D’une certaine manière Bayrou convient qu’il a été roulé dans la farine par Macron avec la dose infinitésimale de proportionnelle. Bayrou dont à l’appui à Macron a été décisif pour le lancement de la dynamique Macron est déçu. Déçu évidemment d’avoir été contraint de quitter son poste de ministre suite aux histoires de financement du parti par des fonds européens. Mais là Bayrou est seul responsable. Par contre, sur la proportionnelle, Bayrou doit avaler une sérieuse couleuvre. Du coup Bayrou épingle Emmanuel Macron. Invité de BFM Politique ce dimanche, le président du MoDem a fait part de sa déception à propos de la réforme institutionnelle présentée mercredi par le Premier ministre Édouard Philippe. Et pour cause, il a rappelé que le chef de l’État -à qui il reconnaît néanmoins « des qualités exceptionnelles »- avait prévu d’inscrire dans le texte la limitation du cumul dans le temps des mandats à trois identiques. « Un point très important dans la loi organique que les Français ont plébiscité et qui n’est absolument pas respecté dans le texte », selon lui. D’abord parce que cette mesure ne concernera que les villes de plus de 9000 habitants. Bayrou dénonce un « tour de passe-passe », « un tour de prestidigitation », « un escamotage », explique que « cela ne s’appliquera qu’en 2032 ou 2037″. Et de poursuivre: « Tout cela a été fait pour essayer de séduire le groupe LR au Sénat. On a sacrifié une partie importante de la réforme pour avoir leur accord et au bout du chemin on n’aura pas leur accord. [...] Ce serait un abandon insupportable de céder sur le non-cumul dans le temps ». « Il y a un manquement absolu à la promesse faite. Je ne l’accepte pas », s’est encore agacé François Bayrou. Autre point de mécontentement, le plus important pour le centriste Bayrou: la dose de proportionnelle fixée à 15% pour les prochaines élections législatives tandis que, lui, préconisait 25%. Précisant qu’Emmanuel Macron « sait ce qu’(il) pense de la réforme », il affirme que « 15% de proportionnelle, cela veut dire que les grosses écuries vont prendre 35-40 sièges. Cela laisse 20 sièges pour les partis minoritaires », a-t-il déploré.
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