Sans surprise Le mot « autonomie » ne sera pas écrit dans l’article qui doit inscrire la Corse dans la Constitution, a annoncé dimanche la ministre Jacqueline Gourault, la « Madame Corse » du gouvernement. On peut sans doute convenir qu’il est souhaitable de déléguer davantage de responsabilité aux régions en général, leur donner une certaine autonomie notamment pour le développement économique mais on ne peut évidemment leur donner une exemption totale en matière de fiscalité. Un texte des autonomiste corses rappelle l‘alpha et l‘oméga des revendications nationalistes : “Cette résolution solennelle entend demander à l‘Etat un dialogue sans tabou pour aller vers cette révision constitutionnelle”, avait expliqué le patron de l‘exécutif corse qui réclame une dérogation au droit commun en matière de foncier, de langue et de fiscalité, une réévaluation des ressources techniques et financières de la collectivité corse et enfin le rapprochement des prisonniers politiques. Il est clair que Macron va décevoir les indépendantistes et autres nationalistes. En effet rien que sur le plan financier, la Corse bénéficie déjà de nombreuses exemptions fiscales « un maquis fiscal » pour la Cour des Comptes. On se demande bien pourquoi il faut une référence à la Corse dans la constitution d’autant que précisément l’objectif de certains indépendantistes comme Talamoni est de quitter la France et sa constitution. Si l’on devait modifier la constitution, on voit mal pourquoi il ne serait pas fait allusion aux autres régions. En effet ce qui ce pose en Corse, c’est-à-dire une plus grande autonomie, se pose tout autant sinon davantage les autres régions françaises. La France est un des rares pays hyper centralisé ; tout dépend de l’Etat même si une certaine décentralisation s’est réalisée mais une décentralisation qui n’a fait que rajouter des couches au millefeuille administratif et politique sans donner de vrais pouvoirs territoriaux. D’une certaine manière en France, la totalité des collectivités locales sont sous tutelle des préfets et de leurs services même la plus petite des communes. Les administrations centrales présentes localement font d’ailleurs double emploi avec les administrations territoriales qui ont augmenté leurs effectifs d’environ 50 % en une vingtaine d’années. Il n’y a toujours pas de véritable politique économique régionale. La meilleure preuve c’est que l’État tout dernièrement envisage m^me de rapatrier au niveau national la question de l’apprentissage. Le poids de l’État est encore essentiel dans nombre de champs économiques et sociaux. Ce pose la problématique d’un État fédéral en France comme il en existe ailleurs notamment en Allemagne ou en Espagne. C’est le rapport de l’État aux régions, la reconnaissance des régions qui peuvent figurer dans la constitution et non seulement la Corse.
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