Réforme de la fonction publique : Dussopt, l’archétype du politicard
Curieux cette conversion subite du jeune Olivier Dussopt, secrétaire d’État maintenant en charge de la réforme de l’administration. Une conversion éclair chez celui qui était proche de la gauche du PS notamment de Martine Aubry et qui n’a cessé de critiquer le gouvernement précédent notamment sur ses positions sociales et sur la loi travail. Il se retrouve maintenant en charge d’une réforme sans doute nécessaire mais pour laquelle il n’a guère de légitimité compte tenu de son passé y compris très récent. Bref, c’est l’archétype du politicard qui a fait de vagues études dans un institut d’études politiques, est devenu rapidement chargé de mission puis attaché parlementaire, élu puis ministre. De toute manière, cette réforme risque de faire pschitt car c’est une réforme à l’envers. On aurait dû au préalable redéfinir les missions régaliennes de l’État puis les moyens de l’assumer et enfin seulement définir le statut des personnels. Au lieu de cela c’est le grand coup de rabot habituel. En faite sans doute un petit coup de rabot car les mesures proposées n’iront pas loin. «Il récite ce qu’il a à réciter», déplore dans un long soupir Luc Carvounas, député PS du Val-de-Marne et candidat au poste de Premier secrétaire. «Il se retrouve à défendre des idées à l’opposé de ce qu’il a toujours défendu. C’est un élu de terrain, il connaît pourtant la situation des fonctionnaires dans nos territoires», a-t-il regretté. «C’est la lumière qui le guide. C’est affligeant. Les Français n’en peuvent plus de cette politique.» La nouvelle position d’Olivier Dussopt sur les fonctionnaires n’étonne cependant pas Olivier Faure, le patron du groupe Nouvelle Gauche à l’Assemblée nationale et aussi candidat pour prendre la tête du PS. Selon lui, le secrétaire d’État renierait ses convictions pour ses «ambitions personnelles», comme il le rapporte avec cette anecdote: «Lorsqu’il est entré au gouvernement, j’ai essayé de comprendre ses raisons. Il m’a répondu “c’est le rêve de ma vie d’être ministre, après ça, j’arrête”. Qu’est-ce que vous voulez répondre à ça?»
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