Macron fait une erreur en voulant affronter la CGT
L’erreur de Macron c’est de vouloir précéder avec les syndicats et surtout avec la CGT comme il a procédé avec les forces politiques. Il veut disloquer toutes les forces d’intermédiaires d’opposition et établir une sorte de monarchie républicaine très étatiste sans contre pouvoir. Il est clair que les syndicats en général et la CGT en général ne bénéficient pas d’une image positive dans le pays. Mais le syndicalisme est en crise comme la plupart des outils intermédiaires, comme la politique ou les médias eux-mêmes. Bien sût la position de certains syndicats agacent car souvent top archaïques trop corpos. Evidemmenet les syndicats SNCF ne font pas exception encore qu’il faudrait noter la montée des syndicats réformistes (aujourd’hui majoritaires) par rapport aux radicaux. Comme les cheminots ne jouissent pas non plus de la meilleure image dans le pays (mais il y a beaucoup de fantasmes quant à leurs privilèges), le gouvernemenet et les médias ont décidé de profiter de cette affaire pour écraser la CGT et au-delà affaiblir les autres syndicats. Comme en politique, Macron veut disloquer toute opposition et même s’affranchir de toute médiation des corps intermédiaires. On peut ne pas partager certaines orientations de la CGT sans pour cela chercher à l’écraser. Après avoir humilié les organisations politiques d’opposition, Macron veut faire plier et infliger une défaite historique aux organisations syndicales et en particulier à la CGT. Après les réformes du code du travail, de la formation permanente, de l’Unedic et maintenant de la SNCF, le gouvernement démontre à l’évidence son dédain pour la négociation qu’il considère sans doute comme une perte de temps. Certes le pays -la SNCF y compris- a besoin de réformes structurelles pour améliorer sa compétitivité, retrouver la croissance et réduire la pire inégalité qui est celle du chômage. Mais cela ne justifie pas qu’on fasse l’impasse sur la concertation et qu’on méprise la culture du compromis. Les médias globalement participent à la curée et pronostiquent déjà l’échec du mouvement SNCF et derrière celui de la CGT. La bataille médiatique de ce point de vue sera fondamentale pour faire basculer une opinion qui condamne aujourd’hui les grèves des cheminots mais sans connaître réellement la réalité et les enjeux. Parmi ces enjeux bien entendu la question de l’endettement et du financement des équipements. Une question récurrente que le gouvernement contourne et qui plombe en partie les résultats de l’entreprise (3 milliards environ par an !). Un autre enjeu concerne l’avenir de la politique des transports mise sous le boisseau depuis déjà des années au profit d’une logique de développement contradictoire de chaque mode et entreprise. Une logique qui par exemple a aussi affaibli considérablement le pavillon routier français qui n’existe plus à l’international et qui est maintenant attaqué par des pavillons à bas coût sur le marché national. La politique ultralibérale qui est actuellement développée dans le secteur des transports conduira nécessairement non seulement la disparition de l’entreprise SNCF mais aussi à la quasi-disparition du rail sauf sur quelques lignes rentables. Il n’y a aucune raison pour que subsistent d’autres lignes nationales. Quant aux lignes régionales il est vraisemblable qu’on procédera progressivement à des substitutions par car surtout en raison des difficultés financières des régions. La disparition du rail dans de nombreuses zones géographiques participera à la désertification du territoire en cours et contribuera à servir le projet fou qui consiste à entasser 90 % de la population dans les grandes métropoles ici 2050 (voir rapports INSEE à ce sujet). Oui le pays a besoin de réformes, la SNCF aussi et depuis longtemps mais aucune réforme ne sera efficace sans la participation active des acteurs. Sinon elle ne fera que produire des déçus.
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