Nombre de SDF : le gouvernement déraille
Le secrétaire d’État à la Cohésion des territoires, Julien Denormandi, a sans doute voulu brosser les pompes de manière excessive de son patron Emmanuel Macron à propos du nombre de SDF qui dorment dans la rue. On se souvient qu’Emmanuel Macron avait promis durant sa campagne qu’aucun SDF ne devrait dormir sans abri d’ici fin 2017. Du coup, plusieurs membres du gouvernement ont repris ce chiffre de 50 SDF seulement qui dormiraient dans la rue à Paris. Un chiffre qui ne correspond pas à grand-chose et qui a été dénoncé par les associations. En outre, le jeune secrétaire d’État chargé des territoires a également affirmé dans le même propos que dormir dans la rue était un choix délibéré. Depuis, il pédale dans la choucroute pour expliquer qu’on a mal compris ses propos. En fait il s’agit d’une bavure de la part d’un jeune ministre, ancien chef d’entreprise sans doute dynamique mais qui n’a guère d’expérience politique encore moins sociale et qui entretient des relations approximatives avec les réalités sociétales. Le problème pour Macron c’est que son entourage est largement composé de ce type de personnalité sortie du chapeau par Macron. Le secrétaire d’État est représentatif de la typologie des responsables du gouvernement en décalage complet avec la sociologie du pays. Ce gouvernement d’experts et de technocrates manquent sérieusement d’approche sociale et de capacité de gestion politique. Comme par ailleurs le parti en marche demeure centraliser et virtuel sur le plan local, le gouvernement ne bénéficie d’aucune remontée de l’évolution du climat social et parle avec une certaine condescendance des réalités de certaines couches populaires. Le jeune ministre s’est ainsi retrouvé au cœur d’une polémique, en assurant avec un certain aplomb, le 30 janvier sur France inter, qu’une «cinquantaine» de SDF seulement dormaient dans les rues en Ile-de-France. Manière de défendre l’objectif – trop ambitieux – qu’avait fixé Emmanuel Macron de ne plus avoir de personnes à la rue fin 2017. «Aucun Parisien ne peut donner foi à de telles déclarations», réplique dans le JDD Louis Gallois, président de la Fédération des acteurs de la solidarité, qui regroupe 870 associations et organismes de lutte contre la pauvreté. Évoquant des «propos insupportables», l’ancien patron de la SNCF «déplore une volonté politique de minorer le nombre de SDF». «Je pense que les préfets se sentent liés par l’engagement pris par le président» et minorent les chiffres dans leurs régions, explique-t-il, avant d’affirmer: «Je ne crois pas qu’on traitera le problème des SDF par un traitement comptable».
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