La baisse du pouvoir d’achat pèse sur la croissance
Finalement l’INSEE avait raison en prévoyant un tassement de la croissance début 2018 du fait des pertes de pouvoir d’achat. On se souvient que l’organisme de prévision s’était fait sérieusement rabroué par le gouvernemeet pour cette annonce qui se vérifie aujourd’hui. L’INSEE indiquait un léger tassement début 2018 mais une plus forte reprise dans la seconde moitie de 2018.La reprise montre donc déjà quelques signes de faiblesse. Selon la dernière note de conjoncture de l’Insee publiée ce mardi 20 mars, la prévision de croissance pour le premier trimestre 2018 est légèrement revue à la baisse par rapport aux dernières projections de décembre dernier (+0,4% contre 0,5% prévu initialement). Alors que 2017 a signé le retour d’une croissance française solide (2%, son plus haut niveau depuis 2011), l’activité pourrait connaître quelques signes d’essoufflement en ce début d’année. Ce ralentissement intervient dans un contexte de grogne sociale où le gouvernement multiplie les réformes et les foyers de contestation se propagent. Le rythme de croissance du PIB pourrait ralentir au cours des six premiers mois de l’année 2018. Depuis le début de l’année, certains indicateurs de confiance ont cessé de progresser comme dans l’industrie et le commerce de détails. Exemple, le moral des patrons qui se tasse en février. D’après l’INSEE, le climat des affaires continue de reculer après avoir atteint des sommets en décembre dernier. L’indicateur qui le synthétise, calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité, perd deux points après un léger recul en janvier. À 109, il reste néanmoins bien au dessus de sa moyenne de long terme (100). La baisse de février a touché tous les secteurs, à l’exception du commerce de détail, dont l’indicateur est resté stable à 114. Pour Alex Gill, économiste chez IHS Markit, « la croissance ralentit en février dans le secteur privé français, les taux d’expansion de l’activité globale et des nouvelles affaires se repliant en effet chacun à un plus bas de quatre mois. » Les chefs d’entreprises dans l’industrie se montrent moins optimistes qu’en janvier dernier. Les soldes d’opinion des industriels sur leur production passée et sur leurs perspectives personnelles de production se replient en février. Ils sont également moins confiants sur les projections générales d’activité de production du secteur. L’indicateur de l’industrie manufacturière a perdu deux points à 112, son niveau de janvier ayant été révisé en hausse d’un point à 114, son niveau le plus haut depuis fin 2000. Les économistes interrogés par Reuters l’attendaient en moyenne à 113. Du côté des services, les chefs d’entreprise interrogés ce mois-ci signalent que le climat des affaires est moins favorable que le mois précédent. L’indicateur qui le synthétise perd trois points après un premier recul de deux points le mois dernier. D’autres indicateurs relatifs aux services, au bâtiment et au commerce de gros se sont même repliés tout en restant à des niveaux supérieurs à leur moyenne de long terme. En février dernier, le climat des affaires a atteint 109 contre 106 en décembre dernier. Ce ralentissement serait en grande partie lié à un regain de l’inflation et une pression fiscale accrue. La hausse de la fiscalité sur le tabac et les carburants intervenue au cours du premier trimestre pourrait ainsi avoir un impact sur le porte-monnaie des Français et la consommation des ménages. Si le gouvernement s’est employé à mener une stratégie de communication en faveur du pouvoir d’achat au cours des dernières semaines, il semble que le calendrier des réformes mis en œuvre par l’exécutif soit défavorable à la consommation des ménages. Selon l’institut de statistiques, les ménages pourraient également freiner leurs dépenses d’investissement au cours du premier trimestre, comme le suggère la stabilisation des ventes de logements neufs observée ces derniers mois.
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