- SNCF : les gros sabots de Gattaz
Comme d’habitude Gattaz intervient dans un conflit social avec ses gros sabots en interrogeant de manière très hypocrite : «Je ne comprends pas tellement des grèves qui sont des préalables alors qu’on n’a même pas commencé à discuter ou négocier», a-t-il déclaré. Faisant semblant d’ignorer que la plupart des aspects de la réforme ne sont pas négociables comme le changement de statut de l’entreprise, la mise en concurrence, l’abandon des lignes non rentables (TGV comprises), l’ouverture à la concurrence et bien sur le changement de statut. D’ailleurs, le gouvernemenet parle davantage de concertation que de négociation. Même si la sémantique est en évolution. Bien étendu, Gattaz a raison d’affirmer que la SNCF a besoin d’une réforme, besoin d’être plus rigoureuse en matière de gestion, plus dynamique en matière commerciale, plus efficace en matière d’organisation. Mais la question de la négociation à laquelle il fait allusion est justement la faiblesse récurrente des relations sociales en France. Pas étonnant si France est en tête du palmarès de la conflictualité dans le monde sur longue période. A la différence de l’Allemagne où tout doit être négocié mais surtout avec l’objectif d’aboutir à un compromis. A l’inverse, en France la plupart du temps la confrontation est brutale, archaïque et d’ordre idéologique. Dun coté, avec un patronat type Gattaz encore sur le modèle du 19eme siècle et de l’autre coté certains syndicats qui se réclament encore du communisme. Bref, deux mondes qui s’ignorent et se méprisent. L’intervention de Gattaz ne fait que mettre de l’huile sur le feu. Il n’ajoute rien de consensuel, rien de nouveau, ne fait que rabâcher l’argumentation d’un gouvernemenet qui a joué au pompier incendiaire en mettant en avant la question du statut pour retourner l’opinion publique contre les cheminots. Cette réforme se caractérise par un manque de connaissance et de préparation de la part du gouvernement. Par exemple sur la question centrale de l’endettement aucune piste crédible n’est avancée. Pire Lemaire vient d’annoncer qu’il commandait 100 rames du nouveau TGV pour renforcer la coopération Siemens-Alstom. Il a juste oublié d’indiquer qui va payer. La même question oubliée pour des décisions des lignes nouvelles et autres investissements et qui aboutit à ces 45 milliards d’endettement. Cette problématique financière ne doit évidemment pas gommer les énormes efforts de gestion et d’organisation que doit faire la SNCF mais cette approche limitée fausse l’analyse et le débat. Avec une fausse naïveté Gattaz s’interroge : « Ces grèves «devraient être un aboutissement de négociations qui ne fonctionnent plus», un «ultime recours», selon lui. «On met la charrue avant les bœufs. C’est cela que je regrette profondément et que je trouve inadapté par rapport à la situation actuelle ». Une situation typique de ce qu’est l’état des relations sociales en France où en génarale les syndicats ne sont pas associés à la gestion des entreprises m^me s’il existe des exceptions, pire sont souvent considérés comme accessoire voire méprisés.
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