au 4 mai est une « manoeuvre » qui « se substitue à de vraies discussions », les trois syndicats de pilotes préviennent qu’ils « iron(t) chercher ce rattrapage » pour « annuler le blocage de nos grilles de salaires depuis 2012″. A l’issue de plusieurs jours de négociations, l’intersyndicale tous métiers d’Air France avait d’une seule voix refusé la proposition de la direction le 19 avril et prévenu de nouvelles journées de grève en mai. Elle devait se réunir jeudi matin pour discuter de la suite à donner au mouvement entamé il y a deux mois.

 

 

Accès universités : la régulation par les CRS

Accès universités : la régulation par les CRS

Philippe le Premier ministre qui peine à se faire uen nom dans l’ombre de Macron agite aussi la matraque pour les universités. Il a sûrement pris connaissance des sondages où une majorité de Français approuvent la fermeté de Macron. Certes le blocage des facs n’est sans doute pas une solution, pas même un moyen quand elles sont le fait de militants politisés très minoritaires. Pour autant,  elle n’est pas la réponse à la question du refus d’accès à l’université. Que va-t-on faire des 30 ou 40% des candidats étudiants auxquels on va interdire l’entrée en fac ? Il aurait été plus constructif d’ouvrir une  grande filière apprentissage au lieu de la réduire aux travaux manuels pour les « nuls » comme vient de la faire la ministre de l’éducation. La régulation par les CRS est une mesure appréciée par  les partisan de l’ordre républicain, les réacs, les populistes mais elle ne résout rien. Surtout comme à Tolbiac on a évacué par la force mais qu’on maintiendra fermée jusqu’en septembre.  Ce discours de Philippe qui brosse dans le sens du poil ne le grandit pas même s’il  contient des évidences :

“Chaque fois que des espaces universitaires seront confisqués par de petits groupes radicaux, chaque fois que l’organisation des examens sera ciblée, nous répondrons avec fermeté”, a dit le Premier ministre après avoir reçu des membres de la Conférence des présidents d’université.“Nous ferons le nécessaire pour que les examens puissent se tenir dans de bonnes conditions”, a poursuivi le chef du gouvernement, déplorant que certains puissent “mettre en scène une contestation profondément minoritaire”. Les forces de l’ordre sont intervenues dans plusieurs universités ces derniers jours pour déloger des opposants à la réforme de l’accès à l’université, notamment dans les locaux de la Sorbonne, dans les Ve et XIIIe arrondissements parisiens.

Macron est «le président des très riches»(Hollande)

Macron est «le président des très riches»(Hollande)

 

Hollande qui avait déclaré être l’ennemi de la finance a finalement surtout été le président des riches mais il a trouvé plus fort que lui, à savoir Macron qui lui est le président des très riches. C’est en tout cas l’avis de Hollande qui multiplie les attaques contre son prédécesseur qui d’une certaine manière lui a fait un petit dans le dos et en douceur. Il y a évidemment de la rancœur chez celui qui a été empêché de se présenter par Macron mais aussi par Valls. Sans doute aussi de la lucidité si l’on tient compte du fait que la politique fiscale de Macron manque sérieusement d’équilibre. Qu’on chipote pour accorder moins de 20 euros bruts par mois à un smicard quand le nombre de millionnaires s’envole, comme les dividendes et les exceptions fiscales sur le capital. Bref l’ancien président revenu dans l’opposition redevient aussi socialiste !  Interrogé sur TMS sur la réputation de «président des riches» qui colle à la peau de l’ex-banquier d’affaires, le Corrézien a d’abord feint de répondre: «Non, ce n’est pas vrai». Puis, après un court silence, il a ajouté: «C’est le président des très riches». «Vous avez ma réponse», s’est-il ensuite amusé. Avant «d’expliquer»: «Ce ne sont pas les riches (qui sont avantagés)», car «les riches, ce sont ceux qui, par leur travail, gagnent des revenus importants» et que «ceux-là restent fiscalisés au taux (qu’il a lui-même) modifié, 45%». «(Ils) restent (donc) imposables sur l’impôt sur la fortune, puisqu’ils détiennent essentiellement leur patrimoine immobilier». A contrario, François Hollande assure que «ceux qui ont vraiment de la fortune, ceux qui ont détenu – soit par héritage soit par leur propre activité – des capitaux très importants, ne paient plus l’impôt sur la fortune». «Et quand ils vont avoir le revenu du capital, il va être fiscalisé à 30%, (alors que les revenus de) ceux qui sont dans le travail peuvent être fiscalisés jusqu’à 45%», a-t-il poursuivi, dans une allusion au prélèvement forfaitaire unique (PFU) d’imposition des revenus mobiliers qui a été instauré par Emmanuel Macron via le projet de loi de finances (PLF) de 2018.

Rendements obligations : toujours la hausse en attendant l’inflation

Rendements obligations : toujours la hausse en attendant l’inflation

 

Les marchés prévoient désormais inflation et la hausse des taux ; du coup ; ils se réfugient sur l’obligation plus rémunératrice que les autres placements. Mais de ce fait la crainte de l’inflation nourrit elle-même les perspectives d’inflation et parallèlement celles des taux.  Le marché obligataire, plus que les résultats, a dicté la tendance générale sur les marchés actions avec la remontée du rendement des Treasuries à dix ans qui a atteint 3,033%. Dans le sillage du dix ans américain, son équivalent allemand, référence pour la zone euro, a touché 0,655% et le dix ans français s’est temporairement hissé à un pic de six semaines à 0,887%. La hausse des taux à long terme aux Etats-Unis résulte de l’augmentation des besoins de financement du Trésor américain et d’une remontée des anticipations d’inflation alimentée par la récente flambée des cours du pétrole et des matières premières. “L’économie mondiale est désormais en meilleure forme, ce qui justifie ces rendements plus élevés”, souligne Seamus Mac Gorain, gérant obligataire chez JPMorgan Asset Management. “Nous prévoyons que les Treasuries à 10 ans terminent l’année entre 3% et 3,5%. Une hausse au-delà de ce niveau nécessiterait probablement une accélération de l’inflation dans la zone euro et au Japon, ce qui n’est pas encore évident”, poursuit-il.

Dans ce contexte de tensions obligataires, la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi captera toute l’attention du marché. Mais les résultats économiques médiocres ne devraient pas changer la politique de la BCE.

Bolloré mis en examen pour ses activités en Afrique

Bolloré mis en examen pour ses activités en Afrique

Mise en examen de celui qui se caractérise par des méthodes à la fois douteuses et brutales. Là,  il agit de corruption en Afrique qui a permis au groupe Bolloré de se développer et de faire l’essentiel de ses profits.  Le milliardaire breton et les trois autres responsables étaient auditionnés depuis mardi matin à Nanterre (Hauts-de-Seine) par les policiers de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF). La justice soupçonne des dirigeants de Bolloré d’avoir utilisé le groupe de communication Havas, alors filiale du groupe, pour faciliter l’accession au pouvoir de dirigeants africains et obtenir en contrepartie des concessions portuaires. Les juges s’intéressent en particulier aux conditions de reprise par le groupe Bolloré de la concession du port de Conakry, en Guinée, et de la gestion d’un terminal de conteneurs du port de Lomé, au Togo. Bolloré ne s’est jamais embarrassé pas de procédures pour satisfaire son appétit de tout bouffer et d’imposer sa loi. La méthode : le coup de pied au cul ou la corruption.  A Canal, il a simplement viré l’émission phare les Guignols. Il avait aussi  pris la plus grosse part du capital d’Ubisoft en oubliant d’en parler à son propriétaire ; Yves Guillemot, le cofondateur de l’éditeur français de jeu vidéo Ubisoft, avait  fustigé l’attitude de son dirigeant Vincent Bolloré, dans un entretien au quotidien Les Echos.   »Nous avons le sentiment d’avoir vécu une agression. J’ai reçu un appel de Vincent Bolloré deux heures avant l’annonce de son entrée dans le capital d’Ubisoft. Il ne m’en a même pas parlé ! », a déploré l’entrepreneur.   » Prendre un pourcentage dans notre société sans discuter avec nous au préalable, ce sont des méthodes d’un autre temps. On n’entre pas dans une société en cassant la porte ! », avait-t-il encore dénoncé, fustigeant des méthodes « d’activiste ». Autre brutalité, Bolloré, le propriétaire de Canal, a considéré qu’il y a trop de dérision sur Canal et qu’il fallait supprimer «  les guignols ». Pas étonnant Bolloré n’apprécie pas la critique permanente du fric roi, de l’exploitation, de la domination, de l’aliénation par les multinationales dont il faut partie. Alors il a changé les équipes, orienté  vers des programmes lisses et nuls comme ceux de TF1. L’idéal sans doute pour Bolloré serait une chaine diffusant uniquement les pubs des multinationales  avec de temps en temps (une minute par heure) la lecture d’une dépêche officielle de l’AFP. Bref l’info comme les aiment les grands « capitaines d’industrie » : bâillonnée. En Afrique, on utilise à la fois la brutalité (voir émission Envoyé spécial) et les dessous de table dans des pays ou l’intérêt personnel se confond trop souvent avec l’intérêt collectif. La mise en examen de Bolloré n’est pas uen surprise pour ceux qui connaissent un peu l’Afrique même si n’est pas le seul à procéder ainsi. L’enquête  fait suite à une plainte déposée par un ancien collaborateur du groupe, porte sur des faits qui remontent à 2009 et 2010.

Actu, infos, économie, social, politique : articles les plus lus

L’Unedic : un milliard d’euros de trop versés !

L’Unedic :  un milliard d’euros de trop versés !

 

Un milliard versé en trop par l’Unedic en 2017 pour insuffisance de mise à jour des dossiers. C’est beaucoup évidemment et cela s’explique par la complexité administrative relative à la délivrance des prestations chômage notamment pour ceux qui exercent  une activité à temps partiel. La complexité vaut autant pour l’ouverture des prestations que pour leur cessation. Il faut mettre ce chiffre d’excédent versé en rapport avec notamment le budget, une quarantaine de milliards et le déficit (autour de 4 milliards). .Le déficit de l’assurance chômage se montait à 4,3 milliards l’an dernier. il serait  de 3,8 milliards en 2017, puis de 3,25 milliards l’année suivante. De 30 milliards d’euros l’an dernier, la dette de l’assurance chômage serait de 33,8 milliards cette année, et de 37,1 milliards en 2018. L’Unedic note néanmoins que la dette fin 2018 aurait pu être plus élevée de 600 millions, si les changements impulsés dans le cadre de la nouvelle convention sur l’assurance chômage signée au printemps. Pour le trop perçu, il a augmenté de 36% en trois ans. L’année dernière, 2,3 millions d’indus ont ainsi été notifiés, concernant essentiellement des demandeurs d’emploi exerçant une activité réduite.  Près de neuf indus sur dix (87%) sont consécutifs à la reprise d’une activité salariée, selon la note de l’Unedic. Dans la plupart de ces cas (62%), l’allocataire a bien déclaré à Pôle emploi avoir travaillé, mais il n’a pas « déclaré » ou « justifié » tous les salaires perçus. Dans les autres cas (38%), l’allocataire a travaillé, mais ne l’a pas déclaré

 

Sondage référendum politique migratoire : 76% pour

Sondage référendum politique migratoire : 76% pour

Trois Français sur quatre seraient favorables à la tenue d’un référendum sur la politique migratoire de la France, selon un sondage* Ifop pour Valeurs actuelles rendu public mardi 24 avril. À la question « Vous personnellement, souhaiteriez-vous être consulté par référendum pour donner votre avis sur la politique migratoire de la France? », 76% des sondés ont répondu « oui » (dont 43% « certainement » et 33% « probablement »), contre 24% de « non ». Le total des « oui » atteint 93% chez les sondés proches de La France insoumise, 88% chez ceux du Front national et 83% chez les proches des Républicains. À l’inverse, 61% des électeurs proches de la République en marche souhaiteraient un tel référendum, et 68% des proches du Parti socialiste. L’idée séduit plus les ouvriers (78%) que les cadres (68%), un peu plus en province (76%) qu’en région parisienne (73%), et elle suscite l’adhésion la plus large dans la tranche 50-64 ans (81%), contre 72% chez les 18-24 ans.

 
*Enquête réalisée en ligne les 19 et 20 avril auprès de 1.009 personnes de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d’erreur de 1,4 à 3,1 points. 

 

 

Plus de 100 banquiers millionnaires en 2017 : ça baigne !

Plus de 100 banquiers millionnaires en 2017 : ça baigne !

Pour trois établissements financiers on compte déjà plus de 100 banquiers qui ont gagné 1 million et plus en 2017. Avec les autres banques Société générale, Crédit agricoles et autres établissements, on doit bien parvenir à 300 banquiers qui se sont régalés d’un million et plus en 2017. A noter que le SMIC a été augmenté (après de longues discussions) de moins de  20 euros bruts par mois en 2017. Le lobby financier a donc raison de vouloir strictement limiter la hausse du SMIC et la rémunération du livret A ! Ou encore de recommander la hausse de la CSG sur les retraites dont la moyenne est de 1200 euros par mois! D’après les derniers décomptes, BNP Paribas, Société Générale et Natixis totalisent une centaine – cent tout rond – de  banquiers millionnaires en France au titre de 2017. C’est le nombre le plus élevé en quatre ans pour ces trois acteurs, depuis que les banques ont l’obligation de publier ces informations. En y ajoutant les données du Crédit Agricole – attendues début mai – et les autres, on devrait se situer entre 300 et 400.

Facebook : portage ou déménagement des données ?

Facebook : portage ou déménagement des  données ? 

 

Charles Cuvelliez, Ecole Polytechnique de Bruxelles, Université de Bruxelles et Jean-Jacques Quisquater, Ecole Polytechnique de Louvain, Université de Louvain expliquent dans la Tribune l’enjeu du portage des données.

 

 

« On se perd en hypothèses sur la volte-face de Facebook qui, après avoir juré ses grands dieux qu’il appliquerait partout dans le monde le RGPD, vient d’exfiltrer tous ses utilisateurs non-européens vers son siège californien. Ils dépendaient jusqu’ici du siège irlandais du groupe. On évoque la peur de l’amende qui peut monter jusqu’à 4 % du chiffre d’affaires (autant réduire la base imposable…) mais c’est peut-être aussi la peur du portage des données, rendu obligatoire par le RGPD. Ce portage rappelle la portabilité des numéros de téléphone qui a tant fait pour la concurrence entre opérateurs mobiles. Sera-ce suffisant pour faire de la concurrence à Facebook ? L’obligation de portabilité des données existait avec l’ancienne directive vie privée mais elle était pratiquement inutile car celui qui possédait vos données avait le choix du format sous lequel il vous les livrait. Contrairement à la portabilité des numéros, le portage des données n’a pas pour objectif de favoriser la concurrence. Il veut donner à l’individu la liberté de disposer de ses données soit pour les confier à un concurrent soit pour lui-même en bénéficier (par exemple, rapatrier sa playlist sur Spotify et la faire jouer sur Deezer). Il pourrait vouloir sa liste de contact de son Webmail pour créer une liste de mariage aux galeries Lafayette. Maintenant l’Union européenne vise surtout le portage entre applications ou réseaux sociaux. Pour l’instant, elle encourage la création d’un format standard entre acteurs pour la rendre plus facile (avant de l’imposer ?). Elle vise un marché plus liquide des données pour ne pas brider l’innovation : une société B aura peut-être de meilleures idées pour exploiter tout ou partie de vos données aux mains de la société A. C’est bien le propriétaire des données qui est le chef de projet du portage : il est le seul responsable de la qualité des données transmises par exemple par son réseau social. Ce dernier n’engage pas sa responsabilité sur le contenu qu’il transmet. Celui qui reçoit les données de son futur client doit par contre faire attention de ne pas en récolter trop par erreur sinon il est déjà en contradiction, avant de commencer, avec le RGPD car ce dernier érige en principe la frugalité des données collectées pour le but visé et le contrat conclu, rien de plus. Il ne doit pas se faire piéger et devra peut-être refuser (de recevoir) certaines données ou expliciter quels types de données il a besoin. Le réseau social donneur ne peut se venger après une requête de portage : il doit continuer à fournir son service si l’utilisateur n’y a pas mis fin. Mais ce dernier dispose aussi du droit à l’oubli : il peut exiger la destruction de toutes les données en possession de son fournisseur initial après portage. Il faut que les données soient entrées en possession du réseau social pour un but déterminé, pour un traitement spécifié par contrat avec l’usager ou parce que les données ont été un jour stockées avec le consentement de l’utilisateur final. Cette nuance est importante car, sinon, un citoyen pourrait par exemple demander à l’administration des impôts de recevoir toutes les données le concernant y compris les enquêtes en cours : fraude fiscale, blanchiment. De telles collectes de données, couvertes par d’autres lois, ne peuvent évidemment pas faire l’objet de portage. Plus délicates sont les données que les ressources humaines ont sur vous. Qui n’a pas rêvé d’accéder à son dossier personnel ? Le G29, qui regroupe les CNIL des Etats membres de l’UE et qui a édité un code de bonne pratique du portage des données, s’avance moins : certes, aucun consentement n’a pas vraiment pu être donné librement dans un rapport de force employeur/employé. Il s’agit par contre de données collectées dans le cadre d’un contrat (de travail), c’est sûr. Le RGPD devrait s’appliquer et le portage aussi. Le G29 préfère dire que des demandes de portage dans le contexte employé-employeur devront être analysées au cas par cas. Cela risque d’être épique. Ce sont les données qu’on aura confiées, évidemment, mais aussi toutes les données qui auront été récoltées ou générées par le fait qu’on est client du réseau social. Si les données ont été rendues anonymes entre temps, elles ne font plus l’objet du portage car elles ne sont plus personnelles. Il reste malgré tout un flou quant à l’anonymat : des données peuvent être anonymes mais, dans un contexte donné, ne le sont pas du tout. Attention car les données privées d’un individu vont contenir des informations relatives à d’autres personnes, tout aussi privées. Le nouveau réseau social ne peut pas en profiter pour en faire un traitement à leur insu : la tentation serait trop forte sinon que le réseau receveur fasse de la publicité envers ces tierces parties peut-être restées chez le réseau donneur. Il pourrait aussi reconstruire un profil de ces tiers à leur insu ! Les données qui viennent des outils même du réseau social ou de l’application qui a un algorithme dernier cri pour établir un profil de vous, qui peut vous faire des recommandations ultra-précises d’après vos goûts, vos habitudes d’achat ou de visionnage, ces données-là restent aux mains du réseau social ou de l’application. C’est normal car le concurrent qui recevrait ces données de vous pourrait faire du reverse engineering et deviner comment fonctionne votre produit d’intelligence artificielle. On doit informer activement ses utilisateurs du droit au portage : dès que vous confiez vos données à un tiers, il vous dira que vous pourrez toujours les (ex)porter ailleurs. Il faut aussi rappeler le droit au portage au moment de la fermeture du compte. L’application slack devra alors revoir son modèle étrange qui bloque tous vos messages anciens au-delà de 10.000 à moins de s’abonner, ce qui va à l’encontre du portage des données. Le contrôle de l’identité de celui qui demande le portage ne sera pas une sinécure. On connait les pratiques de slamming qui ont éclos avec le portage des numéros. Un opérateur un peu trop audacieux pouvait demander le portage d’un client qu’il venait à peine de démarcher sans avoir encore son consentement, tout au plus un pourquoi pas ? Quid lorsque le client n’est connu de son fournisseur que par son pseudonyme ? Quand il s ‘agit de passer de eDarling à Meetic, peu de clients auront envie de prouver qui ils sont. Si la taille des données à porter est trop grande, il faudra proposer un support matériel pour les contenir : DVD, clé USB, sinon, un outil de téléchargement de ses données est préconisé. C’est ce que Facebook et Google proposent déjà. Enfin, le portage doit être gratuit et effectué dans le mois. Si la demande de portage est infondée, excessive, par exemple des allers-retours entre réseaux sociaux, une participation aux frais peut être demandée.Ça fait beaucoup (de défis techniques à surmonter): le RGPD n’a jamais autant donné raison à ceux qui pensent qu’une régulation audacieuse peut donner lieu à de l’innovation. Mais cela ne résoudra pas l’ultra-dominance de Facebook. La valeur d’un réseau (social ici) serait proportionnelle au carré du nombre de ses utilisateurs : avec ses deux milliards d’utilisateurs, Facebook ne sera plus rattrapé. Pour y remédier, ce n’est pas le portage qu’il aurait fallu mais l’interopérabilité : qu’un réseau concurrent puisse se connecter au réseau Facebook tout comme les petits opérateurs mobiles sont interconnectés aux opérateurs mobiles historiques pour qu’un appel passe d’un réseau à l’autre. Ainsi le premier client du réseau concurrent a tout de suite accès aux 2 milliards d’utilisateurs de Facebook. Rêvons. »

 

 

Trafic de données personnelles : Google, pire que Facebook

Trafic de données personnelles : Google, pire que Facebook

Facebook a bien sûr été l’objet de toutes les critiques concernant exploitation des données et les détournements fiscaux. En fait un reproche qu’on peut faire à tous les GAFAM. La difficulté,  c’est que derrière la gratuité de certains services se cachent le business des données sur lequel se fonde le commerce. Facebook on le sait vend et exploite ses données mais comme d’autres. En particulier Google qui dispose de bien plus de données en tant que moteur de recherche et de manière plus général comme moyen d’ intermédiation entre les services. Ce que confirme un article dans l’Opinion qui attire l’attention sur la violation de la vie privée à des fins commerciales (voire politiques) :

 

« La récente controverse sur l’appétit de Facebook pour les données personnelles a fait ressurgir l’idée que l’industrie de la publicité en ligne pourrait être dangereuse pour notre vie privée et notre bien-être. L’attention portée sur Facebook est justifiée, elle ne reflète cependant pas toute la réalité. Si le souci porte sur le fait que des entreprises collectent des données personnelles à notre insu ou sans notre consentement explicite, Google est une menace bien plus importante par de nombreux aspects: le volume d’informations qu’il recueille, l’ampleur de son suivi et le temps passé sur ses sites et ses applications. De nouvelles réglementations, en particulier en Europe, incitent Google et d’autres à être plus transparents et à demander plus d’autorisations aux utilisateurs. Ayant le choix, beaucoup de personnes accepteraient quand même le compromis des données personnelles pour des services. Pourtant, à ce jour, peu d’entre nous réalisent à quel point nos données sont collectées et utilisées. « Il y a un problème systémique qui ne se limite pas à Facebook », explique Arvind Narayanan, informaticien et professeur assistant à l’université de Princeton. Le modèle économique de ces entreprises est entièrement axé sur la violation de la vie privée, assure-t-il. Nous devons comprendre le rôle… »

 

 

Bezos récompensé en Allemagne : pour ses bas salaires ?

Bezos récompensé en Allemagne : pour ses bas salaires ?

 

 

Il faut quand même être gonflé pour récompenser Jeef Bezos, patron d’Amazon, qui d’une part colonise l’économie européenne, d’autre part est aussi le champion des bas salaires, en moyenne autour de 700 euros. Il faut dire que le patron Amazon possède aussi l’un des journaux les plus influents en Allemagne !   »Nous avons un problème international, nous avons un patron qui veut dans le monde entier américaniser les conditions de travail. Cela signifie un retour (aux conditions du travail) du XIXe siècle », a dénoncé Frank Bsirske, le dirigeant de Verdi, principal syndicat allemand des services, lors du rassemblement devant le siège du puissant groupe de presse allemand Axel Springer. C’est une « provocation » de la part d’Axel Springer de lui remettre ce prix, a-t-il encore estimé. Munis de sifflets, de tambours et de pancartes proclamant « Make Amazon pay » (« Faites payer Amazon »), les salariés – entre 750 et 800 selon Verdi- ont bruyamment manifesté alors que le dirigeant du géant américain, Jeff Bezos, l’homme le plus riche du monde, devait recevoir le Prix 2018 Axel Springer. Cette récompense est décernée à des personnalités qui font montre d’innovation par le groupe qui détient notamment le quotidien le plus lu en Allemagne, Bild. Les manifestants sont venus de six sites du groupe en Allemagne, selon le syndicat des services allemand Verdi, ainsi que de Pologne et d’Italie où la grogne parmi les salariés qui dénoncent leurs conditions de travail ne cesse de monter.La dirigeante du Parti social-démocrate (SPD, partenaire de coalition d’Angela Merkel), Andreas Nahles, a jugé que M. Bezos « ne méritait aucun prix » en raison notamment des mauvaises conditions de travail sur les sites du groupe en Allemagne. Le syndicat français CFDT a fait savoir que ce rassemblement berlinois visait notamment à « dénoncer les pratiques hors-la-loi et les conditions de travail désastreuses » des salariés du groupe.

 

Chute de production mondiale de vin

Chute de production mondiale de vin

 

Une baisse de production de 9% au plan mondial et de environ 20 % en France ; En France, 87 400 exploitations produisent du vin, dont 68 500 sont spécialisées dans le secteur. Le secteur viti-vinicole représente près de 290 000 emplois, dont 120 000 emplois directs, selon la douane, chargée de la réglementation du secteur. Le groupe Vin et société, composé des professionnels du secteur, évoque même jusqu’à 558 000 emplois « de la vigne et du vin » (viticulteur, négociant, caviste, fabriquant de bouteilles, caviste, sommelier, etc.). France et Italie se disputent la place de premier producteur de vin Les deux pays font la course en tête, suivis de l’Espagne et des Etats-Unis. Malgré le développement des vignobles nord-américains, argentins et chinois, les trois pays méditerranéens conservent leur leadership et assurent près de 50 % de la production mondiale depuis vingt ans. En 2015, la France a produit 17 % du vin mondial Les trois premiers producteurs mondiaux pèsent autant que tous les autres pays réunis. Les ventes de vin et de spiritueux ont rapporté 10,4 milliards d’euros en 2015, soit « l’équivalent de la vente de 126 Airbus », précise la Fédération des exportateurs de vin et spiritueux (FEVS). Le secteur est loin des performances de l’aéronautique, mais a détrôné les parfums et cosmétiques. Le champagne, à lui seul, représente un quart des exportations du secteur (2,69 milliards d’euros), et les spiritueux près d’un tiers (3,7 milliards). Mais en 2017 la baisse été de près de 19% en France.  Au plan mondial, a production n’avait pas été aussi faible depuis 1957, année où elle était tombée à 173,8 millions d’hectolitres. En Italie, premier producteur mondial, la chute a été de 17% en valeur En troisième place, l’Espagne n’a pas été épargnée, avec un décrochage de sa production de 20%. La production a limitée sa baisse à 1,0% aux Etats-Unis, quatrième producteur mondial, ainsi qu’en Chine qui s’est hissée au septième rang mondial des producteurs de vin derrière l’Australie et l’Argentine.  La production viticole mondiale, affectée par d’importants aléas climatiques en Europe, a accusé un recul de 8,6% en 2017, tombant son plus bas niveau depuis 60 ans. Sur le marché des exportations, l’Espagne conserve sa première place des pays exportateurs en volume avec une part de marché mondial de 20,5%, tandis que la France garde sa place de leader en valeur avec 9,0 milliards d’euros exportés l’an dernier.

Bolloré : soupçons de corruption en Afrique ? Non !

Bolloré : soupçons de corruption en Afrique ? Non !

 

La dilection de Bolloré et le patron lui-même sont soupçonnés de corruption en Afrique en particulier en Guinée et au Togo. Il faut vraiment que les juges qui enquêtent  aient l’esprit mal placé pour imaginer des possibilités de corruption en Afrique où Bolloré réalise depuis des années l’essentiel de se bénfices. Certes les compétences techniques de Bolloré ne sont pas en cause particulièrement concernant le transport en Afrique mais il est évident que l’activité de Bolloré s’effectue dans l’environnement local où certains intérêts personnels se confondent avec l’intérêt collectif. Bref laisser entendre qu’il y a peut-être corruption en Afrique est une litote. Le groupe contrôlé par la famille Bolloré joue un rôle de premier plan en Afrique où il est présent dans 46 pays, exploite 16 terminaux à conteneurs ainsi que trois concessions ferroviaires et emploie 25.000 personnes. Le milliardaire breton est auditionné à Nanterre (Hauts-de-Seine) par les policiers de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), a-t-on précisé de source judiciaire, confirmant une information du journal Le Monde. La justice soupçonne des dirigeants de Bolloré d’avoir utilisé le groupe de communication Havas, alors une filiale du groupe, pour faciliter l’arrivée au pouvoir de dirigeants africains afin d’obtenir en contrepartie des concessions portuaires. La justice s’intéresse en particulier aux conditions de reprise par le groupe Bolloré de la concession du port de Conakry, en Guinée, et de la gestion d’un terminal à conteneurs du port de Lomé, au Togo. Outre Vincent Bolloré, Gilles Alix, directeur général du groupe Bolloré, et Philippe Dorent, responsable du pôle international de Havas Paris, sont également entendus, a-t-on précisé de source judiciaire.

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