Macron : l’équilibrage social et sociétal qui manque
À juste titre, Macron a engagé un certain nombre de réformes qui privilégient essentiellement le champ économique. Des réformes nécessaires mais dont les effets mettront du temps à se faire sentir. Bien d’autres évolutions sont indispensables en particulier la réforme de l’État et le rééquilibrage des comptes publics qui pour l’instant n’ont pas fait l’objet d’une grande attention de la part du gouvernement. Certes 2018 constatera des améliorations pour le budget et un peu pour la dette mais cela tient davantage au retour de la croissance qu’à des réformes structurelles. Les deux champs de réformes évoqués sont pourtant primordiaux si l’on veut à la fois réduire le niveau de prélèvements obligatoires, améliorer la compétitivité et arrêter progressivement de payer des intérêts de la dette qui représente presque le premier poste du budget de l’État. Sans parler de la bureaucratie entretenue par la cathédrale administrative et les grands corps qui frein l’initiative, la créativité et porte même atteinte à liberté. Bref il reste encore du pain sur la planche pour Macron même s ’il faut reconnaître qu’il a davantage réformé en quelques mois que ses prédécesseurs durant leur quinquennat. Si pour la plupart des experts, les patrons ou les cadres ces mesures sont comprises voir soutenues, il en est différemment les autres couches de la population qui attendent de Macron davantage d’attention vis-à-vis des moins favorisés tout simplement du français moyen. En clair, il y a une urgence de rééquilibrage social et sociétal. Ce que démontre les récents sondages notamment celui du JDD ou Macron et le gouvernement qui montre une chute notable. La préoccupation des Français moyens concerne prioritairement le pouvoir d’achat pratiquement bloqué des années si l’on tient compte de l’évolution réelle des prix et non de l’indice obsolète de l’INSEE (obsolète parce qu’il ne tient pas évidemment compte du changement de structure de la consommation). D’autres revendications catégorielles dans certains secteurs tendus viennent aussi nourrir l’insatisfaction. De ce point de vue, la gestion de certains conflits sociaux s’est révélée assez approximatif de la part du gouvernement et a fabriqué des mécontents. Les insuffisances concernent aussi le champ sociétal comme par exemple le rapport qu’entretient le gouvernement vis-à-vis des sans-abri. Un problème social évidemment mais aussi sociétal qui met en cause la dignité, la solidarité et le respect qu’on doit au moins chanceux. De ce point de vue, le gouvernement et les autres responsables d’en marche adaptent trop souvent une attitude techno, suffisante voir dédaigneuse à l’égard de ce qui ont du mal à comprendre voire à s’insérer dans le changement de monde que nous connaissons. Dernière observation l’overdose de communication de la part du président de la république qui entretient avec les médias une relation à la fois ambiguë et contradictoire. Macron veut maintenir la presse à distance et en même temps il ne cesse de saisir presque chaque jour une occasion pour paraître, parler afin de susciter des reprises médiatiques de ces interventions. S’il ne tient pas compte des éléments avancés, Macon sera condamné à subir l’érosion habituelle des chefs d’État français après quelques mois de mandat. La peur pourrait alors s’installer au sein du gouvernement et les réformes pourraient être hypothéquées par la crainte d’un mécontentement encore plus important
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