Disparition massive des oiseaux
30% des oiseaux disparues en 15ans et 25% des espèces menacées de disparition. Conclusion d’études du Muséum d’histoire naturelle du CNRS et de la LPO. La cause de cette catastrophe ? Les études pointent du doigt les effets de l’agriculture intensive et de l’utilisation massive de pesticides 0 % des oiseaux en moins en 15 ans et 25% menacés de disparation. Sur la biodiversité. La réduction des populations est en effet plus particulièrement marquée sur une période depuis 2008-2009, « une période qui correspond, entre autres, à la fin des jachères imposées par la politique agricole commune [européenne], à la flambée des cours du blé, à la reprise du suramendement au nitrate permettant d’avoir du blé surprotéiné et à la généralisation des néonicotinoïdes ». D’après deux études du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) et du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) qui se sont intéressés aux suivi des oiseaux, un phénomène très inquiétant de « disparition massive », « proche de la catastrophe écologique » est en cours. Dans un communiqué commun, relayé par Le Monde, les deux institutions tirent la sonnette d’alarme. « Les oiseaux des campagnes françaises disparaissent à une vitesse vertigineuse. En moyenne, leurs populations se sont réduites d’un tiers en quinze ans ». Pire : le déclin s’accélèrerait ces deux dernières années. Les principales pressions responsables de leur déclin sont l’intensification des pratiques agricoles, l’urbanisation et le drainage des zones humides, entraînant notamment la régression des bocages et des prairies naturelles. Les pollutions dues aux hydrocarbures et la réduction des ressources alimentaires liée au changement climatique affectent les oiseaux marins, comme le Pingouin torda et le Macareux moine. L’évaluation des 277 espèces d’oiseaux nicheurs en métropole révèle que 73 d’entre elles sont actuellement menacées, soit plus d’une espèce sur quatre (26%). Cette proportion est beaucoup plus élevée qu’au niveau mondial, où BirdLife International (1) évalue à 12% les espèces d’oiseaux menacées d’extinction. L’Hexagone accueille également des populations importantes d’oiseaux migrateurs (hivernants ou de passage), parmi lesquelles au moins 15 sont menacées. En dépit de cette situation préoccupante, différents exemples montrent que les efforts de conservation peuvent porter leurs fruits. La protection des rapaces, des hérons et des oiseaux coloniaux a permis des reconquêtes encore inespérées il y a 40 ans. On peut citer le retour des rapaces, des cigognes et de la Spatule blanche à l’actif de la Loi de protection de la nature votée en 1976 et la Directive européenne « oiseaux » de 1979. Les actions de protection des zones humides engagées depuis trois décennies ont contribué à améliorer la situation de certaines espèces d’oiseaux d’eau. La création de réserves naturelles, telles que celles gérées par la LPO, y contribue également (3). Et les plans nationaux d’action, mis en place récemment, devront permettre d’accentuer les efforts déployés pour les espèces les plus menacées. Toutefois, la réduction des pressions et le renforcement des actions sont essentiels si l’on souhaite éviter de voir disparaître à l’avenir des espèces de notre avifaune, ou que d’autres ne deviennent menacées à leur tour. Cela concerne notamment les espèces dites communes, présentes dans des habitats malmenés, qu’il convient de préserver à grande échelle. 26 espèces nicheuses et 10 espèces hivernantes et de passage ont été identifiées comme « Quasi menacées » sur notre territoire.
Dossier complet et liste des espèces sur : www.uicn.fr
0 Réponses à “Disparition massive des oiseaux”