Syndicats cheminots : changer de paradigme ou disparaître
Le rapport Spinetta n’est pas en soi une oeuvre très originale, il ratisse toutes les idées émises depuis 50 ans, même les plus usée, pour tenter de sauver la grande maison. Exemple la fermeture des lignes, un changement de statut juridique ou la réduction de effectifs. La fermeture des lignes et des dessertes est pratiquée depuis des décennies (abandon de ligne, réduction de dessertes ou transfert sur des cars empruntant la route). La très grande majorité des cantons ne sont plus desservis par le rail. La réduction des effectifs est uen vieille recettes puisque les cheminots sont passés de 500 000 avant guerre à 150 000 aujourd’hui. Même chose pour le statut juridique. La SNCF a déjà connu le statut de société anonyme et cela n’a pas empêchée déficit et dette. Pour autant la réforme de l’ entreprise est indispensable, urgente même, dans l’intérêt collectif, de la SNCF et des cheminots eux- mêmes. La question est de savoir si les syndicats (et une grande partie des cheminots) sont capables de changer de paradigmes, en clair de passer d’un problématique corpo à une problématique économique et sociétale. Pour les syndicats corpos, la ligne de défense s’articule autour du triptyque indissociable : défense du statut- défense de la SNCF- défense du service public. Un amalgame entre la nature de l’intérêt général, l’entreprise chargée de l’assurer et les conditions sociales des salariés. Bref la stratégie syndicale des années 50. Or il convient évidemment d’intégrer l’évolution de la mobilité, l’aménagement du territoire, le enveloppement durable aussi les impératifs incontournables de gestion et de qualité. . Pas sûr que CFDT et UNSA exceptées (et encore) les syndicats soient prêts à prendre la hauteur qui convient, à faire preuve des compétences nécessaires pour aborder de manière responsable et constructive la modernisation du rail. Il y a même de fortes chances pour qu’ils se réfugient derrière les slogans éculés et simplificateur d’un service public dont le contenu se réduit à un service corpo. Coté gouvernement, il faudra aussi être moins simplificateur car la situation de la SNCF est aussi grandement due aux contradictions de l’Etat. Un vrai débat sera donc nécessaire entre usagers, Etat, et cheminots. Pas une petite consultation à la va vite.
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