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Archive mensuelle de février 2018

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« Quand on veut tout faire trop vite, on risque de faire des conneries » (Mailly, FO)

« Quand on veut tout faire trop vite,  on risque de faire des conneries » (Mailly, FO)

L’activisme réformateur du gouvernemenet  inquiète Mailly le  patron de FO.  « Trop d’ordonnances ça peut tuer le malade », a ironisé M. Mailly sur Franceinfo, pointant « à la fois un problème de méthode et un problème de fond ». » « Quand on veut tout faire trop vite,  on risque de faire des conneries ;  « On ne nous a jamais parlé d’ordonnances sur la SNCF », a-t-il affirmé, estimant que le gouvernement a la « tentation de vouloir passer en force et de confondre vitesse et précipitation ». « Sur un dossier comme celui-là, il pourrait prendre le temps d’une véritable consultation », a-t-il ajouté, rappelant qu’ »il y a des lignes rouges », notamment la question du statut des cheminots.  Le statut n’est pas à l’origine de « tous les pépins qu’il y a régulièrement gare Montparnasse ou ailleurs », a-t-il relevé. FO, non représentatif à la SNCF, a appelé à une journée de manifestation le 22 mars, aux côtés de la CGT et de SUD rail.

Mamère quitte Le Média de Mélenchon

Mamère quitte Le Média de Mélenchon

Les méthodes mélenchonnienne de gestion de la télé Le media diffusé par internet semble en contradiction avec la démocratie que les insoumis réclament  par ailleurs dans les entreprises. La rédactrice en chef a en effet été virée sans ménagement et en réaction Noël Mamère a décidé, selon une journaliste de France Culture, de quitter Le Média, quelques jours après le limogeage de la journaliste Aude Rossigneux. Invoquant «l’atmosphère» régnant au sein du site d’information proche de La France insoumise, ainsi que son traitement du conflit syrien, l’ex-maire Europe Écologie-Les Verts de Bègles met ainsi fin à son bref retour au journalisme, sa carrière d’origine. «Je suis très perturbé par la situation faite à Aude Rossigneux. (…) J’ai proposé à Gérard Miller et à Sophia Chikirou d’écrire un texte d’explication qui pourrait être lu à l’antenne. J’attends leur réponse. Je suis rentré en homme libre dans ce projet et je repars en homme libre. J’ai pu exercer mon métier de manière totalement libre», explique-t-il au Monde. Lancé le 15 janvier dernier, Le Média traverse actuellement une grave crise interne, sur fond de tensions autour de son traitement de l’actualité. Le départ abrupt d’Aude Rossigneux a dessiné une ligne de fracture au sein de la rédaction. Recruté en novembre, Noël Mamère avait exprimé ses doutes au Parisien à la suite du départ d’Aude Rossigneux. «Je suis entré au Média comme un homme libre et pour le moment, j’exerce mon métier en toute liberté et sans contrainte. Mais je dois avouer que je suis très perturbé par cette affaire et je prendrai une décision lorsque je serai au fait de ce qui se déroule vraiment au sein de la rédaction», a-t-il déclaré.  La web-télé à posture révolutionnaire semble avoir du plomb dans l’aile car reprise par les vieux démons communistes d’épuration.

« Méthode Macron » : vous discutez mais je décide !

« Méthode Macron » : vous discutez mais je décide !

 

Voilà comment en substance Laurent Berger, secrétaire de la CFDT,  résume la conception de Macron sur la question sociale que par ailleurs le président de la république considère comme secondaire. Laurent Berger a le sentiment que dans le dispositif de l’Etat, Macron décide seul et de tout. Que la négociation n’est qu’un alibi ; Pourtant la CFDT s’est montrée très ouverte ces dernières années aux différentes réformes mais là la posture quasi napoléonienne de Macron ne passe plus. Ni sur l’assurance chômage, ni sir la formation permanente et ni sur la SNCF dont Laurent Berger conteste la nécessité d’ordonnance. « Je ne laisserai pas cracher à la figure des cheminots » a même déclaré le patron de la CFDT. Pour Laurent Berger,  l‘exécutif “fait comme si la question sociale avait disparu avec l’amélioration de la conjoncture, comme si c’était devenu une question subalterne. Je dis au gouvernement : attention, danger ! Il commet une grave erreur, car les grands enjeux sociaux sont devant nous”, dit Laurent Berger, décrivant en la matière “un moment clef du quinquennat” d‘Emmanuel Macron, au pouvoir depuis neuf mois. “Les facteurs d’inquiétude d’avant l’élection présidentielle sont toujours présents. Le pays ne s’en sortira pas sans une politique sociale ambitieuse et assumée”, ajoute le dirigeant syndical. Il évoque des “tensions” sociales qui “s’accumulent dans les Ephad, les hôpitaux, chez Carrefour, dans les prisons, la police, l’éducation, les collectivités territoriales”. A ses yeux, la “méthode Macron” revient à donner trop de pouvoir au chef de l‘Etat, au détriment de la négociation. “La méthode Macron, c’est : ‘Vous discutez et je tranche’, et personne ne sait de quel côté ça va tomber. On a des interlocuteurs suspendus à la décision du président de la République. Cela pose un problème de fonctionnement démocratique et d’efficacité”, prévient-il.

“Je ne suis pas anti-Macron ou pro-Macron, je suis attaché à la justice sociale et à la démocratie. Autrement, on fait progresser toutes les forces conservatrices”, dit le leader de la CFDT, premier syndicat du secteur privé en France. Sur la formation professionnelle et l’assurance chômage, deux dossiers majeurs actuellement en discussion, “on a été confrontés à des lettres de cadrage pas forcément très débattues et au contenu très aléatoire”. “Les négociations se sont déroulées sans que l’on sache vraiment ce que voulait le gouvernement”, déplore-t-il encore. La direction de la CFDT a annoncé lundi son intention de signer l‘accord sur la formation professionnelle conclu la semaine dernière avec le patronat. “On le signe en demandant au gouvernement que l‘ensemble des droits soient effectifs et garantis dans le projet de loi. Si on passe d’une organisation à l’autre brutalement, alors cela ne fonctionnera pas”, explique Laurent Berger dans Les Echos. Concernant l‘accord sur l‘assurance chômage conclu jeudi, la centrale a conditionné sa signature à l‘engagement de l‘Etat “d‘en respecter l‘engagement”. Laurent Berger déplore en outre le choix gouvernemental d‘avoir recours aux ordonnances, comme il le fit l‘an dernier pour la réforme du travail, pour réformer la SNCF d‘ici l’été, au grand dam des syndicats qui prévoient une série de mobilisations. “Le gouvernement pouvait se permettre de procéder par ordonnance sur la réforme du marché du travail, car il l’avait clairement dit pendant la campagne et parce que la réforme est intervenue juste après l’élection. Ce n’est pas le cas pour la SNCF. Si le gouvernement donne le sentiment qu’il se précipite, ça se passera mal”, prévient-il.

« Wauquiez, lamentable, vulgaire, et absurde » (Juppé)

 « Wauquiez, lamentable, vulgaire, et absurde » (Juppé)

Avec cette contra attaque de Juppé , Vauquiez risque de laisser des plumes, il en a déjà perdu avec une baisse dans  le sondage ODOXA de février  qui le place à 14% de soutien. Juppé a en effet répondu sèchement aux critiques de Vauquiez sur la gestion de Bordeaux. Il a indiqué au passage que la ville du Puy en Velay n’avait pas été spécialement bien  gérée par Vauquiez.  “Tout ceci est tout à fait lamentable, cela repose sur de fausses informations”, a tonné Alain Juppé lors d‘une conférence de presse à Bordeaux, en vilipendant au passage les “ignorants”, les “incompétents” et les “imprudents” à qui il a “très envie de claquer le bec”. “Les propos sont d‘une vulgarité extrême”, a-t-il ajouté. “Quant aux effets sur LR et sur la droite en général, ils sont tout à fait dévastateurs.” Le président de LR a par la suite dit “assumer” ces propos, qui lui ont valu une pluie de critiques venant de toutes parts, y compris de son camp, tout en dénonçant les pratiques de “Quotidien” – des “méthodes de voyous”, selon lui. Laurent Wauquiez avait également fait savoir qu‘il déposerait plainte. “Le système de défense est absurde. Depuis quand fait-on des cours devant des étudiants en leur réclamant la confidentialité sur ce qu‘on leur dit ?”, lui a répondu Alain Juppé lundi. L‘ex-Premier ministre a également tenu à “rétablir la vérité” sur les finances de sa ville, chiffres à l‘appui. “La vérité est que la capacité de désendettement de la ville de Bordeaux est bonne. Le seuil à ne pas dépasser, c’est douze ans. Nous somme cette année à 4,6. D’ici la fin de la mandature nous resterons en dessous de 7”, a-t-il dit, avant de faire le parallèle avec la commune de Haute-Loire dirigée par Laurent Wauquiez entre 2008 et janvier 2016. “Le Puy-en-Velay était à 7,8 en 2016. Deux fois moins bien que Bordeaux. Je n‘ai pas de leçon à recevoir”, a-t-il dit.

SNCF : réforme ou du vent ?

SNCF : réforme ou du vent ?

 

Médiatiquement le gouvernemenet  a réussi son coup en claironnant  sa volonté réformatrice. Une nécessité, en effet, il faut occuper le terrain puisque les Français ne verront concrètement les effets de la politique économique et sociale du gouvernemenet  que vers fin 2019. Pour l’instant les Français qui étaient dans une position attentiste commencent à douter. Témoin les chutes de popularité en janvier et surtout en février de Macron et de Philippe. La tonalité du gouvernemenet concernant la SNCF est forte mais le fond bien faible. La première mesure est celle du statut mais qui n’aura d’effet que dans 30 à 50 ans  puisque la suppression du statut ne s’appliquera qu’aux nouveaux entrants. Seconde mesure la transformation de l’EPIC en société nationale. A vrai dire un changement sémantique qui ne modifie strictement rien. Autre point de la réforme, l’apurement de la dette. Mais qui interviendra pas avant la fin du quinquennat et partiellement. Autant dire qu’il y aura guère de modification d’autant que la gouvernemenet ne veut surtout pas récupérer une dette qui viendrait encore alourdir celle  de l’Etat et peser sur les fameux 3% du PIB comme objectif. Que reste-t-il d’un peu concret ? Le recours à la concurrence mais c’était prévu par les textes européens et c’est sans doute la vraies réforme, une réforme davantage impulsée par l’Europe que par l’Etat français. Enfin on va plancher sur un plan de compétitivité. Le énième qui se traduira à court terme par la suppression de 3 à 5000 postes mais ne permettra pas à la SNCF d’être réellement compétitive. Faut-il rappeler que la SNCF a compté jusqu’à 500 000 cheminots il y a plusieurs dizaine d’années pour aujourd’hui environ 140 000. Des réductions d’effectifs incontournables mais qui ne suffisent pas pour dynamiser la gestion. Edouard Philippe a donc annoncé a grand rendort médiatique les grandes lignes de la réforme de la SNCF qui seront  bouclées d‘ici l‘été par ordonnances, au risque d‘attiser la colère des cheminots, tout en souhaitant qu‘une concertation permette de légiférer normalement. “Le temps est venu d‘oser la réforme que les Français savent nécessaire”, a-t-il dit lors d‘une conférence de presse, en insistant sur le caractère vital de cette transformation. Invité du journal de 20h de France 2, Edouard Philippe a assuré qu‘il ne s‘agissait pas de “passer en force” mais “d‘avancer” pour trouver une “solution durable à l‘avenir du système ferroviaire, qui va mal.”Des annonces fortes mais sans grand contenu. Le risque c’est de ne pas réformer grand chose et de créer  les conditions d’un grand désordre social dans le pays.

SNCF : 70 % des Français pour la suppression du statut de cheminot

SNCF : 70  % des Français pour la suppression du statut de cheminot

Un sondage qui démontre que les Français ont à la fois raison et tort. Ils ont raison de vouloir modifier le statut des cheminots mais tort de penser que cela permettra de diminuer la dette ou d’améliorer la qualité du service. La position en apparence courageuse du gouvernement reporte en fait la réforme à 30 , 40 ans voire 50 ans du fait  qu’elle ne s’appliquera qu’aux nouveaux entrants. Les effets financiers à court et moyen terme seront insignifiants. Cela d’autant plus que personne ne peut hypothéquer l’avenir ;  dans 30 ou 50 ans, le paysage économique et social risque d’avoir considérablement changé. Aujourd’hui en tout cas,  une large majorité de Français (69%) se range derrière la volonté du gouvernement de supprimer le statut de cheminot, comme l’envisage la réforme par ordonnances de la SNCF qui devrait être adoptée « avant l’été ». D’après un sondage Harris interactive pour RMC et Atlantico publié mardi 27 février, 54% des Français se montrent favorables au recours aux ordonnances pour faire adopter cette réforme alors que 46% y sont opposés. Selon les sondés, cette réforme permettra avant tout de « réduire la dette de la SNCF » (pour 69%), « d’assurer une bonne qualité de service pour les clients » (66%), « d’assurer des prix attractifs pour les clients » (56%) et, à un degré moindre, « de conserver les lignes de train peu fréquentées présentes sur tout le territoire » (50%).

Sondage Popularité Macron: grosse chute

Sondage Popularité Macron: grosse chute

Dans le   baromètre IFOP de janvier,  Macron perdait deux points, une chute confirmée et surtout amplifiée dans le sondage Odoxa de février où Macron perd   6 point et le premier ministre 7.  Édouard Philippe et Emmanuel Macron atteignent leur plus bas niveau de popularité depuis leur entrée en fonction, en mai 2017. Le chef de l’État et son Premier ministre ont en effet perdu 6 et 7 points en un mois, selon un sondage Odoxa diffusé mardi 27 février.  Avec 43% (-6) des Français qui pensent qu’il est « un bon président de la République », le locataire de l’Élysée perd un total de 11 points depuis décembre. Une nette majorité (57%, +7) juge négativement son action. Emmanuel Macron se situe désormais un point en dessous de sa cote de septembre/octobre (44%), jusqu’alors son plus bas niveau, selon cette enquête pour L’Express, La Presse régionale et France Inter. Le chef de l’État entraîne dans sa chute le Premier ministre qui perd pour sa part 7 points, avec 43% également d’opinions favorables. 56% (+7) jugent désormais défavorablement l’action d’Édouard Philippe. Emmanuel Macron perd notamment en popularité auprès des sympathisants de gauche hors PS (-6), de ceux de droite (-4) et du Front national (-10).  Édouard Philippe perd sur l’ensemble de l’électorat, hormis les proches de La République en Marche (+5). La plupart des personnalités pour lesquelles les Français éprouvent le plus de sympathie sont ce mois-ci en hausse. Avec en tête Nicolas Hulot (36%, +2), Alain Juppé (34%, +1), Jean-Luc Mélenchon (30%, +4) et Nicolas Sarkozy (28%, +4). Gérard Collomb perd 3 points à 20% et Laurent Wauquiez en perd 1 à 14%.

Enquête réalisée en ligne les 21 et 22 février auprès de 973 personnes de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d’erreur de 1,4 à 3,1 points.

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CETA : Mercosur : Poulet, bœuf aux hormones, farines animales, antibiotiques et autres cocktails chimiques

CETA : Mercosur : Poulet, bœuf aux hormones, farines animales, antibiotiques et autres cocktails chimiques

Inutile de tourner autour du pot,  l’agriculture est une  variable d’ajustement pour faciliter les échanges sur d’autres produits. Par exemple la vente des multinationales de  matériels aéronautiques, de services, du BTP, de télécoms etc.  Déjà  40% du poulet non conforme aux critères d’hygiène européens entrent déjà en France. Avec le Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay et Uruguay), ce serait 3 millions de poulets supplémentaires par an dans l’Hexagone. « On ne peut pas tolérer de la part de l’UE que les quotas augmentent et que les standards de qualité baissent », s’insurge Paul Lopez. Même chose pour le bœuf. L’équivalent de 14,4 milliards d’euros s’est déversé dans les assiettes des Français sous forme de viandes, produits laitiers transformés, poissons, crevettes, café, thé, et surtout fruits et légumes. Leur hausse globale, de 5% par rapport à l’année précédente, a fait basculer dans le rouge la balance commerciale française. Et progresser d’autant les risques sanitaires. En plus du traité Mercosur il y a le traité avec le Canada : le CETA.  À juste titre,  les éleveurs notamment bovins réclament  une renégociation du CETA au  motif que cela fait peser une menace sans précédent sur la filière. Il faut rappeler que le CETA  a été négocié dans la plus grande discrétion par l’union européenne voire dans la plus grande opacité ; aucune  étude d’impact sérieuse n’a été réalisée. Ce CETA  est par ailleurs un curieux objet juridique puisqu’il va entrer en vigueur le 1er mars sans avoir été formellement approuvé par les Etats. Une sorte de mise en application provisoire qui va durer longtemps ! Pourtant le CETA  va favoriser l’importation massive d’animaux  shootés aux OGM, aux protéines suspectes et aux hormones de croissance sans parler de l’avantage de compétitivité liée au dimensionnement de l’appareil de production au Canada. Aurélie Trouvé, agroéconomiste à AgroParisTech, a souligné dans uen étude « les potentielles menaces sur la viande bovine et porcine, liées au différentiel de compétitivité. » « Les échanges entre l’UE et le Canada sont excédentaires pour l’UE, mais ils sont essentiellement tirés par les boissons. En revanche, le déficit se creuse pour les oléagineux (grâce au soja et au canola canadiens), et les céréales. » Et le Ceta devrait contribuer à l’accentuer. Les droits de douane ne seront pas totalement supprimés pour les viandes, mais la contrepartie pourrait s’avérer tout aussi dangereuse, avec des contingents à droit nul relativement importants.  Aurélie Trouvé souligne également d’autres risques, plus insidieux, à savoir les barrières non tarifaires, les mécanismes de règlement des différends via les tribunaux arbitraux, et l’organe de régulation des réglementations (dont l’objectif est de supprimer toute entrave au commerce, en procédant à une reconnaissance respective des normes de part et d’autre de l’Atlantique, par exemple). Les normes potentiellement visées par le gouvernement et les industriels canadiens (et qui font l’objet de plaintes à l’OMC) sont la ractopamine (en porcin), l’hormone de croissance (en bovin), les OGM… Mais aussi potentiellement la politique agricole européenne. « Les subventions agricoles dans l’UE sont beaucoup plus importantes qu’au Canada. Or, il est possible de les discuter si l’une de parties considère que cela lui porte préjudice. Et il y a un effet « cliquet » : une fois que les barrières, les normes ou qu’un instrument de régulation tombent, il est impossible de revenir en arrière. » Les défenseurs d’un retour à une régulation en élevage devraient donc s’interroger sur leur soutien au Ceta. Car les deux choses sont incompatibles, selon la chercheuse. Baptiste Buczinski, de l’Institut de l’élevage, a insisté sur le différentiel de compétitivité. « Le maillon de l’engraissement canadien est plus compétitif, grâce à leurs élevages en feedlot. Mais le maillon le plus compétitif, c’est l’abattage car 4-5 gros abattoirs se répartissent le secteur, dont les numéros un et deux mondiaux, JBS et Cargill, qui traitent chacun plus de 4 millions de tonnes. » Un différentiel de concurrence existe aussi sur la réglementation : protéines animales autorisées dans l’alimentation, pas de contraintes relatives au bien-être, une traçabilité avec quelques « failles »…. Dans le porc, l’étude arrive aux mêmes conclusions, pour les mêmes raisons.

 

Hulot : debout mais un peu KO

Hulot : debout mais un peu KO

Ce que révèle une interview de Nicolas Holat qui fait concession sur concession tout en s’affirmant écologiquement solidaire ; Sur le Glyphosate, le Mercosur, le traité CETA, le nucléaire, sur Bure il recule ou se tait. En cause sans doute les affaires qu’ils trainent et le paralysent (d’abord la fortune qu’il a accumulé avec son businesse écolo, ses déclarations approximatives de patrimoine, les accusations d’agressions de certaines femmes. Pour tout dire il fait profil bas et évite même les apparitions publiques. Interview JDD.

Vous ne comptez pas vous rendre au Salon de l’agriculture. N’avez-vous rien à dire aux agriculteurs?
Bien sûr que si, mais je préfère dialoguer loin des regards et des caméras, c’est ma méthode. J’ai reçu tous les acteurs de la filière agricole et de l’alimentation, je me déplace sur le terrain, j’écoute, je prends du temps. Et puis mon engagement sur ces sujets ne se limite pas à la semaine du Salon de l’agriculture. Pour la première fois, tout le monde regarde dans la même direction : les producteurs, les distributeurs, les consommateurs, les ONG. Chacun comprend que l’avenir de l’agriculture passe par l’écologie. C’est un alignement des planètes qui déplaît à certains, mais qui donne des raisons d’espérer.

C’est ce qu’a dit Emmanuel Macron aux jeunes agriculteurs, jeudi à l’Elysée? Les a-t-il convaincus?
Oui. C’était un discours de vérité, sans concession, qui assume pleinement que nous traversons un moment de remise en question et que nous devons transformer nos agricultures en faisant le pari de la qualité. Les jeunes agriculteurs le savent, j’ai vu de l’enthousiasme chez eux, même s’il y a des questions, et je crois qu’ils ont compris que l’Etat sera à leurs côtés pour réussir cette transformation qu’ils souhaitent autant que nous.

Vous et Stéphane Travert, le ministre de l’Agriculture, vous êtes parfois opposés ; vous êtes réconciliés?
Qu’il y ait des tensions, des frictions entre nos deux ministères, quoi de plus normal? Par nos cultures, nos expériences, nous sommes différents. Et nos fonctions nous amènent à réagir différemment : je suis plus sensible aux enjeux de long terme ; lui est confronté à la pression du court terme et aux très fortes souffrances du monde agricole. Mais nous avançons ensemble.

Vraiment?
Arrêtons d’opposer écologie et agriculture, ce temps-là est fini. La réforme de l’agriculture est un projet de société. Dans mon ministère, il n’y a pas d’ennemi du monde agricole. Au contraire : grâce aux Etats généraux de l’alimentation, nous sommes passés d’une situation de confrontation à un esprit de concertation.

Que peut apporter la transition écologique aux agriculteurs?
Le modèle agricole dominant a rendu des services à la France, je ne l’oublie pas ; et je partage la tendresse des Français envers les agriculteurs. Mais les paramètres ont changé. Nous entrons dans une deuxième phase : celle de la révolution verte, et elle est passionnante. Les agriculteurs représentent déjà 20% de la production d’énergies renouvelables en France – ils doivent en être fiers. La grande mutation est en marche, elle est irréversible. Elle va redonner de la dignité aux agriculteurs, de la sécurité aux consommateurs, et permettre à tous les citoyens d’accéder à une alimentation de qualité.

 

Vous voilà bien optimiste… En décembre, vous déploriez qu’au terme de la phase 1 des Etats généraux de l’alimentation, « le compte n’y soit pas ». Qu’est-ce qui a changé?
Personne ne reste figé. Regardez, les choses avancent : la FNSEA va nous présenter un plan pour en finir avec le glyphosate, les groupes de la grande distribution se lancent à fond dans le bio, les consommateurs veulent des produits de qualité et de proximité… Cela montre une détermination.

N’avez-vous pas quand même réduit vos ambitions? Les ONG vous le reprochent…
Certainement pas sur les sujets liés à la santé et à l’environnement. J’ai été un militant ; maintenant, je suis en responsabilité. On me critique, mais moi, j’agis. Et je le fais avec des méthodes qui, me semble-t-il, sont fructueuses. Sur la sortie du glyphosate, par exemple, c’est la France qui a poussé l’Europe à accélérer.

 

Justement: en finir avec le glyphosate en trois ans, soit plus vite que les autres pays européens, est-ce réaliste?
On est en train de recenser les alternatives qui existent et de leur donner les moyens de faire leurs preuves. Mais je ne suis pas buté et personne ne doit être enfermé dans une impasse : si dans un secteur particulier ou une zone géographique, certains agriculteurs ne sont pas prêts en trois ans, on envisagera des exceptions. Mais si on arrive à se passer du glyphosate à 95%, on aura réussi. Regardez ce qui se passe dans le bio : des viticulteurs aux éleveurs, tout le monde s’y met. C’est une lame de fond citoyenne que plus personne ne peut ignorer.

 Mais, pour les consommateurs, le bio reste très cher. Ne va-t-on pas vers une agriculture à deux vitesses?
Les filières ne sont pas encore structurées mais ça vient : on va changer d’échelle, comme ça a été le cas pour les énergies renouvelables. Les études montrent que les gens sont prêts à dépenser plus dans un premier temps pour avoir une alimentation plus saine. Il faut le temps de la transition. Ensuite, l’équilibre se rétablira. Dès lors que les agriculteurs utiliseront moins d’intrants et moins d’énergie, et qu’ils seront mieux rémunérés, les coûts vont baisser. Donc les prix aussi.

 

En même temps, on supprime des aides pour le maintien de l’agriculture biologique. N’est-ce pas un contre-signal?
Le mouvement est en marche. Parmi les agriculteurs qui se convertissent au bio, le taux d’échec est très faible – à peine 3% font machine arrière, et la moitié d’entre eux parce qu’ils prennent leur retraite. Ce qui est vrai, c’est qu’il peut y avoir des vulnérabilités à prendre en compte. Pour anticiper cela, on pourrait réfléchir à la création d’un fonds assurantiel qui couvrirait certains risques et indemniserait des producteurs en difficulté. Mais attention : considérer que l’agriculture bio a vocation à être aidée durablement, c’est considérer qu’elle ne peut pas être rentable. Or elle va l’être! Et d’autant plus si on rémunère mieux tous les services qu’elle rend par ailleurs. On investit dans la transition.

 

Vous avez annoncé un plan pour développer l’agriculture bio. Où en êtes-vous?
Nous sommes à fond dessus, il sera prêt très vite, comme l’a dit le président de la République devant les jeunes agriculteurs. Après les Etats généraux de l’alimentation, ce sera une deuxième phase qui nous permettra de monter en puissance. L’objectif reste de consacrer au bio 15% de la surface agricole utile en 2022. On va doubler la surface bio en quatre ans.

 Quel rôle comptez-vous jouer dans les négociations sur la Politique agricole commune (PAC)?
Je vais m’y impliquer complètement. Le budget de la PAC peut être un levier extraordinaire pour aller vers une alimentation de qualité. Si on l’utilise bien, on peut métamorphoser notre mode de production agricole en quelques années. Les agriculteurs sont au cœur de la transition écologique, ils produisent des énergies renouvelables, ils contribuent à stocker du carbone dans les sols, ils peuvent aider à la reconquête de la biodiversité – il faut les rémunérer pour cela. La PAC doit nous aider à retrouver notre souveraineté alimentaire en favorisant, par exemple, la production de protéines végétales.

 

Les agriculteurs sont hostiles au traité de libre-échange avec le Mercosur, qui permettrait d’importer 70.000 tonnes de viande bovine chaque année en Europe. Faut-il ratifier cet accord?
En l’état, ce traité n’est pas acceptable. Il serait trop préjudiciable, notamment pour nos agriculteurs et la France a des lignes rouges très claires. Ça fait longtemps que je mets en garde sur les effets pervers que peuvent avoir ces traités de libre-échange. Pour le Ceta, nous avons défini un plan d’action et nous attendons des réponses de la Commission européenne pour apporter des garanties supplémentaires et, in fine, ce sera aux parlementaires de se prononcer.

 

Faut-il aller jusqu’à des formes de protectionnisme pour protéger nos produits de la concurrence de produits de moins bonne qualité?
Ce n’est pas une question de nationalité, mais une question d’équité. Les traités de libre-échange tels qu’ils existent ne sont pas climato-­compatibles. On demande des efforts à nos agriculteurs et à nos industriels, mais ceux d’autres parties du monde s’exonèrent des contraintes liées au changement climatique quand leurs produits arrivent aux frontières de l’Europe. Il ne faut plus l’accepter. Les traités de libre-échange doivent devenir des traités de juste-échange.

Votre « plan loup » suscite des critiques de toute part. N’illustre-t-il pas votre difficulté à trouver des compromis entre l’idéal écologique (la préservation d’une espèce) et les intérêts agricoles (la protection des troupeaux)?
Il est très facile de fustiger ce plan depuis un salon parisien ou une tribune médiatique. C’est faire abstraction de la réalité quotidienne des éleveurs. Moi, je suis obligé de mener de front la préservation de la faune sauvage et celle des troupeaux. Savoir qu’il faut éliminer des loups, ça m’arrache le cœur. Mais je comprends aussi la détresse de l’éleveur dont les brebis meurent au fond d’un ravin parce qu’elles ont été prises de panique. Il n’y a pas de solution miracle. Notre plan est équilibré – il ne s’agit ni de tuer tous les loups ni de n’en tuer aucun. Après des mois de concertation, nous sommes arrivés au moins mauvais des compromis.

Fin du modèle agricole français ?

Fin du modèle agricole français ? 

Dan un article de la Tribune Xavier Hollandts, Kedge Business School et Bertrand Valiorgue, Université Clermont Auvergne estime que c’est la fin du modèle agricole français. Il prévoit une  sorte dualisme  avec des exploitations familiales centrées sur des productions de qualité et des firmes industrielle capitalistes et fortement informatisées voire automatisées. En gros, la qualité des petits pour satisfaire la demande des consommateurs et la quantité médiocre et à bas prix pour les marchés mondiaux. Une typologie qui ouvre quand même  les portes à l’appropriation de la terre et du patrimoine par la finance qui serait servie l’informatisation. Bref un modèle encore plus productiviste ; Un article un peu trop techno qui fait un peu l’impasse sur la pénétration du numérique même dans les plus petites exploitations et qui minimise  la problématique environnementale.

 

« L’agriculture hexagonale offre un bilan de santé contrasté. Si la France compte des champions agro-industriels, des entreprises intermédiaires et des startups qui bénéficient d’une excellente compétitivité sur des marchés mondialisés, plusieurs signaux d’alerte montrent que le secteur vit des mutations profondes et souvent douloureuses.

De nombreuses exploitations sont aujourd’hui en détresse et un agriculteur sur quatre vit en France sous le seuil de pauvreté. Les raisons de cette paupérisation sont bien connues : elles tiennent à la fois à la dérégulation des marchés agricoles et, surtout, à la très inégale répartition de la valeur dans les filières agricoles et alimentaires.

Les récents États généraux de l’alimentation (EGA) ont été l’occasion d’identifier différentes pistes de réformes pour les années à venir. Ces grandes orientations laissent toutefois de côté trois mutations majeures qui méritent d’être analysées en détail. Elles imposent également une nécessité : changer de paradigme en matière de politiques publiques pour favoriser la diversité des agricultures françaises.

Pour la première fois dans l’histoire du secteur agricole naissent de véritables empires, développés par des investisseurs privés et extérieurs à ce milieu. Comme l’ont bien résumé François Purseigle et ses co-auteurs dans le récent ouvrage Le nouveau capitalisme agricole, nous sommes en train de passer de la « ferme à la firme agricole ».

Alors que pendant des décennies, le modèle agricole de référence reposait sur des structures de production familiales, on observe aujourd’hui la multiplication de formes non familiales d’organisation du travail, d’importantes levées de capitaux et des stratégies commerciales totalement inédites. Le modèle dominant de la ferme familiale cède la place ainsi à l’entreprise agricole qui vise à répondre à une demande mondialisée. Ceci est particulièrement vrai dans des secteurs où les produits agricoles sont des commodités (des produits standards et homogènes), où seul le prix bas compte.

Cette émergence d’un capitalisme agraire mondialisé et les transformations des structures de production agricoles posent de nombreuses questions au sujet de la construction de la souveraineté alimentaire des pays, mais également sur les modes de production des denrées alimentaires.

Ainsi, que faut-il penser du rachat de terre à grande échelle de la part d’investisseurs chinois qui expédient ensuite dans leurs pays d’origine les denrées agricoles produites en France ? Ces investissements, s’ils devaient se généraliser, tendraient à faire de la France le « grenier » de puissances étrangères.

En parallèle, le métier d’agriculteur est en train de fortement évoluer, notamment sous l’influence de la révolution numérique. Aujourd’hui, seuls 12 % des exploitations ne possèdent aucun objet connecté. On parle souvent de smart farming pour désigner cet univers numérique qui accompagne désormais le quotidien des agriculteurs : puces électroniques, données en temps réel, drones, robots de traite, tracteurs connectés et pilotés par satellite, plateformes et pilotage à distance des exploitations. Les objectifs sont évidents : produire plus et mieux tout en consommant moins d’intrants (et donc en diminuant aussi les coûts).

On voit également apparaître l’intelligence artificielle sur les moissonneuses-batteuses. Elles intègrent des éléments topographiques grâce au positionnement GPS ainsi que les données de rendement des années précédentes.

L’analyse de ces données en temps réel permet à la machine d’adapter les réglages sur plusieurs de ses organes (battage, séparation, nettoyage) pour optimiser différents paramètres (débit, qualité, propreté, pertes). Les robots conversationnels ou « chatbots » constituent une autre déclinaison de l’intelligence artificielle pour les agriculteurs. En élevage, les premiers assistants virtuels sur smartphone aiguillent les éleveurs dans leur choix de taureau, facilitent la commande d’insémination, contrôlent les déclarations de sortie d’animaux.

Objets connectés et intelligence artificielle vont bouleverser comme jamais le métier d’agriculteur.

Depuis plusieurs années, les consommateurs exigent une plus grande transparence et traçabilité des produits agricoles, renouant ainsi avec une tradition pas si lointaine où l’on consommait localement ce qui était produit localement.

Cette demande s’exprime parfaitement à travers les circuits courts, ou encore le regroupement de producteurs en vente directe ou bien la création de mini-marchés locaux ou de paniers paysans (la Ruche qui dit Oui, les AMAP, etc.). Par ailleurs, l’émergence de plateformes transactionnelles change la donne car elles facilitent et sécurisent grandement la mise en relation entre producteurs et consommateurs. Cette transformation est regardée de très près par des géants du web comme Amazon ou encore le Chinois Alibaba, qui voient dans cette mutation des modes de consommation une opportunité majeure de profit.

Les grandes villes n’échappent pas à ce phénomène puisque de nouveaux types d’agriculteurs investissent les espaces urbains. On parle désormais d’une « agriculture urbaine » pour désigner l’appropriation de territoires urbains parfois délaissés ou rendus à une vocation agricole.

Pour répondre à ces mutations, l’agriculture française doit répondre à trois enjeux majeurs.

Elle doit d’abord réussir son tournant numérique. La digitalisation des métiers ne se décrète ni ne s’impose. Il faut donc accompagner les paysans français dans cette évolution désormais inéluctable. Les coopératives, qui regroupent 75 % du monde agricole, sont particulièrement attendues sur cette question.

Il faut ensuite faire évoluer les modèles économiques en étant réellement transparent sur l’origine des produits et la répartition de la valeur, comme les débats menés dans le cadre des États généraux de l’alimentation l’ont souligné. Les initiatives couronnées de succès, telles que La Marque du consommateur, Merci ou Faire France, montrent que l’on peut avoir une consommation citoyenne et engagée dans notre pays quand la vérité sur les prix agricoles est assumée. Demain, il faudra mieux former les agriculteurs au management, au marketing et à l’informatique.

Enfin, répondre au défi démographique et professionnel. Si la surface agricole française n’a pas reculé, le nombre d’exploitations en France a été divisé par deux depuis les années 1980. Il en résulte de véritables difficultés autour de l’installation ou de la reprise d’exploitations agricoles. À moins de laisser l’initiative à des investisseurs privés étrangers, la France doit pouvoir compter sur un renouvellement des générations afin de maintenir une présence humaine et agricole sur ses territoires. Le rôle des sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (comme les Safer) devra être redimensionné et modernisé.

Une interrogation essentielle demeure : quels modèles agricoles les pouvoirs publics souhaitent-ils promouvoir ? Quelles initiatives doivent-ils encourager pour assurer un revenu aux agriculteurs et une alimentation durable et saine aux consommateurs ?

Depuis les années 1950, les pouvoirs publics ont globalement privilégié une orientation productiviste des fermes familiales. Il s’agissait de gagner l’indépendance alimentaire du pays et de maintenir un modèle d’agriculture séculaire.

Comme le souligne le sociologue Bertrand Hervieu, cette vision de l’agriculture reposait sur un postulat de base : l’activité agricole est par excellence une activité à caractère familial, censé se déployer dans un cadre national. Ce modèle universel de l’agriculture, c’est celui d’un adossement des fermes familiales à une industrie agroalimentaire puissante, offrant des progrès technologiques constants.

Les pouvoirs publics ont favorisé ce modèle à travers une politique volontariste et homogène qui a poussé les fermes familiales à se restructurer en continu pour gagner sans cesse en productivité. L’Europe prit le relais à travers la politique agricole commune (PAC), toujours dans le même esprit : ferme familiale productive – industrie agroalimentaire compétitive – souveraineté alimentaire des pays.

Les transformations actuelles font voler en éclat ce paradigme : la ferme familiale est en voie d’extinction, les consommateurs sont moins préoccupés par l’abondance que par la qualité des biens alimentaires, les marchés agricoles sont mondialisés et l’État, comme l’Europe, n’ont plus les moyens de subventionner. Face à ces mutations, l’erreur à ne pas reproduire de la part des pouvoirs publics serait de privilégier, comme par le passé, un modèle unique, au motif qu’il serait souhaitable ou plus performant sur la scène internationale.

Avant de proposer des solutions globales, il apparaît plus que nécessaire de reconnaître et d’accompagner la diversité des différents modèles agricoles français. Il faut éviter une vision homogène de l’agriculture et promouvoir un accompagnement différencié de la part des pouvoirs publics. Les enjeux agricoles ne se posent pas de la même manière en Haute-Loire, en Aquitaine ou dans la plaine de la Beauce. Les pouvoirs publics gagneront à se rapprocher des collectivités territoriales (régions, départements, métropoles) pour mettre en place des dispositifs d’accompagnement localement adaptés.

Dans les années qui viennent, on devrait pouvoir évoquer non pas le Salon international de l’agriculture, qui ouvre ses portes ce samedi 24 février, mais bien le Salon international des agricultures et de l’alimentation durable.

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Par Xavier Hollandts, Professeur de Stratégie et Entrepreneuriat, Kedge Business School et Bertrand Valiorgue, Professeur de stratégie et gouvernance des entreprises – co-titulaire de la Chaire Alter-Gouvernance, Université Clermont Auvergne

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation

 

Les Républicains : encore un départ celui de Fabienne Keller

Les Républicains : encore un départ celui de Fabienne Keller

Un nouveau départ qui pourrait bien annoncer celui d’Alain Juppé dont la gestion  de Bordeaux a été mise en cause par Vauquiez lors de sa fameuse intervention devant des étudiants de LYON.  Un départ peut-être pas imminent car Juppé attendra uen nouvelle faute de vauquiez. Vraisemblablement sur le dossier européen. En attendant, c’est encore un nouveau départ chez les Républicains, celui de la sénatrice Fabienne Keller et le député Antoine Herth, tous deux du Bas-Rhin, qui ont acté leur départ du mouvement ce vendredi. Même si de fait, étant membres d’Agir-Les Constructifs, ils s’étaient déjà mis en marge des Républicains il y a plusieurs mois. «Nous ne nous reconnaissons plus ni dans les valeurs centrales de notre mouvement, ni dans votre nouveau style de gouvernance», adressent-ils à Laurent Wauquiez. Ces deux élus ont participé à la fondation de l’UMP en 2002, mouvement dont la fonction première était d‘assurer une large majorité à Jacques Chirac en ralliant au RPR mourant les centristes issus de l’UDF et de Démocratie libérale. Fabienne Keller a longtemps été membre du parti créé par Valéry Giscard d’Estaing. Quant à Antoine Herth, il avait soutenu Bruno Le Maire à la fois lors de l’élection à la présidence de l’UMP en 2014 et lors de primaire de 2016. Tout cela explique l’affirmation selon laquelle, de leur point de vue, la ligne défendue par le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes à la tête de LR est en rupture avec leur «mouvement du rassemblement». Depuis la création d’Agir en novembre, de nombreux cadres républicains ont martelé leur refus d’accepter la double appartenance aux deux partis. Dominique Bussereau, également proche d’Alain Juppé, a claqué la porte de la rue de Vaugirard quelques jours auparavant, dénonçant le «faux pas» de Laurent Wauquiez dans l’affaire des enregistrements.

 

Glyphosate : des «exceptions» (Nicolas Hulot)

Glyphosate : des «exceptions» (Nicolas Hulot)

Doucement le gouvernemenet et Hulot reculent  sur le glyphosate. En cause,  le fait qu’on ne dispose pas actuellement de molécule de substitution moins polluante. En fait la décision française, peut être souhaitable a été prise un peu à la va vite et sans tenir compte des conditions d’utilisations soit surtout entre deux cultures comme en France soit pendant la végétation comme outre atlantique. Ce qu’indique la coordination rurale.

« Lors de leur action menée le 21 novembre sur les ports de Lorient et St Nazaire, les agriculteurs de la CR et de l’OPG ont prélevé et fait analyser 2 échantillons de tourteau de soja importé. Sans surprise, l’analyse a détecté la présence d’OGM mais surtout de résidus significatifs de glyphosate.
En parallèle, la CR et l’OPG ont fait analyser 16 échantillons de grains de différentes cultures (blé tendre, quinoa, lentille, soja, avoine…) provenant d’agriculteurs français. Résultat : aucun échantillon ne contient le moindre résidu de glyphosate, et ce alors que ces agriculteurs utilisent ce désherbant sur leur ferme. En Europe, le glyphosate est utilisé majoritairement entre 2 cultures pour détruire des mauvaises herbes. Son utilisation « en végétation » qui favoriserait les résidus dans les graines se pratique dans certains pays d’Europe du Nord ou de l’Est mais très rarement en France.
Sur le continent américain, le glyphosate est systématiquement pulvérisé en végétation à deux ou trois reprises sur les cultures génétiquement modifiées qui lui sont résistantes. Il est aussi très utilisé comme dessiccant sur les cultures de légumes secs, 2 semaines avant leur récolte. Ces techniques expliquant la présence de résidus sur des marchandises importées ! Malgré nos demandes, Génération futures n’a jamais répondu sur l’origine des produits qu’elle a analysés et dans lesquels elle a déclaré avoir trouvé des résidus de glyphosate. La connaît-elle elle-même ? Nous pouvons émettre l’hypothèse selon laquelle les céréales pour petit-déjeuner sont des flocons d’avoine ayant reçu du glyphosate juste avant récolte provenant probablement du Canada, premier producteur mondial. Idem concernant les légumes secs : ils sont très peu produits en Europe et les importations du continent américain dominent notre marché. Si le glyphosate est interdit dans l’UE, sans que celle-ci exige que les importations soient d’une qualité au moins équivalente à la nôtre, alors non seulement le consommateur ingérera toujours autant de glyphosate mais les agriculteurs européens seront victimes d’une nouvelle distorsion de concurrence. ».

Nicolas Hulot,  Le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, qui s’est battu l’an dernier pour une sortie du glyphosate en trois ans, se dit donc  prêt à envisager des « exceptions », dans un entretien dans le Journal du dimanche.   »

Alors que les agriculteurs ont manifesté cette semaine partout en France contre l’accord de libre-échange en cours de négociations entre l’UE et les pays du Mercosur, Nicolas Hulot a également estimé qu’ »en l’état, ce traité n’est pas acceptable ». « Il serait trop préjudiciable, notamment pour nos agriculteurs, et la France a des lignes rouges très claires », a ajouté le ministre qui avait déjà critiqué l’accord de libre-échange UE-Canada (Ceta) entré en vigueur partiellement en septembre.

 

Contre Anne Hidalgo «une alliance LR et LREM» (Copé)

Contre  Anne Hidalgo «une alliance LR et LREM» (Copé)

 

Une proposition de Copé à double objectif : Battre Hidalgo aux prochaines élections municipales et accessoirement mettre en difficulté Vauquiez empêtré dans la radicalité de sa stratégie. On sait que Copé et Vauquiez ne s’apprécient guère, Copé saisit donc la question des alliances à Paris pour abattre la responsable de cet important fief socialiste pur et dur. Une proposition qui aurait le mérite de l’efficacité. En effet,  La république en marche souhaitait bien éjecter Hidalgo mais son implantation est encore sans doute insuffisante sur le terrain. Une alliance LR-LREM serait de nature à chasser ‘lune des derniers représentant de cette gauche radicale et archaïque. La conquête de Paris constitue par ailleurs un enjeu électoral très stratégique. . Sur LCI, le maire de Meaux a donc prôné une «réflexion pour voir comment Les Républicains et La République en marche pouvaient se mettre d’accord» pour battre Anne Hidalgo. «C’est une exigence, même pas parce qu’elle est socialiste, mais parce qu’elle est dangereuse pour la ville. La question ne peut plus être taboue», a-t-il estimé. «Je respecte la personne mais aujourd’hui elle est devenue un danger du point de vue de l’équilibre social et économique de la région», a poursuivi Jean-François Copé s’indignant de «l’asphyxie» des banlieues provoquée, selon lui, par les mesures d’Anne Hidalgo. Si le maire de Meaux propose une alliance avec LREM à Paris, c’est aussi parce que Jean-François Copé se reconnaît dans la politique menée par Emmanuel Macron. «Il faut reconnaître que depuis qu’il est élu, il ne fait quasiment que des mesures de droite, à l’exception de l’augmentation de la CSG qui est une faute politique majeure. Sinon, il fait ce qu’on aurait dû faire nous à droite. Pour l’instant, ce qu’il fait correspond à ce que moi je crois. Et puis ce sont des mesures difficiles donc c’est plutôt courageux» a jugé le maire de Meaux. Des propos plutôt flatteurs, en opposition à ceux qu’il tient sur Laurent Wauquiez, pourtant le chef de son parti. «On ne peut continuer longtemps comme ça avec, à la tête de la droite à reconstruire, quelqu’un dont l’objectif est de poignarder les autres!», a-t-il même tranché, en faisant référence sur la fuite des paroles du patron des Républicains devant les étudiants de l’EM Lyon.

 

Réforme SNCF : première erreur politique du gouvernement ?

Réforme SNCF : première erreur politique du gouvernement ?

 

Le traitement de la réforme de la SNCF pourrait bien constituer la première erreur politique du gouvernement. Essentiellement en raison de la précipitation et d’une erreur de hiérarchisation des principaux problèmes. Il y a d’abord la question du statut dont le gouvernement se sert pour monter l’opinion. En fait, le statut ne s’appliquera qu’aux nouveaux entrants, il va donc éteindre d’ici 30 ou 40 ans et en douceur ? Il est donc inutile d’agiter le chiffon rouge pour défier les syndicats. En outre avec la concurrence, les  effectifs SNCF sont encore appelés à se dégonfler et du coup les bénéficiaires du statut vont fondre progressivement. Notons aussi que les conséquences financière de l’extinction  progressive du statut auront des effets financiers insignifiants chaque année. Dans 40 ans, oui mais pour le court et moyen terme, non. Deuxième erreur,  la mise en scène d’un plan de suppression de lignes. Des lignes le plus souvent régionales qui elles aussi vont être mise en concurrence par les régions et dont on ne peut préjuger du sort car certaines peuvent devenir plus rentables, en tout cas moins déficitaires. L’argument du rapport Spinetta est idiot : «  il faut supprimer presque la moitié du réseau parce qu’il ne circule que 2% du Trafic ». Avec un tel raisonnement, il faudrait aussi supprimer la lus grande partie du réseau routier. Or cette question d’aménagement du territoire, comme celle du développement durable a été complètement négligée par le rapport Spinetta. Autre argutie, le changement de statut social de l’entreprise qui deviendrait une société anonyme à la place d’un EPIC pour éviter la spirale de l’endettement. C’est oublier que la SNCF avait un statut de société anonyme avant 1982 et que cela n’a nullement empêché l’endettement.( Idem par l’actuelle EDF) Une entreprise aussi stratégique où l’état est majoritaire bénéficie officiellement ou officieusement de la garantie financière de l’Etat. C’est pourquoi elle n’a pas de problèmes pour emprunter même si sa gestion est déficitaire et-ou douteuse. En fait, le seul axe qui justifie une priorité, c’est la mise en concurrence décidée au plan européen. C’est cette mise en concurrence qui régulera les aspects économiques, financiers et sociaux. Rechercher l’affrontement social en mettant en avant des éléments de réforme provocateurs peut constituer une lourde bévue stratégique. Surtout si en plus on prive le parlement de son rôle. La reforme SNCF est indispensable mais sans précipitation, sans provocation. Sinon le risque est de réveiller un climat social qui pourrait passer de l’attentisme (il faudra attendre au moins 2019 pour mesurer les effets de la politique économique et sociale du gouvernement) à une franche opposition voire à un mouvement social d’ampleur. En clair, il est nécessaire de revoir les cibles, les priorités et les modalités de cette réforme. Jouer les gros bras pour se payer les syndicats pourrait être très contreproductif. Sur ce point il serait bon de consulter Dominique Bussereau, ancien ministre,  qui semble avoir une approche plus réaliste. 

 

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