Reforme action publique : surtout des gadgets et la numérisation
Il ne faut pas s’attendre à de grandes révolutions dans les annonces que fera le premier ministre Edouard Philippe pour transformer l‘action publique. Les orientations concerneront surtout la numérisation des tâches. Des mesures justifiés par la nécessité de réaliser des économies qui ne sont pas certaines en tout cas pas à la hauteur des 60 milliards prévus au cours du quinquennat. Le vrai problème en effet, c’est le champ des missions régaliennes et la manière de les assumer, la numérisation n’intervenant qu’en dernier. En effet tant que les obligations réglementaires numérisées ou pas engendreront toujours des couts considérables en investissement, en fonctionnement notamment en personnel. Jusque-là le président de la république a été très prudent quand à la remise en cause de la cathédrale administrative française dont il est comme beaucoup d’autres dirigeants politiques à la fois le produit et l’acteur. Pour transformer de façon radicale l’étatisme français, il conviendrait de s’attaquer aux privilèges des grandes écoles et des corps. Une tâche est politiquement dangereuse. Si on ajoute à la pléthore de fonctionnaires, l’armée mexicaine des élus on aura compris les réticences corporatistes à supprimer des contraintes bureaucratiques qui justifient ces effectifs. Une fois définie le champ de l’intérêt général, il faudrait distinguer les conditions de réalisation des missions de service public. Certaines pouvant être assumées uniquement par le public, d’autres par le public et le privé, d’autres enfin uniquement par le privé. Et là encore, on affronte nécessairement le corporatisme de tout ceux qui soit définisse des règles soit les mettre en pratique et qui en vivent. Le Premier ministre et le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, s‘exprimeront à 12h30, après un comité interministériel centré sur les questions des ressources humaines, de simplification et de qualité des services publics et du numérique. “L‘ambition n‘est pas d‘ajuster le travail de tel ou tel ministère”, a dit Emmanuel Macron mardi lors de ses vœux aux corps constitués, “mais parfois de repenser en profondeur certaines missions, de les reconsidérer, de savoir les transformer à la racine soit pour y renoncer soit pour les rendre plus efficaces”. La sphère publique doit “assumer les changements profonds que le numérique porte”, a ajouté le président. Il comptait pour cela notamment réduire les dépenses de l‘Etat de 25 milliards d‘euros pour parvenir à un quasi équilibre de l‘ensemble des comptes publics fin 2022. Il a jugé possible de réduire le nombre total de fonctionnaires d‘environ 120.000 en cinq ans. Sur la seule fonction publique de l‘Etat, une baisse de 50.000 est envisagée. Pour 2018 il y aura des embauches !
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