Formation professionnelle: un vrai big bang contre les superstructures
Il n’est pas étonnant que la réforme de la formation professionnelles ne rencontre pratiquement que des oppositions tant coté patronal, que coté syndicats et plus généralement dans les superstructures qui se partagent une partie du fromage : 35 milliards par an. En gros, l’Etat reprend en main la collecte du financement et son contrôle. Inutile de dire que ça va encore réagir d’autant que les fonds de formation servent aussi à financer des postes et des dépenses des organisations. Il s’agit bien d’uen forme d’étatisation même si tentera associer les partenaires sociaux. Des partenaires sociaux par ailleurs très critiques pour n’avoir pas été conviés à négocier cette évolution. Une reforme qui était indispensable tellement le gaspillage de ces 35 milliards annuels était patent depuis longtemps comme la dénoncé à plusieurs reprise la Cour des comptes. On peut cependant émettre un doute sur la transformation en euros des heures dont peuvent bénéficier les salariés. Cette monétarisation n’a guère de sens. Pour le reste, il faudra s’assurer que les crédits de la formation iront effectivement en priorité aux chômeurs (qui aujourd’hui ne bénéficie que d’une part infime) et à ceux qui en ont le plus besoin en raion des mutations économiques et technologique. Parmi les acteurs ayant participé aux concertations sur la réforme de la formation professionnelle -les régions, le Medef et les syndicats- aucun n’est satisfait du projet de loi dont Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, a dévoilé les grandes lignes ce lundi. Le patron du Medef, Pierre Gattaz, a regretté ce lundi que le gouvernement « confonde ambition et bouleversement, big bang et nationalisation » après l’annonce de la réforme de la formation professionnelle. Si l’organisation patronale salue des « améliorations pertinentes », elle dit « s’inquiéter de bouleversements annoncés sans concertation ». En cause, le passage de la collecte des fonds de la formation des Opca, organismes gérés de manière paritaire, à l’Urssaf. Comme le mouvement des patrons, la confédération des petites et moyennes entreprises met en garde contre la décision du gouvernement de faire collecter la cotisation dédiée à la formation par le réseau des Urssaf, et non plus par les OPCA (organismes paritaires collecteurs agréés): » « À l’instar de la politique destructrice du droit du travail, c’est de nouveau un tournant libéral indéniable. Et le big bang risque bien de produire le néant! », écrit la CGT dans un communiqué. Dans un communiqué, la CFDT écrit que la monétisation du CPF « ne doit pas être un affaiblissement des droits des salariés ». Les annonces faites par la ministre sur la gouvernance du système n’ont fait l’objet « d’aucune concertation préalable », regrette la CFDT. Il faudra quand m^me vérifier que les fonds de la formation permanente ne soit pas maintenant détournés en partie par l’Etat pour boucher certains trous ou fiancer d’autres dépenses.
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