Corse : le mauvais exemple de la Catalogne ?
Depuis longtemps la Corse s’est faite une spécialité de l’agit-propre qui serait fondé sur des singularités. Avec le triomphe des nationalistes aux élections locales, on peut s’attendre à la multiplication d’expressions politiques très médiatiques et assez caricaturales. Pourtant les nationalistes se trompent sur l’état d’esprit des Corses. En effet si les nationalistes ont triomphé aux élections ils le doivent surtout à l’usure et au discrédit des partis traditionnels. Finalement les Corses se sont dit pourquoi ne pas essayer maintenant les nationalistes. Pour autant, les Corses sont majoritairement contre l’indépendance. Un peu la même situation qu’en Catalogne. Une province espagnole qui pourrait inspirer les nouveaux dirigeants de la Corse avec une différence toutefois la Catalogne est très riche (20% du PIB espagnol) et peut se permettre quelque fantaisies gauchistes irresponsables (la Corse représente, elle, seulement 0.4% du PIB en France). Des fantaisies qui auront quand même un cout non négligeable pour l’Espagne et la Catalogne bien sûr. Une situation due à l’entêtement conjoint de Puigdemont l’ancien président du gouvernement régional et du Premier ministre Rajoy. La problématique est toutefois différente pour la Corse qui dépend en majorité des ressources de l’État et dont l’économie est structurellement atone. Notons aussi que la grande majorité ne vit pas dans l’ile et que massivement ces populations ne sont pas favorables à l’indépendance. Le statut de résident réclamé revient à réserver l’exclusivité de l’achat du foncier aux Corses, ce qui n’est même pas autorisé en Europe. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas réguler la spéculation foncière. De la même manière, le transfert du droit fiscal favoriserait l’établissement de baronnies et de clans. La cooficialité de la langue corse n’a pas davantage de fondements réalistes et les concepts de prisonniers politiques heurtent la conscience et le droit quand il s’agit de criminels. Ceci étant, il existe de gros progrès à faire en matière de régionalisation et pas seulement pour la Corse. Certaines des questions posées par les nationalistes corses concernent tout autant sinon davantage la plupart des régions françaises à savoir la question de l’élargissement de leurs responsabilités ; bref ; une réelle autonomie mais qui n’est pas la souveraineté. Pas sûr que nourris de l’étatisme les responsables du gouvernement saisissent l’opportunité de modifier la constitution dans ce sens pour répondre à la fois à la Corse et aux autres régions mais dans un souci d’égalité de traitement territorial.
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