Croissance France : des prévisions minimalistes de la Commission européenne
Comme la plupart des instituts de prévisions, depuis début 2017 la commission européenne passe son temps à réviser à la hausse les perspectives de croissance pour la France. Il y a une bonne raison pour la commission européenne; à savoir, éviter de contribuer à une euphorie qui autoriserait encore un plus grand laxisme budgétaire. Encore très récemment la commission européenne soutenait que la France ne tiendrait pas l’objectif de 3 % de déficit budgétaire par rapport aux PIB. Un pronostic contrarié par la réalité. En effet des 2017 la France sera sous le seuil fatidique de 3 %, il est vrai pas tellement en raison de ses efforts d’économie mais du fait des rentrées fiscales liées à la croissance. La commission européenne continue donc de sous-évaluer les perspectives de croissance pour 2018 et prévoit 2 % pour le PIB. Alors que dans la réalité la croissance risque d’être plus proche de 3 %. La Commission européenne vient donc de relever ce mercredi ses prévisions de croissance pour la France, pour 2017, cette année et l’année prochaine. Il est désormais question de 1,8% en 2017, 2,0% en 2018 et 1,8% en 2019, ce qui pourrait permettre à l’Hexagone de rester dans les clous européens en matière de déficit public. La croissance est plus élevée qu’attendue: en novembre, la Commission tablait sur 1,6% de croissance en 2017, 1,7% en 2018 et 1,6% en 2019. Bruxelles avait également estimé que le déficit de la France respecterait le critère européen d’un déficit public inférieur à 3% du PIB (2,9% en 2017, 2,9% en 2018 et 3,0% en 2019). Sur ce point, l’exécutif européen n’a pas publié mercredi de nouvelles estimations sur le déficit public français. Mais il doit annoncer le 23 mai son chiffre définitif pour 2017 qui sera regardé avec une extrême attention. Avec l’Espagne, la France est le seul pays de la zone euro encore sous le coup d’une «procédure de déficit excessif» en raison de ses largesses budgétaires qui peut aboutir à des sanctions et des amendes, même si cela ne s’est encore jamais produit. Pour en sortir, la France doit présenter deux années de suite à Bruxelles un déficit public inférieur à 3 %, objectif dont elle pourrait désormais un peu plus se rapprocher avec ces bons chiffres de croissance. Par ailleurs, la Commission européenne a également rehaussé ses prévisions de croissance pour la zone euro, tablant désormais sur 2,3% pour cette année et 2,0% pour l’an prochain. Le 9 novembre, l’exécutif européen avait dit s’attendre à 2,1% pour 2018 et 1,9% en 2019. «L’économie européenne a surpassé les attentes et sa croissance devrait rester soutenue l’année prochaine», a commenté le vice-président de la Commission européenne pour l’euro, Valdis Dombrovskis. En 2017, la zone euro a enregistré sa plus forte croissance depuis dix ans, à +2,4% selon le chiffre annoncé mercredi par la Commission. Le 30 janvier, dans une première estimation, l’Office européen des statistiques, Eurostat, avait donné le chiffre de 2,5% pour 2017.
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